Patrimoine classé
Au sud de la route de Melun à Champeaux : château, communs et tous bâtiments, clôtures, grilles, jardins avec leurs terrasses et statues, bassins, pièces d'eau, réservoirs, cours d'eau et partie du parc les entourant jusqu'aux limites portées sur le plan annexé à l'arrêté (à l'ouest, côté ouest de l'allée dite route de Maincy, mur sud du potager, clôture ouest du parc à l'extrémité du canal ; au sud, une ligne à 50 mètres au delà de la lisière des parties boisées qui entourent le canal et la grande pelouse de l'Hercule, y compris le réservoir à ciel ouvert, suivant ensuite l'allée de la Gerbe et la lisière des parties boisées autour de l'extrémité est du canal ; à l'est, la ligne du côté ouest de l'allée des Sapins). En dehors de ces limites : deux aqueducs d'adduction d'eau sous la grande allée nord-sud derrière la statue d'Hercule et sous la grande allée nord-ouest/sud-est partant du rond-point de l'Hercule (dite allée des Granges) et réservoirs souterrains dans toute leur étendue. Au nord de la route de Melun à Champeaux : rond-point et grande allée nord-sud dite allée des Tilleuls, dans toute sa longueur, y compris la rangée de tilleuls qui les bordent et les deux files d'arbres en arrière de cette rangée (parties délimitées par une teinte verte sur le plan annexé à l'arrêté) : classement par arrêtés du 22 novembre 1929 et du 4 avril 1939 - Totalité du parc (délimité en bleu sur le plan annexé à l'arrêté) (cad. A 1 à 26, 32, 34 à 39, 41 à 47 ; B 1 à 180 ; C1 1 à 14 ; C2 15 à 36) : classement par arrêté du 23 juin 1965 - Parcelles dépendant du parc du château (cad. Moisenay A 1p, 2, 3, 4p, 5, 6, 976, 977) : classement par arrêté du 11 mars 1968 - Partie de la route départementale 215 située entre la route nationale 36 et la route départementale 126, ancienne voie d'accès monumental au château (cad. non cadastré) : classement par décret du 26 décembre 1994
Personnages clés
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| Nicolas Fouquet |
Surintendant des finances de Louis XIV, commanditaire du château. |
| Louis Le Vau |
Architecte principal du château. |
| Charles Le Brun |
Peintre et décorateur responsable des décors intérieurs. |
| André Le Nôtre |
Paysagiste concepteur des jardins. |
| Alfred Sommier |
Industriel ayant restauré le château au XIXe siècle. |
| Patrice de Vogüé |
Propriétaire ayant ouvert le château au public. |
Origine et histoire du Château de Vaux-le-Vicomte
Le château de Vaux‑le‑Vicomte, situé à Maincy près de Melun, à une cinquantaine de kilomètres au sud‑est de Paris, a été bâti au milieu du XVIIe siècle pour Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV. Fouquet réunit pour ce projet les principaux artistes du temps : l’architecte Louis Le Vau, le peintre et décorateur Charles Le Brun, le paysagiste André Le Nôtre, ainsi que des sculpteurs et maîtres maçons comme Michel Villedo ; Michel Anguier et François Girardon participèrent aux travaux de sculpture. Conçu comme un ensemble cohérent d’architecture, de décor et de jardins, Vaux‑le‑Vicomte servit ensuite de modèle aux constructions royales, notamment à Versailles. Fouquet acquit les terres en 1641 et fit transformer un ancien chastel et une ferme, le domaine s’étendant alors sur des parcelles traversées par deux rivières dont l’Anqueuil, dont le tracé se retrouve dans le grand canal. Les travaux d’architecture et d’aménagement paysager avancèrent rapidement : adduction d’eau, terrasses, parterres, grottes et bassins furent exécutés sous la coordination de Le Nôtre et des autres artisans, tandis que Le Brun installait ses ateliers dès 1658. Le château fut achevé et décoré pour permettre des réceptions somptueuses ; la résidence reçut des visites de la cour et des fêtes mémorables organisées en 1661. L’arrestation de Fouquet en septembre 1661 entraîna l’arrêt immédiat des travaux, la mise sous scellés et, dans les années suivantes, des inventaires et ventes d’objets et d’ornements au profit des créanciers et de la couronne. Le domaine resta cependant habitable : Mme Fouquet, puis son fils et enfin d’autres héritiers s’y succédèrent, certains procédant à des ventes d’éléments du décor et des aménagements à destination de Versailles et d’autres résidences royales. En 1705 la famille Fouquet se trouvant sans héritier direct, le domaine fut cédé au maréchal de Villars, qui reçut en même temps le titre ducal associé à Vaux et entreprit l’entretien et la mise en valeur du lieu, y accueillant personnalités et fêtes. Au cours du XVIIIe siècle et de la Révolution, le château connut des aléas : restaurations, ventes partielles, menaces de démolition qui furent finalement écartées après des dons d’œuvres à la République et des interventions locales. En 1764 le domaine passa à la famille Choiseul‑Praslin, qui le conserva jusqu’au XIXe siècle tout en réalisant des aménagements intérieurs et des plantations supplémentaires. Des travaux d’entretien et des réaménagements furent entrepris au XIXe siècle, notamment la réparation de la charpente et des décors, mais le domaine connut aussi des périodes de négligence et de dispersion de mobilier. En 1875 l’industriel Alfred Sommier acquit Vaux‑le‑Vicomte et lança une vaste campagne de restauration des bâtiments et des jardins, faisant appel à l’architecte Hippolyte Destailleur et au paysagiste Duchêne pour restituer l’aspect du Grand Siècle tout en remeublant la demeure. Les Sommier restaurèrent bassins, grottes et cascades, reconstituèrent des parterres et complétèrent le mobilier en mêlant pièces anciennes et créations de style. Pendant la Première Guerre mondiale, des communs du domaine accueillirent un hôpital auxiliaire animé par Germaine Sommier, qui y installa notamment un service de radiographie. La famille Sommier transmit ensuite la propriété à la branche de Vogüé : Patrice de Vogüé en fit don d’usage au public en ouvrant l’ensemble du parc et du château aux visiteurs en 1968. Depuis lors, le château a été entretenu par ses propriétaires et par des associations de soutien, il reçoit un public nombreux et sert régulièrement de décor pour des tournages et des événements culturels. Le domaine demeure une propriété privée classée au titre des monuments historiques, restaurée et gérée pour préserver l’ensemble architectural, pictural et paysager conçu au XVIIe siècle. En septembre 2019, le château a été victime d’un vol important au cours duquel les propriétaires ont été ligotés et des œuvres dérobées.
