Château de Thoiry dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Thoiry

  • 2 Rue du Pavillon de Montreuil 
  • 78770 Thoiry
Château de Thoiry
Château de Thoiry
Château de Thoiry
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Château de Thoiry
Crédit photo : ℍenry pour Spedona - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XVIe siècle, 1ère moitié XVIIIe siècle, 2e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures du bâtiment des écuries du château (cad. T 71) ; les façades et les toitures du bâtiment du fief du Perron (cad. T 69) ; la chapelle du château en totalité (cad. T 74) ; la grande perspective du château située sur les parcelles T 86 et V 22, 37, selon le plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 12 décembre 2014 ; Les parties suivantes du château de Thoiry, selon le plan annexé : les serres et le bassin de l'ancien potager, situées respectivement sur la parcelle n°75, figurant au cadastre section T et la parcelle n°97, figurant au cadastre section T, tels que délimités en rouge sur le premier plan annexé à l'arrêté. Les six pièces en enfilade du rez-de-chaussée du château et l'escalier d'honneur, situés sur la parcelle n°74, figurant au cadastre section T, tels que délimités en rouge sur le second plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 14 octobre 2022 ; Les parties suivantes du château de Thoiry, situé 2 rue du Pavillon de Montreuil, sur la parcelle n° 74, figurant au cadastre section T, tel que coloré et délimité en rouge sur les plans annexés à l'arrêté : les façades et toitures, l'escalier d'honneur en totalité et sa cage, la chapelle en totalité (dont la volumétrie se déploie sur deux niveaux), le boudoir chinois, le salon, dit aussi chambre Angélique, le salon blanc, dit aussi salon de musique, la bibliothèque, le vestibule, le salon vert, dit aussi salon Henri IV, le salon de la tapisserie : classement par arrêté du 28 novembre 2024

Origine et histoire du Château de Thoiry

Le château de Thoiry est un château de la Renaissance situé à Thoiry (Yvelines), à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Paris. Moins de cinquante ans après sa construction, Raoul II de Moreau provoqua le seul transfert de propriété du château : le 1er mai 1612, il tua en duel Ann le Blanc du Raulet aux grilles du domaine et, condamné à mort, s'exila à Rome ; ses biens furent saisis et le roi confia la propriété à Guillaume Marescot. Deux jours avant le duel, Raoul avait été averti de la présence d'ennemis à proximité ; sa servante lui signala le lendemain que huit à dix cavaliers guettaient dans le bois, et l'ironie veut que Moreau n'ait pas su qu'il s'agissait du Raulet, ami de la famille. Depuis son acquisition par Guillaume Marescot en 1612, le château appartient, depuis treize générations, à la même famille, la transmission s'effectuant souvent par les femmes.

Angélique de Marescot, personnalité marquante du domaine, fut successivement mariée à son cousin Adrien, marquis de Baussan, à François Renouard de Villayer — mort quatre ans plus tard — puis au marquis de Vatan. En 1739, lorsque son fils Alexandre fut soigné de la petite vérole, trois amis partagèrent sa quarantaine en lui lisant chaque soir un poème d'amour ; le greffier rédigea un manuscrit intitulé « La Quarantaine du cœur et de l'esprit, chez la veuve Bontemps, rue des Plaisirs, place des Agréments, à Libertopolis, à l'enseigne de la Fine Volupté ». À la mort de son fils, elle éleva sa petite‑fille Angélique de Baussan. Trois mois après leur mariage, en septembre 1773, Charles dut rejoindre ses troupes du régiment de Languedoc‑Dragons et, durant leurs longues séparations, lui et Angélique échangèrent quelque 1 500 lettres totalisant environ 6 000 pages, conservées aux archives de Thoiry.

Henriette de Machault d'Arnouville, héritière devenue marquise de Vogüé par son mariage avec Léonce de Vogüé, fit moderniser le château vers 1840 : la façade côté jardin fut rhabillée en pierre, la cour et l'avant‑cour supprimées, et le jardin remis au goût du jour par Louis‑Sulpice Varé. Au XVIIIe siècle, Jean‑Baptiste de Machault d'Arnouville, ministre de Louis XV, s'installa au château ; apprécié pour ses qualités, il fut toutefois renvoyé après avoir voulu étendre l'impôt au clergé et tenté d'obtenir le départ de Madame de Pompadour, et le château conserve une lettre de Louis XV lui exprimant regrets et amitié. Un tableau de Nicolas‑Marie Ozanne, Départ de la flotte française de Toulon pour l'expédition de Port‑Mahon, issu du château, a figuré dans des ventes publiques et une reproduction en couleur est référencée au catalogue de Sotheby's.

