Château de Vaillac à Vaillac dans le Lot

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Vaillac

  • D17
  • 46240 Cœur de Causse
Crédit photo : Ninouche - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château (ensemble des bâtiments) (cad. B 465, 466) : classement par arrêté du 16 décembre 1958

Origine et histoire du Château de Vaillac

Château-fort du XIIIe siècle, le château de Vaillac est cité au cours des guerres contre l'Angleterre. Plusieurs familles nobles habitent alors le castrum de Vaillac aux XIIIe et XIVe siècles, parmi lesquelles les Vassal, les Engolème et les del Castel ; Raymond de Vassal, mort en 1293, possédait la moitié de la tour et plusieurs maisons, et ses héritiers reçurent en 1312 tous les droits de justice de la seigneurie. Par héritages et mariages la terre passe aux Rassiols, puis aux Ricard : Jeanne, petite-fille de Bernard de Rassiols, épouse Jean Ricard en 1445, et leur fils Jean III semble acquérir l'entière seigneurie au début du XVIe siècle. Les Ricard de Gourdon occupent Vaillac jusqu'en 1643 ; la seigneurie est vendue en 1700 à Jean‑François Tournier, puis, après la Révolution et plusieurs transmissions familiales, elle échoit en 1831 aux d'Antin. Galiote de Genouillac, fille de Louis Ricard de Gourdon de Genouillac, fut une personnalité remarquable du XVIe siècle : entrée au monastère dès l'enfance, elle prononça ses vœux à sept ans, fut prieure à quinze et reforma son ordre. Du castrum primitif subsiste la tour devenue clocher de l'église peut‑être dès le XVIe siècle ; de plan carré, elle présentait un premier niveau voûté en berceau, de petites fentes de jour et, au dernier niveau, une fenêtre à arc trilobé. Le château comprenait un corps de logis flanqué d'un donjon carré et de cinq tours rondes, dont l'une, au centre de la façade principale, formait l'escalier ; les murs étaient ceints d'un chemin de ronde à mâchicoulis et la façade est était garnie de deux échauguettes d'angle à mi‑hauteur. Une chapelle occupait un ancien bastion carré dominant le village et, sur le côté opposé à l'esplanade boisée, s'étendaient des écuries voûtées conçues pour recevoir cinq cents chevaux ; ce bâtiment de commun était lui aussi flanqué de deux tours munies de chemins de ronde. À l'intérieur, les pièces présentent des cheminées monumentales et des plafonds à la française conservant des traces de peinture décorative. La construction du nouveau logis seigneurial paraît avoir été engagée après le milieu du XVe siècle et s'est prolongée dans le temps : la porte de la tour d'escalier et la plupart des cheminées portent les armes des Ricard et des Rassiols, tandis que trois cheminées portent des combinaisons d'armes renvoyant au mariage de Jean II Ricard et de Marguerite d'Aubusson en 1496, indice d'une phase de travaux tardive ou étalée. L'examen des maçonneries et des moulurations conforte l'hypothèse d'un chantier débuté dans les années 1460 par Jean de Ricard et Jeanne de Rassiols et achevé dans les premières décennies du XVIe siècle par Jean II et Marguerite d'Aubusson. Le logis a été prolongé au sud‑est par un pavillon à échauguettes dont une porte porte la date de 1592, et une inscription de 1597 rappelle qu'il a été édifié pour Anne de Montbron et Louis de Ginouillac‑Vaillac ; la même campagne a doublé le corps de logis au nord‑est, édifié les écuries (porte datée 1593) et sans doute renforcé l'enceinte, à laquelle fut ajouté au début du XVIIe siècle, sur le front sud‑ouest, un pavillon contenant la chapelle. L'édifice est classé au titre des monuments historiques le 16 décembre 1958.

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