Origine et histoire du Château de Trévoux
Perché sur le plateau de la Dombes au-dessus de la Saône, le château de Trévoux, centre de la seigneurie et d'une châtellenie, présente des vestiges révélant son rôle de forteresse médiévale. La seigneurie appartient au XIIe siècle aux sires de Villars ; l’union de Thoire et de Villars fonde ensuite la puissance de la maison, qui, à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, fait élever un donjon d'où partent deux courtines formant un plan triangulaire. Au début du XIVe siècle date le donjon dont la polychromie extérieure provient des pierres jaunes de Couzon et des pierres blanches de Lucenay, et dont le rez-de-chaussée conserve les amorces de voûtes. Vers 1360 le château est agrandi à l'ouest et le plan devient un pentagone irrégulier pourvu de trois nouvelles tours ; le corps de logis, aujourd'hui détruit, délimitait alors deux cours. Humbert, dernier des Thoire‑Villars, vend la châtellenie à Louis II de Bourbon en 1402 ; les Bourbons entretiennent et réparent le château aux XVe et XVIe siècles, puis les possessions connaissent des confiscations et restitutions avant que l’édifice ne soit progressivement abandonné après les événements de 1563. En 1793 des mineurs de Couzon abaissent le donjon de plusieurs niveaux (sa hauteur passe de 28 à 16 m), puis au XIXe siècle l’État et le département se succèdent dans la propriété ; des fouilles ont lieu en 1847, des effondrements sont constatés en 1879 et des campagnes de consolidation interviennent au XXe siècle (1932, 1957), complétées en 1993 par une mise hors d'eau, la pose d'une toiture en feuilles de plomb sur ossature en sapin et la restauration des courtines. Aujourd’hui subsistent la tour octogonale aux assises alternées, la tour en fer à cheval et la tour ronde, des traces de latrine et de cheminée attestant l’emplacement du logis, ainsi que le tracé des murailles et un léger dénivelé extérieur qui évoque les anciens fossés.