Origine et histoire du Château de Tramayes
Le château de Tramayes, château fort situé sur la commune de Tramayes en Saône-et-Loire, occupe le col qui sépare les vallées de la Grosne et de la Valouze. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 14 mars 1977.
Édifié à l’origine à l’intérieur d’une vaste enceinte rectangulaire cantonnée de tours, il se compose d’un corps de logis de plan rectangulaire flanqué de deux tours carrées disposées à 45°, d’une tour carrée plus élevée et d’une tourelle en surplomb. La façade ouest est reliée au parc par un perron à balustrade. La façade est, précédée d’un balcon reliant les deux tours au niveau du rez-de-chaussée, est percée en son centre d’une porte enchâssée dans un encadrement en bossage vermiculé un sur deux, surmontée d’un fronton cintré interrompu par l’unique fente verticale d’un pont-levis aujourd’hui disparu; au-dessus de la porte subsistent trois consoles témoignant d’une ancienne bretèche. Un bandeau ceinture l’ensemble des constructions. Le pigeonnier est, comme le château, inscrit au titre des monuments historiques.
Propriété privée, le château est toutefois doté d’un parc ouvert au public.
La seigneurie apparaît en 1380, constituée par Marguerite de Mailly pour Antoine-Isabeau Villion. Au milieu du XVIe siècle, Jean Bullion, puis Mathurin Bullion, parents de Claude de Bullion, acquièrent les différents éléments du fief. En 1599 Mathurin Bullion obtient du roi Henri IV l’autorisation de fortifier sa maison, mesure qu’il avait déjà entreprise l’année précédente. En 1672 Claude Bullion rachète les droits des quatre foires annuelles et des marchés hebdomadaires de Tramayes au seigneur de Saint-Point. La terre passe en 1684 à Charles de Rymon, qui l’abandonne en 1687 à Aimé Severt; à la fin du XVIIe siècle, ce dernier revend le château à Claude-Hippolyte de Damas, dont la famille conserve la propriété jusqu’à la Révolution. En 1807 le marquis de Mailly de Châteaurenaud, veuf d’Alexandrine de Damas d’Audour, vend le domaine à maître Antoine de la Charme, notaire de Matour, lequel le revend trois mois plus tard à maître Claude Bruys, notaire et maire de Tramayes et ami de Lamartine. En 1825 ce dernier entreprend la restauration du château : il comble les fossés, rase les murs d’enceinte, modifie les ouvertures et la décoration intérieure, et crée un parc. Au XXe siècle, la propriété appartient à la comtesse Christian de Quatrebarbes, née Gersende de Sabran-Pontevès (1912-2013).