Origine et histoire du Château de Valmirande
Le domaine de Valmirande, situé à Montréjeau sur la route de Lannemezan à la limite de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées, comprend un château néo-Renaissance, sa chapelle, des dépendances et un parc. Le château et ses dépendances ont été édifiés au tournant des années 1890 sur les plans de l'architecte bordelais Louis Garros et de ses fils Jean et Alexandre, pour le baron Bertrand de Lassus, qui choisit le site pour sa vue sur les Pyrénées. Bertrand de Lassus acquiert dix parcelles entre décembre 1892 et avril 1893, représentant 41 hectares, et la première pierre est posée et bénie le 16 octobre 1893. L'ensemble est achevé vers 1898 ; le château est habité dès avril 1899 et inauguré solennellement le 3 novembre 1899. La chapelle, ajoutée à l'aile est entre 1902 et 1905, est consacrée le 25 mars 1905 ; une seconde bibliothèque est installée en 1910. Le parc, initialement conçu par les frères Denis et Eugène Bühler, est repris de 1909 à 1919 par l'architecte-paysagiste Édouard André, et en 1912 le fils d'André crée deux parterres à la française au nord et au sud du château d'où l'on découvre la chaîne des Pyrénées au-delà de la vallée de la Neste et de Saint-Bertrand de Comminges. Le château, long de 70 mètres et haut de 40 mètres, s'inspire des châteaux de la Loire tels que Chambord, Chenonceau et Azay, tandis que les dépendances adoptent un style bigourdan. Le soubassement du château et de la chapelle est en pierres grises calcaires de Lourdes et d'Arudy, les parties supérieures en pierres blanches de Vilhonneur et de Sireuil, et les toitures sont principalement en ardoise. À l'est, une tour de style médiéval abrite un système de chauffage à vapeur, une cave à charbon et un escalier en fer ; la chaudière, placée près de six mètres sous le sol et reliée au sous-sol de la chapelle par un canal souterrain, assure le chauffage de l'ensemble. La chapelle présente de riches marbres, vitraux, émaux et une statue du Christ signée Louis-Ernest Barrias. Le parc constitue un véritable arboretum de plus de 180 espèces, avec des sujets centenaires tels que huit tulipiers de Virginie, des cèdres du Liban, de l'Atlas et de l'Himalaya, des cyprès chauves de Louisiane, des magnolias grandiflora, un tilleul pleureur et des arbustes comme le citrus poncirus et le laurier du Portugal ; la plupart de ces sujets avaient vingt ans au moment de leur plantation, d'où leur envergure actuelle. Classé « Jardin remarquable » par le ministère de la Culture jusqu'en 2017, le parc est ouvert au public, tandis que le château, meublé et habité, n'est pas accessible, à l'exception de la chapelle et de certains bâtiments des communs qui forment un petit village. Parmi ces bâtiments se trouvent une tour ronde ornée de rusticages en ciment de Portland abritant le puits, des écuries et une petite maison dite « du photographe », édifiée pour loger occasionnellement l'opérateur qui accompagnait le baron lors de ses excursions. Le domaine a appartenu à la baronne Simone de Lassus jusqu'en septembre 2015 ; depuis cette date, son fils, le baron Bertrand de Lassus, en est le propriétaire. Le château, son parc et ses dépendances bénéficient de protections au titre des monuments historiques, avec des inscriptions et classements intervenus en 1976, 1979 et 1992. Surnommé « palais quasi-royal » par Henry Russell, Valmirande illustre l'ambition et le goût pour le décor monumental de la fin du XIXe siècle.