Château de Troussay à Cheverny dans le Loir-et-Cher

Patrimoine classé Manoir Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Troussay

  • Route de Troussay
  • 41700 Cheverny
Château de Troussay
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Château de Troussay
Crédit photo : Manfred Heyde - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, 3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Château en totalité, à savoir le corps de logis, les dépendances et le parc avec les deux pavillons de l'ancien potager (cad. L 337 à 343, 348 à 350, 354 à 357, 359, 643, 644, 764) : inscription par arrêté du 25 janvier 2000

Origine et histoire du Château de Troussay

Le château de Troussay est situé à Cheverny, à la limite de la Sologne et du Blésois, dans le canton de Contres, à 15 km au sud de Blois et à 3 km à l'ouest de Cheverny. Bâti avec ses dépendances sur un quadrilatère régulier, vraisemblablement une ancienne plate‑forme fossoyée, il illustre le parti du petit château solognot de la fin du Moyen Âge. Trois bâtiments en U entourent une cour fermée au sud par un muret, le logis étant placé en fond de cour. La première pierre a été posée vers 1450 et les parties les plus anciennes datent de la Renaissance, époque où Robert de Bugy, contrôleur des greniers à sel de Blois et écuyer du roi François Ier, était seigneur du lieu. Au XVIIe siècle, le domaine s’agrandit : on y ajoute des communs et deux ailes, et un parc à la française se développe à l’arrière. En 1732 la dernière demoiselle de Bugy vend le château à la famille Pelluys, puis la propriété change plusieurs fois de mains jusqu’à son acquisition en 1828 par Louis de La Saussaye. Historien, archéologue et collectionneur, La Saussaye, ami de Prosper Mérimée et en relation avec Félix Duban, trouve le domaine « fort à l’abandon » et le restaure entièrement. Les travaux de restauration sont conduits entre 1850 et 1873 par l’architecte départemental Jules de La Morandière, successeur de Duban à Blois, selon les idées de La Saussaye. L’intérêt principal du château tient moins à la valeur architecturale stricte qu’à la démarche érudite qui a présidé à sa reconstruction. La Saussaye, correspondant de Mérimée pour la première Commission des Monuments Historiques, recrute sur le chantier des artistes et puise son inspiration dans l’architecture et la décoration des châteaux de Louis XII et de François Ier. Il rassemble en outre de nombreux éléments sauvegardés provenant de bâtiments démolis ou menacés : vitraux civils attribués aux hôtels de Guise et Sardini à Blois, menuiseries gothiques et de la Renaissance issues de maisons démolies, sculptures et éléments de l’hôtel Hurault de Cheverny, ainsi qu’un chapiteau et une porte provenant de la chapelle du château d’Onzain et peut‑être du château de Bury. Par son manuscrit Les Annales troussayennes, La Saussaye expose son principe de restauration : renouveler l’ancien manoir en conservant sa physionomie, respecter les témoins de son histoire tout en l’ornant davantage. Le château réinventé reconstitue des styles gothique et Renaissance selon le goût du milieu du XIXe siècle, privilégiant l’atmosphère plus que l’authenticité stricto sensu. Après la mort de La Saussaye en 1900, la propriété est vendue aux ascendants des propriétaires actuels, désireux de rester à proximité du château de Cheverny. Le château, l’un des plus petits de la Loire, est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 25 janvier 2000 et a reçu en 2025 le label Maison des Illustres en hommage à Louis de La Saussaye. L’ordonnance extérieure présente deux façades distinctes : la façade dite François Ier montre l’influence de Chambord par des incrustations d’ardoise, des meneaux et des clochetons, ainsi que des sculptures rapportées ou réalisées au XIXe siècle ; la façade dite Louis XII mêle traits gothiques et éléments renaissants, comme en témoigne la porte de la tour déplacée par La Saussaye et ornée de motifs gothiques et d’une salamandre. La tour, reconstruite au XIXe siècle d’après la tour Louis XII du château de Blois, imite notamment un treillis de briques rouges et noires et porte des inscriptions et sculptures rappelant la restauration. À l’intérieur, six pièces du rez‑de‑chaussée sont ouvertes à la visite : la salle à manger, le vestibule, le salon de musique dit salon Louis de La Saussaye, le petit salon, le salon ovale et l’oratoire. Le sol conserve un carrelage rouge et jaune d’époque Louis XII qui couvrait autrefois tout le rez‑de‑chaussée, tandis que les plafonds et la cheminée de la salle à manger s’inspirent de modèles de Blois et de la Renaissance. Parmi les décors rapportés figurent des peintures attribuées à Jean Mosnier retrouvées à Fosse et représentant une sarabande d’amours en grisaille, ainsi que la porte de la chapelle en chêne massif provenant du château de Bury et sculptée d’éléments de la Passion. Le mobilier, couvrant les XVe au XIXe siècles et provenant de diverses régions, complète l’ensemble, avec notamment une armoire strasbourgeoise de 1700 et un cabinet Louis XIII à marqueterie. Dans la cour d’honneur se trouvait un houx vénérable de plus de cinq cents ans, planté selon la tradition solognote ; il a disparu mais la souche subsiste. Le parc, ancien jardin à la française abandonné au XVIIIe siècle, est restitué au XIXe siècle par La Saussaye ; subsistent un fossé vestige du plan d’eau, deux petits pavillons et des arbres multiséculaires comme un cèdre du Liban planté au XVIIIe siècle, des séquoias et un grand cèdre bleu. Enfin, les anciens communs accueillent aujourd’hui un musée de Sologne et une exposition permanente dédiée à la domesticité au XIXe siècle, qui présentent éléments agricoles, objets de la vie quotidienne et documents d’époque.

Liens externes