Période
XVe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Les façades et les couvertures (cad. A 394) : inscription par arrêté du 16 février 1951. Arrêté du 12 novembre 2015 : [...] vu l'arrêté du 16 février 1951 portant inscription des façades et toitures du château, la commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) de la région Aquitaine entendue en sa séance du 17 septembre 2015, considérant que le château de Trenquelléon à Feugarolles (Lot-et-Garonne) présente un intérêt suffisant pour en rendre désirable la conservation en raison de son histoire et de ses qualités architecturales et paysagères, la commission se prononce à l'unanimité pour l'extension de l'inscription à la totalité du château de Trenquelléon à Feugarolles (Lot-et-Garonne) avec les communs, la cour intérieure, le portail, ses jardins, le pigeonnier, la source, l'ancien portail, l'ancienne dépendance hydraulique et le mur de soutien des jardins soit l'ensemble de la parcelle 13 d'ouest en est jusqu'à la limite du pigeonnier. Section ZN, parcelle 13 de 16 ha et 18 ares et 90 centiaires de la commune (plan annexé). L'arrêté du 12 novembre 2015 annule et remplace celui du 16 février 1951.
Origine et histoire du Château de Trenqueléon
Le château de Trenqueléon (également orthographié Trenquelléon ou Trenquéléon) se situe à Feugarolles, dans le Lot‑et‑Garonne. Le nom de Trenqueléon apparaît au milieu du XIIIe siècle porté par les fils d’Odon de Lomagne, et un certain Géraud de Trenqueléon est cité au début du XIVe siècle. Le site, au confluent de la Baïse et du Galeau, pourrait avoir été occupé par une motte castrale. Une tour au sud‑ouest, côté Baïse, montre un vestige d’archère et des pierres de taille en remploi, indice probable d’un élément du château de la fin du Moyen Âge. Le château a été reconstruit en 1771 pour Charles de Batz, chevalier et baron de Trenqueléon : la date est inscrite sur la lucarne centrale du pavillon ouest et les initiales C.B.T. figurent en galets noirs et blancs devant l’entrée ; le décor surmontant la porte est resté épannelé. Sur sa face sud subsiste une tour qui paraît dater du XVe siècle, tandis que la façade donnant sur la cour intérieure remonte aux remaniements du XVIIIe siècle. Le corps de logis s’ouvre sur une terrasse surélevée, cailloutée et formant une mosaïque, la partie centrale étant flanquée de deux pavillons coiffés d’une toiture en forme de coupole à quatre pans comportant trois ressauts ; la porte centrale est surmontée d’un triangle de pierre et les bâtiments des communs ferment entièrement la cour d’entrée. Les travaux d’architecture se sont achevés en 1771 pour Charles de Batz‑Trenqueléon et ont été réalisés pour Élisabeth de Malide, qui fréquentait la cour du roi ; l’architecte reste à identifier. La seigneurie est passée par plusieurs familles, notamment les du Broqua et les de Batz ; parmi les descendants de ces maisons, Adèle de Batz de Trenqueléon fonda en 1804 l’Institut des Filles de Marie, qui fut ultérieurement affilié à la congrégation de l’Immaculée et prit le nom de Filles de Marie Immaculée. Le château, avec sa chapelle, conserve un statut de lieu de mémoire pour les sœurs marianistes. Au XXe siècle, en juillet 1920, le prix Jasmin d’Argent y fut créé pour récompenser un poète chantant l’amour, la patrie et la Gascogne en français ou en langue d’Oc. Les façades et les toitures du château ont été inscrites au titre des monuments historiques le 16 février 1951, inscription remplacée par un arrêté du 12 novembre 2015 couvrant l’ensemble du château et des communs. Après le XIXe siècle, la dernière représentante de la famille de Batz de Trenqueléon, Charlotte (1873‑1939), épousa Bélisaire Albigès ; la propriété passa ensuite à leur fille Hélène, épouse de Christian de Bentzmann, puis à Ghislaine de Bentzmann épouse Batiste, et enfin à Françoise Batiste épouse de La Raitrie.