Origine et histoire du Château de Tourreau
Le château de Tourreau se situe à Sarrians (Vaucluse). Le domaine a été acquis en 1612 par Paul Tourreau, riche Avignonnais, qui fit édifier une demeure et ses jardins ; dès 1614 il fit ajouter une chapelle avec l’aide de son beau‑frère François de Royers de la Valfrenière. En 1748 François‑Bénezet de Tourreau entreprit de remplacer la bâtisse primitive : le nouveau château, dessiné par l’architecte Esprit‑Joseph Brun, fut construit de 1748 à 1752. Les travaux ne furent toutefois totalement achevés qu’en 1779, date inscrite au‑dessus de l’entrée de la chapelle après sa réfection par François‑Paul Bénezet de Tourreau. Le 19 avril 1791, la Révolution française provoqua le pillage et l’incendie partiel du château. En 1852 le domaine passa à la famille Fraisse, qui procéda à d’importantes rénovations ; vers l’est fut ajoutée une aile à deux étages se terminant par une tour octogonale habillée de briques, et l’artiste avignonnais Étienne‑Napoléon Cournaud exécuta de nombreuses sculptures pour les façades. Les jardins furent replantés dans le style anglais. À l’aube de la Seconde Guerre mondiale la famille Meffre acquit la propriété ; en 1941 elle fut réquisitionnée par les autorités allemandes, ce qui causa de nombreux dégâts au château et au parc. Après des années d’abandon, le diplomate Claude Bréart de Boisanger acquit l’ensemble et fit réaliser d’importants travaux de réhabilitation pour réparer les dommages de la guerre ; il fit creuser le vaste bassin actuel et fit ériger un obélisque à la mémoire des bâtisseurs de Tourreau, conçu par l’artiste Jean Peyrissac. Le château abrite aujourd’hui un meublé de tourisme classé cinq étoiles et reçoit régulièrement des mariages. Le bâtiment principal comprend un corps de logis à deux étages au‑dessus d’un rez‑de‑chaussée, coiffé de frontons surbaissés et orné de balustrades et de pots à feu ; au midi, de basses ailes prolongent la façade en décrivant deux courbes harmonieuses. Il est construit en pierre de Villeneuve‑lès‑Avignon, à l’exception du socle et des marches de l’escalier en pierre de Caromb et de Barbentane. Trois maîtres maçons et quatre ouvriers furent employés quotidiennement à sa construction. La chapelle, commencée en 1614 par François de Royers de la Valfenière, fut achevée en 1779 et enrichie au XIXe siècle de peintures murales et d’une collection d’ex‑voto. Le domaine est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 12 février 1963 pour sa façade, sa toiture et le petit bâtiment abritant la chapelle, à l’exclusion du bâtiment en rez‑de‑chaussée situé à gauche de la façade principale, de l’allée d’arbres la reliant à la route et du parterre.