Origine et histoire du Château de Vallabrix
L'ancien château de Vallabrix, situé dans le département du Gard en Languedoc-Roussillon, ne conserve aujourd'hui que sa façade Renaissance de la fin du XVIe siècle. Initialement placée sur la place du village, cette façade a été déplacée et remontée au fond de la cour à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Elle présente un fronton orné de frises et de corniches ouvragées et six pilastres surmontés de chapiteaux corinthiens. Les ouvertures d'origine ont été murées, de sorte que la façade n'offre plus que son décor sculpté. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 31 octobre 1997 et appartient à une personne privée. Les sources historiques sont peu nombreuses ; on conserve toutefois le compoix de 1728 et le cadastre napoléonien de 1823. En 1209, le château figure parmi les possessions que le comte de Toulouse reconnaît tenir de l'évêque d'Uzès. À la fin du Moyen Âge, il appartient à la famille Antoine de La Tour, une vieille noblesse ruinée. Le premier seigneur connu est Mathieu de Bargeton ; anobli en 1533 par François Ier, il acquiert la juridiction de Vallabrix en 1535 et semble avoir été le commanditaire de la façade. Une hypothèse bien étayée situe la réalisation de celle-ci dans les années 1560. À partir du XVIIe siècle, le domaine forme une coseigneurie partagée par deux seigneurs, et jusqu'au milieu du XVIIIe siècle les Bargeton possèdent le domaine avec des membres de la haute noblesse apparentés à la famille Ruffier. Au XIXe siècle, le château cesse d'être un bien noble et est divisé en deux parcelles (acte notarié de 1877) : au nord-est, une maison d'habitation avec cour intérieure, remise et porche d'entrée donnant sur la place de l'horloge ; au nord-ouest, une grange dite le "grand membre" ouvrant sur la rue du centre ; le jardin au sud, avec son pigeonnier, est partagé entre les deux propriétaires. La division du bien reste visible dans la construction : le mur de séparation intérieur traverse la façade et s'aperçoit dans le vide de l'œil-de-bœuf. La bâtisse présente deux toitures d'orientations différentes, résultat de la modification d'une toiture à deux pans légèrement plus basse. La parcelle 262 est devenue communale en 2009. Pour approfondir la connaissance du monument, on peut consulter la base Mérimée et les portails consacrés aux monuments historiques, au département du Gard, aux châteaux de France et à la Renaissance.