À l'aube de la Révolution, Angélique de Baussan, Charles de Machault et leurs enfants, alors à Paris, rejoignirent Thoiry après la prise de la Bastille ; dénoncée en décembre 1793, la famille fut arrêtée le 20 mai 1794, condamnée à la guillotine puis libérée le 25 octobre 1794 après la chute de Robespierre. Au début de la Première Guerre mondiale, Eugène, comte de La Panouse, son épouse et Marie Hélène Béjot firent le vœu, si les Allemands étaient arrêtés avant Thoiry, de consacrer la chapelle au Sacré‑Cœur ; épuisé par la guerre, Eugène mourut de la grippe espagnole en 1919 et sa veuve accomplit ce vœu. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande utilisa fréquemment Thoiry comme lieu de repos, le château fut occupé et endommagé, et en 1940 le lieutenant Antoine de La Panouse, gravement blessé et laissé pour mort, fut finalement sauvé par un chirurgien allemand et rapatrié.

Le château est ouvert au public depuis 1965 : le comte Antoine de La Panouse créa alors, dans une partie du parc, un parc animalier qui porte son nom ; le domaine boisé s'étend sur 380 hectares, dont 130 occupés par le parc animalier. En 1966, le château a servi de décor à quelques scènes du film Paris brûle‑t‑il ? de René Clément. Le château a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 19 janvier 1973, complété par des arrêtés en 2014 et 2022 ; un arrêté de classement du 28 novembre 2024 a ensuite remplacé ces inscriptions. La visite publique ne concerne que certaines salles du rez‑de‑chaussée ; le château conserve un mobilier de différentes époques et d'importantes archives.

Le grand vestibule, couvert de boiseries, présente une commode de marqueterie de style Boulle, une glace d'époque Régence bordée de bustes romains, le fauteuil de voiture de Charles de Machault d'Arnouville et une cassone italienne de 1450 restaurée en 2007 ; il est orné de pastels et de portraits, dont des représentations de Jean‑Baptiste de Machault et d'Alexandre Millon. Parmi les salons, l'escalier d'honneur est décoré de quatre tapisseries des Gobelins de la série Les Amours des Dieux aux armes de Guillaume Budé, et l'entrée montre plusieurs portraits, notamment de Marie‑Hélène Béjot ; le salon de la tapisserie abrite la pièce offerte par Louis XV à Jean‑Baptiste de Machault et des bustes du XVIIe siècle. Le salon du matin conserve une collection d'assiettes en porcelaine et des fauteuils du XVIIIe siècle, et le salon vert présente une cheminée monumentale du XIXe siècle copiée sur celle de l'hôtel Vogüé de Dijon, des sièges de Beauve restaurés, des meubles du XVIIe siècle, une tapisserie représentant Henri IV chassant le lion et une riche galerie de portraits.

Le salon de musique, ou salon blanc, abrite des bibliothèques surmontées de vases Imari, sièges et meubles d'ébénistes renommés, un clavecin de François‑Étienne Blanchet peint en 1750 et préservant son mécanisme d'origine, ainsi que des décors peints de Christophe Huet. La chambre d'Angélique réunit mobilier de Pierre Migeon, commodes, banquettes et un lit à baldaquin, et présente plusieurs portraits des Angéliques et de membres de la famille ; le boudoir chinois conserve des soieries peintes importées d'Asie au XVIIe siècle et des meubles du XVIIIe siècle, dont une coiffeuse et une chaise percée dissimulée. La salle des archives conserve plusieurs dizaines de milliers de documents — lettres de Rousseau, Châteaubriand, Rodin, Lamartine, Eugène Sue, George Sand, arbres généalogiques, photographies, médailles et documents officiels — et la chapelle, dédiée au Sacré‑Cœur après la Première Guerre mondiale, comporte des vitraux aux armes de Raoul et des Motet de La Panouse, une Vierge en céramique de Della Robbia et un autel en chêne de 1754.

Les jardins couvrent 450 hectares, sont classés et inscrits à l'inventaire des monuments historiques et bénéficient du label « jardin remarquable », témoignant des visions successives de la nature : le jardin à la française, où Claude Desgot créa en 1715 une illusion d'optique remarquable sur l'allée centrale, et le parc à l'anglaise, aménagé de 1827 à 1850 dans un esprit romantique et enrichi d'espèces exotiques, occupent aujourd'hui 95 hectares restaurés par la comtesse et le comte de La Panouse. En 1852, Louis‑Sulpice Varé planta une ceinture de cèdres et de séquoias, dont deux sujets atteignent 40 mètres, et Annabelle de La Panouse avec le paysagiste Alain Richert a mis en valeur des floraisons automnales prolongées par magnolias, cerisiers et hortensias. Le château a également servi de lieu de tournage pour divers films et séries, parmi lesquels Paris brûle‑t‑il ? (1966), Itinéraire d'un enfant gâté (1988), Un château au soleil (1988), des épisodes de Joséphine, ange gardien (2014) et Dix pour cent (2015), ainsi que certaines images liées à la série Lupin en 2023, et il a figuré dans un clip vidéo en 2019.

Devenir actuel

Il abrite le parc zoologique de Thoiry.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site du parc ci-dessus.