Château de Vallière à Mortefontaine dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-gothique

Château de Vallière

  • Parc de Vallière
  • 60128 Mortefontaine
Château de Vallière
Château de Vallière
Château de Vallière
Château de Vallière
Château de Vallière
Château de Vallière
Château de Vallière
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Château de Vallière
Château de Vallière
Château de Vallière
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1800
1900
2000
1808-1814
Aménagements par Joseph Bonaparte
1894
Construction du château
1904
Visite de Marcel Proust
1914
Combat de Mortefontaine
1982
Changement de propriétaire
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures : inscription par arrêté du 29 octobre 1975

Personnages clés

Agénor de Gramont Duc ayant commandé la construction du château en 1894.
Marguerite de Rothschild Duchesse de Gramont, propriétaire du château avec son époux.
Joseph Bonaparte Ancien propriétaire du domaine, ayant aménagé le Grand parc.
Marcel Proust Écrivain invité au château, ayant décrit la vue sur Senlis.
Victor Dupont Architecte responsable de la restauration du XIXe siècle

Origine et histoire du Château de Vallière

Le château de Vallière, situé à Mortefontaine (Oise) avec son parc en partie sur Fontaine-Chaalis, est un édifice néogothique construit en 1894 pour le duc Agénor de Gramont et la duchesse Marguerite de Rothschild ; ses façades et toitures sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, et le parc, en lisière de la forêt d'Ermenonville, est un site classé. L'ensemble s'inscrit dans l'histoire du vaste domaine de Mortefontaine et Montmélian, qui appartint à Joseph Bonaparte de 1798 à 1814 ; c'est lui qui fit achever le Grand parc et aménager îles et canaux entre 1808 et 1814. Après des successions et ventes, notamment par Madame de Villeneuve, le prince de Condé puis Sophie Dawes et sa nièce Sophie Thanaron, la majeure partie du domaine — environ 1 500 hectares — fut acquise par la famille de Gramont en 1892, qui conserva toutefois le château de Mortefontaine et certains bois. Au château de Vallière, le duc organisait des chasses et la duchesse donnait des représentations, tandis qu'un service d'omnibus reliait la gare au domaine ; Marcel Proust, invité en juillet 1904, aperçut depuis la terrasse les tours de la cathédrale de Senlis. La succession des ducs se poursuit au XXe siècle et la famille de Gramont conserva le château jusqu'à ce que le domaine quitte ses mains en 1982. Lors de la Première Guerre mondiale, le 2 septembre 1914, une avant-garde ennemie pénétra dans le parc et le « combat de Mortefontaine », considéré comme l'engagement le plus proche de Paris, fit des victimes ; un petit monument adossé au château honore la mémoire de trois soldats du 354e régiment tombés ce jour-là.

Érigé sur un tertre dominant l'étang de l'Épine et l'île Molton, le château présente une silhouette néogothique enrichie d'éléments Renaissance inspirés des châteaux de la Loire, avec quatre tours d'angle évoquant Azay-le-Rideau ; l'épaisseur remarquable du bâtiment permit d'y loger une chapelle et un théâtre. Les aménagements intérieurs, considérés comme modernes pour l'époque, comprenaient trente chambres chacune dotée d'une salle de bains et de WC, de vastes salles de réception éclairées par des verrières zénithales et une toiture aménagée en terrasse. Le mobilier rassemblait notamment une tapisserie de Beauvais ornée des armes des Gramont et des Guiche, des portraits de famille, dont des œuvres de Giovanni Boldini et de Philip Alexius de László, ainsi que des objets en cloisonné provenant de l'ancien palais d'été de Pékin. En 1902 le duc commanda à F. de László de grands portraits de la famille, exposés au Salon de 1903 puis partiellement coupés en 1929 ; deux effigies du couple ducal sont aujourd'hui conservées au musée de Pau, tandis que d'autres portraits d'enfants restent non localisés. La « collection de Gramont », constituée d'archives, de tableaux et d'objets, fut rassemblée et transmise au fil des générations ; elle comprend 186 œuvres et a été déposée par la famille à la ville de Bayonne au début des années 1980, puis conservée au Domaine national du château de Pau, avec des expositions récentes consacrées aux portraits de la maison Gramont.

Le Grand Parc s'organise autour de quatre étangs — l'étang de l'Épine (ou Grand lac), l'étang de Vallière, l'étang des Islettes dit Colbert et l'étang de la Grange — dont les eaux, parfois alimentées par la Thève et par plusieurs sources, ont été mises en place dès le Moyen Âge par les moines de l'abbaye de Chaalis et enrichies aux XVIIIe et XIXe siècles par des canaux et îles, dont l'île Molton. Traité en grande partie à l'anglaise mais avant tout conçu comme un vaste espace naturel et forestier façonné, le parc associe bois, prairies, perspectives et fabriques dispersées : grottes, faux rochers, belvédères, le pavillon de Vallière sur la digue, les Bains de Diane, kiosques et divers ponts qui rythmaient autrefois les promenades et les circuits en barque. Plusieurs de ces fabriques subsistent partiellement, d'autres ont été abandonnées ou dégradées par le temps, et l'entretien général déclina après le rachat par le prince de Condé au XIXe siècle. Le domaine comprenait aussi des dépendances importantes — communs et écuries, l'hôtel du conciergé nommé hôtel d'Ormesson, la grange, le haras de Charlepont — ainsi que des équipements disparus ou transformés tels que chenil, faisanderie et serres d'orchidées. La chapelle Sainte-Marguerite-des-Grès, érigée au milieu du XIXe siècle pour remplacer une chapelle de pèlerinage médiévale, est l'un des rares lieux du parc à avoir conservé son caractère originel.

Au XXe siècle, des portions du domaine ont été détachées pour accueillir un golf, des pistes d'essais automobiles et des lotissements, et certaines parcelles périphériques ont changé de propriétaire ; le haras de Charlepont, le site du CERAM et des bois extérieurs demeurent liés aux héritiers de la famille de Gramont. Le parc est aujourd'hui intégré à une zone d'intérêt écologique du parc naturel régional Oise‑Pays de France et une partie du domaine bénéficie d'une protection au titre des sites classés sur 330 hectares, mais l'accès a été restreint à de nombreuses reprises et la végétation dense a repris place sur les anciennes perspectives et les étangs. Le château et le parc peuvent néanmoins être aperçus depuis certaines routes et points publics autour du domaine.

Liens externes