Origine et histoire du Château de Trélague
Le château de Trélague est situé sur la commune de La Tagnière en Saône-et-Loire, sur une arête dominant un étang. Son nom tiendrait son origine de sa situation géographique : les « tres laci », étangs de Trélague, des Cloux et du Tabou, qui l'entouraient encore en 1829. Le jardin a été dessiné par l'architecte paysagiste Édouard André.
Du château fort primitif subsiste le massif donjon de plan carré, flanqué de deux tours d'angle circulaires, dont l'une abrite un escalier à vis. L'ensemble a été agrandi par un corps de logis à deux ailes, vraisemblablement bâti au XVIe siècle ; une aile prolonge le donjon au nord, l'autre ferme la cour d'entrée en retour d'équerre. Une tour circulaire se dresse à l'angle extérieur et une tourelle polygonale occupe l'angle interne, intégrée dans l'œuvre. Le donjon et les tours comptent trois niveaux et sont coiffés de hautes toitures de tuiles et d'essentes ; le logis comprend deux niveaux éclairés par des baies à meneau et croisillon.
À l'intérieur subsistent des boiseries peintes à petits cadres et, dans le grand salon du rez-de-chaussée, un plafond à la française d'époque Renaissance. Des pièces du donjon présentent également un plafond à la française et des cheminées restaurées. Au début du XXe siècle, des travaux ont été menés : l'escalier d'honneur a été rebâti et des lambris du XVIe siècle provenant d'un hôtel particulier du Midi ont été posés dans le grand salon ; à l'extérieur, des meneaux ont été ajoutés aux baies et un deuxième étage a été créé dans les combles. Ces restaurations se sont inspirées des châteaux blésois de la Renaissance.
Le parc est une propriété privée ouverte au public. Certains éléments sont inscrits aux monuments historiques depuis le 5 novembre 1986 : le donjon et ses deux tourelles d'angle, le puits Renaissance du parc et les ornementations du petit salon.
Vers 1399, Pierre Doyen, seigneur de Montcenis, de Chaumart et de La Tagnière, conseiller du duc de Bourgogne, fit bâtir son donjon de Montcenis par Perrot le Limousin, Jean Syméon et Jehan de la Cahotte, et fit sans doute appel aux mêmes maîtres d'œuvre pour Trélague. En 1614, un inventaire rapporte que Bénigne Doyen, seigneur de Trélague, avait, par acte de justice, fermé sa cour pour ne pas payer le droit de guet et de garde. La famille Bancherau succéda ensuite aux Doyen. En 1911, Camille Roche de La Rigodière était propriétaire du domaine ; il fut pilote d'avion en 1914 et fonda en 1923 la Société lyonnaise de soie artificielle. De 1920 à 1926, il confia l'exécution de restaurations à l'architecte Laffarge, de Blois, et au paysagiste Édouard André. Au XXe siècle, la propriété appartint à M. Charles de Blois.