Origine et histoire du Château de Thol
Le château de Thol, mentionné depuis le XIVe siècle et centre de la seigneurie de Thol, est situé sur la commune de Neuville-sur-Ain (Ain, Auvergne-Rhône-Alpes), à deux kilomètres au sud du bourg sur une colline à 305 mètres d'altitude dominant la vallée de l'Ain et faisant face, de l'autre côté de la rivière, au château de Chenavel ; ses vestiges sont inscrits aux monuments historiques par arrêté du 22 février 1927. La seigneurie fut inféodée en 1330 au chevalier Barthélemy de la Balme, transmise ensuite par mariages et ventes — notamment à Pierre de Brénod, à la famille de Vaugrineuse puis à Claude de Salins — et, après une cession en 1577 à Claude de Châteauvieux, la terre de Thol est restée unie à celle de Châteauvieux ; le château est en ruines depuis longtemps. En juillet 2019, Arthur et Isabelle Scart et leurs enfants ont acquis les restes en vue de leur sauvegarde, et le site a participé à la Nuit des Châteaux le 19 octobre 2019. Daté du XIVe siècle, l’édifice repose sur une butte et présente un plan quadrangulaire d’environ 32 mètres de côté, ceinturé de fossés secs, avec deux tours carrées aux angles nord‑ouest et sud‑ouest et des logis organisés autour d’une cour. Ces ruines constituent un témoignage des techniques médiévales locales : le plan très régulier à quatre tours, les dispositions de bretèches et d'ouvertures, la disparité des appareils de pierre ainsi que les ressauts marquant les étages et les traces d’escaliers ou de cheminées renseignent sur l’organisation et le mode de vie ancien, tandis que certains éléments ne sont perceptibles que par des vestiges ténus, comme des corbeaux ou des appuis. En partie haute de la tour sud, des expertises ont mis en évidence la constitution partielle de baies et la présence d’une corniche et de lauzes de rive marquant le niveau d’égout côté ouest sur un linéaire réduit, indice important pour formuler des hypothèses sur la forme des couvertures, qui semblent privilégier une toiture à deux pans ou des arêtes très adoucies plutôt qu’un toit à quatre pans. Pour valider ces hypothèses, il est nécessaire d’observer le mode de démolition des parties hautes, en particulier la chute des pignons, et la réalisation de modèles 3D serait particulièrement instructive. L’étude archéologique des sols doit encore préciser les niveaux et les accès — la porte actuelle pouvant ne pas être l’originelle et un arc plus bas étant visible dans le mur nord — ; l’association Les Paladins de Thol, après visite de l’archéologue Francesca Bosman, suggère que le dernier étage pourrait être d’époque moderne (XVIe ?). Enfin, les relevés 2D et 3D réalisés par GEOKALI, fondés sur photographies par drone, prises par perche et scans laser, ont permis d’obtenir une maquette 3D et des orthophotographies utiles pour établir plans, coupes et façades et pour documenter l’état de dégradation.