Origine et histoire du Château de Vallerois-le-Bois
Le château de Vallerois-le-Bois, situé sur la commune éponyme en Haute-Saône (Bourgogne-Franche-Comté), est un château fort d’origine médiévale, propriété privée faisant l’objet d’importants travaux de restauration depuis 1992. Édifié au XIIe siècle et profondément remanié par la suite, il a été partiellement détruit pendant la Révolution mais conserve des éléments architecturaux des XVIe et XVIIe siècles ; les plus anciens vestiges datent du XIVe siècle. Selon la tradition, la seigneurie appartint au XIIe siècle à la famille Cicon, apparentée à la maison de La Roche, et les sires de Vallerois-le-Bois sont attestés dans des documents de 1273 et 1414. À partir du début du XVe siècle le fief revient à la famille de Montrost, issue de Montbozon ; en 1426 Étienne de Montrost reconnaît tenir Vallerois en suzeraineté de Philippe le Bon et demande l’autorisation de fortifier le lieu. À la mort de Philibert de Montrost en 1516, la seigneurie passe à son neveu Florent de Vaudrey ; c’est alors que sont aménagées la partie du château près de la porterie, dite « quartier Vaudrey », et la tourelle datée de 1526 qui porte une inscription rappelant Florent de Vaudrey. Les communs sont édifiés avec un pont‑levis pour piétons et cavaliers ; le donjon et le corps de garde datent de la fin du XVIe siècle. La seigneurie exerçait haute, moyenne et basse justice, avec un lieu d’exécution dit Les Fourches. En 1681 la seigneurie passe dans la famille de Salives par le mariage de Marie‑Claude de Vaudrey avec Claude‑Joseph de Salives. Pendant la Révolution Philippe‑Emmanuel de Salives émigre en Suisse et le château est vendu comme bien national en 1794 puis converti en exploitation agricole. Lors de travaux près du château, un ouvrier mit au jour une petite bouteille scellée contenant un billet signé de Salive, indiquant qu’il avait caché des valeurs en un lieu précis et demandant qu’on suive certaines indications pour les retrouver. Le château se dégrade rapidement : un incendie en 1822 détruit une partie des bâtiments et cause des pertes humaines et matérielles, puis le toit du corps de logis s’effondre en 1920 et celui du donjon en 1933, tandis que pierres et cheminées sont dérobées. Pierre Jouffroy entreprend des travaux et obtient le classement du château au titre des monuments historiques en 1964 ; il regroupe les parcelles et restaure toits et murs entre 1965 et 1973. Après une période d’abandon, le château est acquis par un médecin de Dijon qui, avec une association locale et l’appui des autorités, poursuit sa restauration. Le site est par ailleurs classé pour son caractère artistique par un arrêté du 22 juillet 1913. Orientée à l’ouest, la porterie du XVIe siècle subsiste partiellement et s’ouvrait autrefois sur une basse‑cour protégée par des courtines au nord et à l’est ; les communs qui comprenaient bergerie, écurie et grange avec colombier ont disparu. La basse‑cour était séparée de la grande cour par un mur ; cette dernière regroupe des bâtiments transformés au XVIe siècle par la famille de Vaudrey, dont une élégante tourelle d’escalier de style Renaissance. Le donjon, situé au sud, est daté du XVe siècle.
