Période
XVIe siècle
Patrimoine classé
La partie nord du château, la chapelle, les terrasses avec les arcades et les garde-corps, la cour, le mur de clôture et le jardin régulier - à l'exception de la dépendance dite de la magnanerie - en totalité, sur les parcelles 244, 245, 249, 252, 358, 359, 360, figurant au cadastre section AB ; les façades et toitures de la partie sud du château située, sur les parcelles 284 et 248, figurant au cadastre section AB, tels que délimités en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 14 octobre 2015
Origine et histoire du Château de Triadou
Le château de Triadou, à Peyreleau (Aveyron), forme un ensemble rectangulaire comprenant un logis, une chapelle, une dépendance dite « la magnanerie » et un jardin régulier. Il résulte de plusieurs campagnes de construction et de restauration s'étalant du Moyen Âge jusqu'au milieu du XXe siècle. Des actes et sources anciennes situent son occupation dès la fin du XVe siècle et évoquent une partie orientale, dite Vieux Triadou, édifiée à cette époque. Le domaine appartient aux seigneurs d'Albignac, qui le développent et l'embellissent au cours des XVIe et XVIIe siècles. Au cours des guerres de Religion, Simon d'Albignac, fervent catholique, fait prisonnier en 1589 le chef protestant Jean de Castelpers ; il fonde ensuite une chapelle et, par testament de 1614, institue la célébration d'une messe hebdomadaire. En 1617 il fait édifier une tour carrée ; en 1628 il défait les troupes protestantes du duc de Rohan et la tradition rapporte qu'il s'empare alors d'un trésor de guerre qui permettra d'autres travaux. Les générations suivantes poursuivent les aménagements : alliances matrimoniales et acquisitions enrichissent le domaine, et en 1669 Jean-François d'Albignac, qui prend le titre de marquis, fait bâtir une nouvelle chapelle dédiée à la Vierge, aux murs ornés de fresques représentant sa vie. À la Révolution le château est vendu comme bien d'émigrés et, en 1795, adjugé à plusieurs propriétaires pour 12 500 livres ; des événements antérieurs à cette vente avaient vu des miliciens dépêchés au château en 1791 piller les lieux et découvrir deux caisses en plomb contenant des pièces. Au XIXe siècle, un portail est construit en 1810 entre la magnanerie et la grange dîmière, et la seconde moitié du siècle voit l'ouverture de baies à meneaux sur les façades et l'installation d'un escalier intérieur ; le château abrite alors la mairie et une étude notariale jusqu'à la construction d'un nouveau bâtiment communal en 1893. L'entretien fait défaut au XXe siècle : en 1917 le mur est de la tour nord-est s'effondre, et en mai 1944 la chapelle et la balustrade voisines sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, les fresques étant jugées en mauvais état. Racheté en 1964 par une héritière de la famille d'Albignac, il fait l'objet de restaurations parfois brutales puis d'une demande d'extension de protection ; l'architecte des bâtiments de France estime souhaitable le classement de l'ensemble, à l'exception de la partie sud altérée par des travaux non autorisés. Des réparations sont menées dans les années 1990 sous contrôle des services compétents et, en 2000, des panneaux peints sur bois sont découverts sous un papier peint, ce qui conduit à une nouvelle proposition d'extension de protection aboutissant en mars 2015. Aujourd'hui le château, partagé entre plusieurs propriétaires, conserve les traces de ces différentes phases et des décors anciens, dont certaines peintures subsistent malgré leur altération.