Origine et histoire du Château de Vadencourt
Le château de Vadencourt, situé sur la commune de Vadencourt dans la Somme, au nord-est d'Amiens, est pour l'essentiel une construction du XVIIIe siècle. La seigneurie de Vadencourt est attestée depuis le XIIIe siècle, et l'édifice actuel conserve des éléments qui évoquent un bâtiment plus ancien. La majeure partie du château fut reconstruite au début du XVIIIe siècle, tandis que l'élévation sud, caractérisée par un appareillage alterné de briques et de pierre, remonte au XVIIe siècle. Henri Pingré de Vraignes acquit le domaine vers 1680 et le transmit à son gendre Jean-François de Chassepot de Beaumont, capitaine-chef à la Grande Fauconnerie de France, qui fit probablement rebâtir le château dans les premières décennies du XVIIIe siècle. Jean-François de Chassepot de Beaumont vendit le domaine en 1738 à François de Quellerie de Chanteraine, qui acheva sans doute la reconstruction dans les années 1740. Le château passa ensuite aux familles de Villers au Tertre, de Malet de Coupigny, Louis de Lagrange, Le Sergeant d'Hendecourt et de Bonnault. Charles Hourdequin acquit le domaine en 1921 ; sa petite-fille Christiane Vandenheede le légua en 2005 aux Orphelins apprentis d'Auteuil, qui le laissa ensuite à l'abandon jusqu'à sa vente par adjudication le 7 juin 2019. Les façades, la toiture et la grille d'honneur font l'objet d'une protection au titre des monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1988. Le château a été gravement touché par un incendie le 10 juillet 2018, qui a totalement dévasté l'aile gauche. Implanté entre l'église et les sources de l'Hallue, l'ensemble comprend un corps de logis central encadré par des communs au nord et un corps de ferme au sud. Le corps central, de plan rectangulaire, est flanqué de deux longues ailes en retour d'équerre qui abritent les écuries au nord et la cuisine avec le logement du fermier au sud. Ces ailes se terminent par des tours rondes coiffées d'un toit en poivrière et l'entrée est marquée par une grille en fer forgé attribuée à Jean-Baptiste Veyren, dit Le Vivarais. On attribue également au Vivarais la rampe de l'escalier située dans l'angle nord-ouest du corps de logis. Les bâtiments sont principalement en craie, à l'exception de l'élévation sud qui présente l'appareillage en briques et pierres du XVIIe siècle. Le corps de logis est en rez-de-chaussée avec un étage de comble couvert d'un toit à la Mansart, tandis que les ailes ont des toits à longs pans avec pignons découverts. L'aile sud conserve des pavillons d'angle saillants quadrangulaires et le mur sud à lits alternés de brique et pierre. L'ensemble forme un exemple homogène de maison seigneuriale appartenant à une noblesse rurale, dont la reconstruction du XVIIIe siècle témoigne d'une composition originale. Le château est entouré d'un parc arboré agrémenté d'un bassin.