Château de Tiffauges en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Tiffauges

  • Le Château
  • 85130 Tiffauges
Château de Tiffauges
Château de Tiffauges
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Château de Tiffauges
Crédit photo : Jibi44 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Château (ensemble des vestiges) avec les vestiges de la chapelle et la crypte (cad. B 517 à 525, 534, 536, 778) : classement par arrêté du 9 juillet 1957 ; Les éléments suivants de la digue du château : la digue aménagée avec sa chaussée sur le cours de la Crûme (parcelle B 533) ; ses aménagements situés en amont et en aval (prises d’eau, déversoir, canaux de dérivation et d’irrigation, bonde, dalles de couvertures) ainsi que les parcelles attenantes B 530 à 532, selon l’emprise délimitée par un trait rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 14 septembre 2018.

Origine et histoire du Château de Tiffauges

Le château de Tiffauges, ancien château fort aujourd’hui en ruines, s’élève sur la commune de Tiffauges (Vendée, Pays de la Loire) et est parfois surnommé château de Barbe bleue en référence à Gilles de Rais, son résident le plus célèbre. Il est protégé au titre des monuments historiques. Bâti sur une butte à la confluence de la Sèvre Nantaise et de la Crûme, face à l’Anjou, son emplacement lui offre une protection naturelle renforçant ses défenses. Geoffroy de Thouars fait édifier l’ouvrage au XIIe siècle ; le village implanté au pied du promontoire est alors protégé par un rempart pourvu de tours. Le château entre dans la famille de Gilles de Rais par le mariage de ce dernier avec Catherine de Thouars en 1420, et la tradition attribue à Gilles des crimes commis dans les catacombes du lieu. Après la mort de Gilles de Rais le 26 octobre 1440, Catherine de Thouars épouse Jean II de Vendôme, vidame de Chartres, qui fait édifier la tour dite du Vidame vers 1520. Le fief passe ensuite entre plusieurs mains — notamment à Jean III, puis au duc de Thouars en 1563, avant d’être cédé à Bérande de Ferrière puis à son frère Jean de Ferrière — et le château est attaqué à plusieurs reprises, incendié en 1569 pendant les guerres de Religion. Une ordonnance royale de démantèlement de 1626 semble n’avoir eu qu’un effet limité ; les fortifications sont toutefois en ruine lorsque Esprit Jousseaume de La Bretesche en devient propriétaire en 1702, et sa famille conserve le site pendant environ deux siècles et demi. Le château joue encore un rôle lors de la bataille de Torfou le 19 septembre 1793. Des dégagements et relevés sont effectués par l’architecte Georges‑Eugène Balleyguier en 1885, le château est vendu à la mairie pour un franc symbolique en 1955, puis des travaux archéologiques et des restaurations débutent à la fin des années 1980.

L’enceinte occupe un plateau granitique ovale de 220 m sur 150 m et était bordée de vingt tours ; à l’intérieur subsistent principalement les vestiges d’un donjon carré à contreforts et ceux de la chapelle castrale, tous deux datés du XIIe siècle. Le donjon roman, à l’angle sud, construit avec la porterie au premier quart du XIIe siècle, mesurait initialement 18 m de côté pour 24 m de hauteur ; il ne présente aujourd’hui qu’une hauteur de 18 m et se distingue par des contreforts aplatis aux angles, caractéristique de la tradition des châteaux de Thouars. L’enceinte est renforcée de tours à archères entre 1280 et 1340 ; le donjon est protégé par une chemise édifiée vers 1420‑1460 et, entre 1490 et 1530, la construction des boulevards et des tours du Pertuis, de la Ronde et du Vidame confère à la forteresse son extension finale. Après une première destruction pendant la guerre de Cent Ans, Richelieu fait raser la partie supérieure du donjon en 1626 en le comblant de gravats ; la chemise enserre le donjon sur les faces nord, est et sud, le front ouest étant protégé par la tour‑porte, et la défense est complétée par un châtelet à tour carrée et pont‑levier. La chapelle castrale Saint‑Vincent, à l’est du châtelet, conserve l’abside, un transept à bras très courts et une crypte romane — l’une des rares cryptes romanes subsistantes en Vendée — la nef ayant disparu. Au nord de l’enceinte se dresse la tour du Vidame, la plus imposante : tour d’artillerie en fer à cheval élevée vers 1520, aux murs très épais, coiffée d’un chemin de ronde percé de 37 mâchicoulis et dotée d’un effet acoustique particulier permettant de communiquer à voix basse d’un bout à l’autre.

Une hacquebute du XVIe siècle a été retrouvée dans les fossés. Longtemps abandonné et transformé en terrain de jeu local — l’intérieur ayant notamment servi de terrain de football au club du Réveil sportif teiphalien — le château connaît un renouveau touristique à partir des années 1990. Depuis 2002 il appartient au conseil départemental de la Vendée et accueille des spectacles autour du personnage de Gilles de Rais, une reconstitution d’un laboratoire d’alchimie et un conservatoire de machines de guerre médiévales. L’édifice et ses vestiges ont fait l’objet d’études et de reconstitutions, notamment par Georges Balleyguier, et le site a inspiré une pièce instrumentale intitulée "Tiffauges" sur l’album Godspeed on the Devil’s Thunder du groupe Cradle of Filth. L’ensemble des vestiges du château, y compris la chapelle et sa crypte, est classé par arrêté du 9 juillet 1957 ; des éléments de la digue sur la Crûme et leurs aménagements ainsi que les parcelles attenantes sont inscrits par arrêté du 14 septembre 2018.

Liens externes