Château de Thomas de Savoie (ruines) au Bourget-du-Lac en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Thomas de Savoie (ruines)

  • Le Bourg
  • 73370 Le Bourget-du-Lac
Château de Thomas de Savoie ruines
Château de Thomas de Savoie ruines
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Château de Thomas de Savoie ruines
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Château de Thomas de Savoie ruines
Crédit photo : Florian Pépellin - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Château de Thomas de Savoie (ruines) (cad. A 6, 7, 84) : classement par arrêté du 21 mars 1983

Origine et histoire du Château de Thomas II

Le château du Bourget, appelé aussi château de Thomas II ou château des comtes de Savoie, est un ancien château‑palais du milieu du XIIIe siècle dont les ruines se dressent sur la commune du Bourget‑du‑Lac, en Savoie, région Auvergne‑Rhône‑Alpes ; il est classé monument historique depuis le 21 mars 1983. Construit comme résidence d’agrément princière, il servait aussi de lieu de chasse, de pêche, de diplomatie et de justice, accessible à la fois par les chemins et par voie lacustre. Implanté à l’extrémité sud du lac du Bourget, sur la berge sud‑ouest et la rive gauche de l’embouchure de la Leysse, il commandait la route reliant Lyon à Chambéry via le col du Chat. Bâti en plaine, à proximité immédiate du lac et de canaux dans une zone inondable, il n’était séparé des berges que par un chemin d’une centaine de mètres franchissant le torrent.

L’initiative de la fondation revient à Thomas, frère du comte Amédée IV de Savoie, qui fit acquérir un terrain appartenant au prieuré du Bourget afin d’y établir « une maison et un vivier », selon un contrat passé avec le prieuré en 1248, assorti d’engagements de Thomas envers la communauté. Les hypothèses sur la période exacte de construction divergent : certaines études situent les travaux entre 1248 et 1253, tandis que d’autres estimations, appuyées sur les comptes de châtellenie, indiquent une mise en chantier plus tardive et ne fournissent un premier compte conservé qu’en 1289, mentionnant un domus nova près de la Leysse. Rapidement, le château devint l’une des principales résidences comtales pendant plus de deux siècles, au point que son nom a donné celui du lac.

Le site a été le lieu d’événements familiaux et politiques importants : y naquit Amédée, fils de Thomas II, et Amédée V fit du château sa résidence principale, renforçant ses défenses par l’aménagement de fossés et en faisant un centre politique d’où furent signés de nombreux actes. Plusieurs générations de comtes y séjournèrent, et des mariages prestigieux y furent célébrés, même si, sous Amédée VIII, la résidence fut progressivement délaissée au profit d’autres demeures comme Ripaille. Des réparations sont évoquées après un incendie, mais les historiens notent que le château était déjà fortement dégradé au début du siècle suivant.

Au fil des siècles la propriété changea de mains et perdit de son importance ; la baronnie fut vendue puis inféodée à différents seigneurs et familles, les terres passèrent à des ordres religieux puis à la couronne, et le château fut longtemps négligé. Les ruines furent vendues en 1841 à des acquéreurs qui en extrayèrent des éléments réutilisables, et elles servirent de carrière ; en 1849 Louis de Buttet racheta les vestiges pour tenter d’en conserver ce qui restait. Le site a fait l’objet de fouilles archéologiques dès le XIXe siècle et de relevés plus récents, notamment par Bernard Manipoud dans les années 1970 ; la commune acquit le domaine en 1978 et une étude globale fut menée au début des années 1980.

Un arrêté préfectoral a institué une protection de biotope en 1988 et une réserve ornithologique, le « domaine de Buttet », a été créée en 1991 et confiée au Conservatoire d’espaces naturels de Savoie. Des campagnes de fouilles et des travaux de consolidation ont été menés entre 1990 et 1993 sous l’égide des Monuments historiques, incluant la consolidation de tours et la pose de dalles étanches, puis des travaux ultérieurs ont visé à aménager un espace d’exposition permanent.

Le château‑palais présente un plan général du XIIIe siècle en quadrilatère fossoyé d’environ 60 mètres de côté, organisé par une courtine associée à quatre tours et une tour‑porte à pont‑levis qui franchissait un double fossé en eau. À l’intérieur se trouvaient des logis comprenant le logement du châtelain, la salle d’apparat, des celliers et des communs disposés le long des murailles ; une fontaine était installée au centre de la cour. L’ensemble, maintes fois remanié, est aujourd’hui à l’état de ruines et sa lecture demeure délicate, rendant difficile l’attribution précise des datations et des fonctions de certains espaces.

Trois des quatre tours résidentielles rectangulaires subsistent partiellement. La tour nord‑ouest, d’une emprise au sol de 10 mètres et encore haute d’environ 18 mètres, conserve des fenêtres, une cheminée, une cave percée d’archères et un petit réduit peint sur le thème de Bacchus ; elle communiquait avec un logis remanié. La tour nord‑est, dite « tour aux archives », abrite une tourelle d’angle avec escalier en vis et une salle basse percée d’une porte en anse de panier et d’une fenêtre à croisillons. La tour sud‑est, la plus vaste, a été restaurée et couverte ; son rez‑de‑chaussée présente une salle basse éclairée par deux fenêtres et équipée d’une cheminée, et elle comportait des aménagements de confort comme des latrines.

Le château du Bourget formait le centre d’une châtellenie, liée à la mestralie du prieuré de Voglans et rattachée au bailliage de Savoie ; mise en place depuis le XIIIe siècle, cette châtellenie fut démantelée et remplacée ultérieurement par d’autres circonscriptions. La charge de châtelain, officier nommé et révocable en charge de la gestion, des revenus et de l’entretien, revint à de nombreux fidèles du comte au cours des siècles, parmi lesquels figurent des noms attestés dans les comptes et archives comme Pierre Moureri, Jacquemet Delans, Jeannet Origuet, Jean Reynaud ou Girard Ducret.

Liens externes