Château de Tonquédec en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Tonquédec

  • D113 
  • 22140 Tonquédec
Château de Tonquédec vue aérienne
Château de Tonquédec
Château de Tonquédec
Château de Tonquédec
Château de Tonquédec
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Château de Tonquédec
Crédit photo : User Pilot'22 on fr.wikipedia - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Château de Tonquédec (ruines) (cad. B 281) : classement par liste de 1862

Origine et histoire du Château de Tonquédec

Les ruines du château de Tonquédec se dressent sur un éperon barré dominant la vallée du Léguer, sur la commune de Tonquédec, à 8,5 km de Lannion, dans les Côtes-d'Armor, en Bretagne. Le site comportait à l'origine une motte castrale d'environ 40 m de diamètre (1 360 m2), implantée à une soixantaine de mètres en avant du donjon actuel ; le premier château en pierres aurait été édifié au milieu du XIIe siècle par Prigent, vicomte de Tonquédec. Une tradition rapporte l’entrée des Coëtmen par mariage à la fin du XIIe siècle, mais cette filiation personnelle est contestée ; en revanche la présence des Coëtmen est attestée chez leurs descendants, notamment par le Livre des Ostz de 1294 qui mentionne le vicomte de Tonquédec. Au cours de la Guerre de Succession de Bretagne, Roland II de Coëtmen fut fait prisonnier à la bataille d'Auray et son petit‑fils Roland III, après avoir signé le traité de 1381, rejoignit une révolte, ce qui provoqua l'assaut d'Alain du Perrier et la démolition ordonnée par Jean IV en 1395. Le château est reconstruit au début du XVe siècle (reconstructions entre 1400 et 1450 puis de 1470 au XVIe siècle) : en 1406 Roland IV obtient une somme pour rebâtir les fortifications et, vers 1474, Jean II fait reconstruire l'aile ouest en « Grand Logis ». Par alliance et par ventes, la seigneurie passe aux d'Acigné puis, en 1573, le domaine fait l'objet d'un litige au profit de Charles Gouyon, baron de La Moussaye, qui adapte l'architecture aux exigences de l'artillerie entre 1577 et 1582. Pendant les guerres de Religion, La Moussaye, qui est huguenot, fait du château un bastion isolé et on s'en sert comme base pour des raids ; des épisodes remarqués de cette période incluent l'accueil en 1591 de l'évêque de Tréguier, la détention puis la rançon de Guy Éder de La Fontenelle en 1593, et la participation en 1595 et 1597 au siège de l'île Tristan. En 1614 le château est l'objet de troubles internes et, dans la nuit du 17 au 18 avril 1614, un groupe de gentilshommes dirigé par Jonathan de Kergariou s'en empare ; Richelieu donne l'ordre d'un démantèlement partiel en 1626 mais le château n'est pas rasé en raison du loyalisme des Gouyon de La Moussaye. Le bâtiment tombe ensuite en ruine : en 1792 son propriétaire René‑André du Quengo est arrêté et ses biens séquestrés ; amnistié en 1801, il vend le château à Antoine‑Denis Périn pour 60 000 francs. Vingt ans plus tard la veuve du Quengo rachète le bien, en fait don au comte de Chambord qui refuse, si bien que la propriété revient à la nièce de la veuve, laquelle la vend en 1879 à Jules Grosset ; le marquis de Keroüartz rachète alors le château et le transmet à sa fille, épouse du comte Pierre de Rougé, descendant des seigneurs de Coëtmen. Le château est classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862.

Le plan actuel en trapèze du corps principal date de la reconstruction menée par Roland IV. La barbacane, assez vaste pour servir de basse‑cour et refuge, a été édifiée du XIVe siècle et probablement complétée au XVIe siècle ; ses murs atteignent jusqu'à 3,50 m de hauteur pour une épaisseur moyenne de 2,20 m, et présentent des bouches à feu rondes surmontées de mires verticales ; l'accès sud‑ouest se faisait par une porte charretière défendue par un pont‑levis et des embrasures battant le chemin d'approche. Le châtelet primitif a été englobé dans une construction plus massive au XIIIe siècle, avec des murs atteignant 6 à 8 m d'épaisseur à la base, deux tours saillantes à trois meurtrières et une galerie de mâchicoulis « en encorbellement breton » ; la tour gauche conserve sa voûte et son escalier dessert deux petites pièces vraisemblablement destinées à des cachots, tandis que les rainures des anciens ponts‑levis restent encore visibles. Vers 1406, des courtines homogènes à tours de même hauteur sont élevées pour permettre une défense et une circulation continues ; elles abritaient dix canonnières à l'époque des conflits religieux et la courtine nord‑est, longue de 35 m, contenait le corps d'habitation principal avec des pièces au rez‑de‑chaussée sans fenêtres extérieures, dont un grand four à pain, et des appartements au premier étage comprenant une chapelle. La courtine ouest transformée en Grand Logis par Jean II comprenait trois grandes salles ouvrant sur la vallée par cinq baies ; son grand escalier a disparu, mais subsistent les soubassements et un vaste cellier voûté accessible depuis la cour par une trémie destinée au chargement de tonneaux. La grosse tour basse en fer à cheval qui prolonge le logis au sud‑ouest était pourvue de canonnières pour le tir rasant. La tour de Rougé, construite à l'extrémité de l'éperon comme ultime refuge et tour de surveillance, culmine encore à 21 m et s'ouvre par un pont‑levis reposant sur une pile haute de 11 m ; les aménagements visibles à sa base et les deux courtines qui la relient au reste du château datent du XVIe siècle ; la tour comprend quatre étages desservis par un escalier interne de 76 marches, chaque niveau possédait une cheminée monumentale et les trois étages supérieurs des latrines extérieures. La tour d'Acigné, au sud‑est, est construite sur le même modèle, mesure 22,5 m et comporte trois étages avec cheminées et latrines ainsi que deux salles de garde dans la tourelle supérieure ; sa partie basse est pleine, probablement pour prévenir la sape.

Le château a servi de lieu de tournage en 1974 pour des scènes du film Que la fête commence et il est ouvert à la visite d'avril à octobre. Depuis 1950 la famille de Rougé a entrepris d'importantes restaurations et a ouvert progressivement le site au public ; après les interventions du comte Claude de Rougé, le comte Bertrand de Rougé a notamment restitué la tour d'Acigné et des ponts‑levis, puis la gestion a été confiée en 2000 à Marie de Rougé, qui a développé des reconstitutions médiévales, assistance qu'Aymeric de Rougé a apportée tout en publiant un ouvrage actualisé en 2011 ; au printemps 2022 la propriété a été transmise à Victoire de Rougé, propriétaire depuis lors.

Devenir actuel

Le château fort se visite d'avril à octobre, et l'on peut le louer pour des tournages de films, des séances photo et des événements divers. Il est classé monuments historiques par la liste de 1862.

Liens externes