Origine et histoire du Château de Torcy
Le château de Torcy, situé dans un vallon de la commune de Torcy (Saône‑et‑Loire), est classé au titre des monuments historiques depuis le 31 août 1992. L’édifice et deux poêles en faïence qu’il renferme sont visés par cet arrêté, tandis que les dépendances, les deux bâtiments d’entrée au nord‑ouest, le parc de 35 hectares, ses deux portails et la demi‑lune, les ponts et le vivier sont inscrits par arrêté du 11 juin 1991. Le logis principal est de plan rectangulaire, coiffé d’un toit à croupes couvert de tuiles plates. Au centre de chacune des façades principales se détache un avant‑corps de trois travées, souligné par des chaînes d’angle en bossage en table et couronné d’un fronton triangulaire sculpté de motifs végétaux qui encadrent les armoiries des Villedieu, comtes de Torcy. L’avant‑corps sud‑ouest, percé de baies en plein cintre au rez‑de‑chaussée, est relié au parc à l’anglaise par un escalier en U. Des bandeaux plats marquent l’alignement des sols à chaque niveau. Le bâtiment de la porterie, situé au nord‑ouest, comporte un passage voûté couvert d’un plafond à solives apparentes à la française et des portes en plein cintre. Propriété privée, le château ne se visite pas. Le fief appartint à la famille de Torcy du XIIIe siècle jusqu’en 1615. Après être passé entre diverses mains, la seigneurie fut vendue en 1743 par Antoine d’Escorailles à Jean Villedieu, conseiller au Parlement de Bourgogne, probablement à l’origine de la construction du château actuel. Les biens de Vivant‑Mathias‑Léonard‑Raphaël Villedieu de Torcy (1729‑1795), son fils, furent saisis pendant la Révolution et le château avec son domaine vendus les 11 brumaire et 1er frimaire de l’an IV pour 351 604 francs. Après une succession de ventes et de partages tout au long du XIXe siècle, le domaine, dont les derniers propriétaires furent les Duport, fut cédé à la famille Schneider en 1918 puis passa à la société Creusot‑Loire. Les armes des Villedieu de Torcy sont D’azur à deux pals d’or, au chef d’hermine, avec la devise Virtute ducti (« Conduits par la vertu »). Les principales sources consultées comprennent l’article d’André Prost dans Images de Saône‑et‑Loire n°62 (1985), l’inventaire départemental du canton de Montceau (1976) et plusieurs portails consacrés aux châteaux et monuments historiques.