Origine et histoire du Château de Trémohar
Le château de Trémohar, situé à Berric (Morbihan), a pour origine la seigneurie des Des Berric, connue depuis le XIIIe siècle et apparemment tenue des moines de l'abbaye de Prières. Le fief passa aux Quifistre par mariage en 1390. La demeure féodale, remise au goût du jour par un Quifistre abbé commendataire de Rhuys peu avant la fin du XVIe siècle, fut détruite pendant les guerres de la Ligue en 1593. Vers 1750, le marquis Jean‑François de Quifistre de Bavalan fit reconstruire le château tout en conservant des éléments de l'enceinte fortifiée et des dépendances anciennes. Certaines dépendances, dont la porterie, sont attribuées au XVIe siècle, tandis que d'autres communs sont datés du début du XVIIe siècle. Le marquis émigra à Jersey où il mourut en 1792 ; ses domaines furent vendus comme biens nationaux, puis rachetés par son fils à son retour, devenu ensuite maire de Vannes sous la Restauration. La dernière héritière Quifistre de Bazlavan épousa le comte Joseph Le Gouvello du Timat ; leurs héritiers cédèrent la propriété à M. Francès en 1977, qui la revendit en 1984 à M. Louis Blériot. Depuis 2020, le domaine appartient à la famille Breesé. Bâti sur une petite éminence dominant la route Theix‑Questembert (D7), Trémohar demeure visible depuis l'extérieur. Le château présente une ordonnance classique avec un double visage et des combles percés de lucarnes au nord ; la chapelle domestique a disparu. Il conserve de beaux appartements de style Louis XV ainsi que des boiseries et des quincailleries d'époque. Dans la cour d'honneur se trouve un puits à margelle moulurée du XVIe siècle surmonté d'une colonne en bois attribuée au XIXe siècle. Le château abritait l'un des plus importants chartriers du Vannetais, aujourd'hui conservé aux Archives départementales du Morbihan, qui en ont fait l'acquisition en 1974 et 1977. L'ensemble fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 1er août 1960.
