Château de Vendeuvre dans le Calvados

Patrimoine classé Musée Demeure seigneuriale Château de plaisance

Château de Vendeuvre

  • Le Château
  • 14170 Vendeuvre
Château de Vendeuvre
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Château de Vendeuvre
Crédit photo : Teysla - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; cinq pièces du rez-de-chaussée à décors de boiseries : grand salon, petit salon, trois chambres (cad. B 78) : classement par arrêté du 9 mars 1970 ; Façades et toitures de l'atelier de menuiserie et de l'orangerie situés dans le parc (cad. B 78) : inscription par arrêté du 12 mars 1970 ; Le château de Vendeuvre à l'exclusion des parties classées, le colombier, l'assiette foncière de l'ancienne allée d'accès, l'assiette foncière du parc, son système hydraulique (hormis les transformations du XXe siècle), son mur de clôture et sa grille d'entrée situés 9 rue du château sur les parcelles n° 3et 13, figurant au cadastre section ZD et sur les parcelles 52, 53, 69, 73, 74, 75, 76, 77, 79, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 93, 109, 361 et 363, figurant au cadastre section B : Inscription par arrêté du 4 octobre 2021

Origine et histoire du Château de Vendeuvre

Le château de Vendeuvre, situé sur la commune de Vendeuvre entre Saint-Pierre-sur-Dives et Falaise dans le Calvados, est une demeure de campagne normande du milieu du XVIIIe siècle. Construit entre 1750 et 1752 d’après les plans de Jacques‑François Blondel pour Alexandre Le Forestier d'Osseville et sa mère Antoinette de Beaurepaire‑Louvagny, il a été édifié à mi‑pente pour remplacer l’ancien manoir trop humide en bordure de la Dives. Exemple typique de « maison des champs », il a été épargné pendant la Révolution car la famille, réfugiée à Rouen, n’a pas émigré ; le château a ainsi conservé son décor d’origine et une grande partie de son mobilier. Abîmé pendant la Seconde Guerre mondiale, il a fait l’objet d’une restauration intérieure et extérieure conduite par l’actuel comte de Vendeuvre, descendant direct d’Alexandre ; la toiture a été refaite en 1945. L’aménagement du parc a été entrepris à partir de 1970 en s’appuyant sur le plan cadastral de 1813 et l’orangerie, restaurée en 1983, abrite le musée du mobilier miniature, première collection mondiale de ce type. Le site est ouvert au public et les extérieurs présentent des jardins d’eau « surprise » ainsi qu’une grotte ornée de coquillages.

Le château est partiellement protégé au titre des monuments historiques : les façades, toitures et cinq pièces du rez‑de‑chaussée décorées de boiseries (grand salon, petit salon et trois chambres) ont été classées par arrêté du 9 mars 1970, tandis que les façades et toitures de l’atelier de menuiserie et de l’orangerie sont inscrites depuis le 12 mars 1970. Par arrêté du 4 octobre 2021, le château — à l’exclusion des parties classées — ainsi que le colombier, l’assiette foncière de l’ancienne allée d’accès, l’assiette foncière du parc, son système hydraulique (hors transformations du XXe siècle), le mur de clôture et la grille d’entrée ont été inscrits.

D’un parti volontairement sobre, la façade répond aux préceptes de Blondel contre une ornementation inutile; l’intérieur, lui, illustre l’art de vivre au XVIIIe siècle. Chaque pièce présente un thème de la vie quotidienne — la salle à manger pour l’art de recevoir, la chambre d’honneur pour l’art de la toilette, le bureau pour l’écriture, un petit salon pour le portrait, et un salon de compagnie pour les jeux — et certaines figurations sont animées par des automates. Le plan double en profondeur organise la circulation autour d’un vestibule central aux proportions solennelles encadré de colonnes ioniques ; la double enfilade des salons et les angles arrondis distribuent harmonieusement la lumière. On y remarque la finesse des boiseries du grand salon, un ameublement très complet et plusieurs curiosités, parmi lesquelles un lustre simulant des poissons rouges, une voyeuse destinée aux élégantes et un clystère de voyage.

Les cuisines, voûtées en pierre, conservent un équipement de cuisson sur foyer ouvert avec un tournebroche animé par un mécanisme en état de marche, un four de ménage et un four à pâtisserie intégré. Le côté potager comporte cinq foyers maçonnés recouverts de carreaux du Pré‑d'Auge où mijotaient plats en sauce et potages, tandis que les cendres tamisées servaient au lavage du linge ; l’ensemble dégage l’impression d’une cuisine encore en usage.

À côté des offices, une collection unique de niches à chien et de logements pour animaux de compagnie est exposée : niches de voyage, niches‑tabourets, modèles de plage ou à compartiments, exemplaires assortis au mobilier et canapés en bois doré témoignent du soin apporté aux petits animaux. Certaines niches reproduisent en réduction le mobilier des maîtres, comme un lit pour chat estampillé Nauroy inspiré des lits à la polonaise et réalisé pour une fille de Louis XV; la collection illustre l’apparition, à partir du XVIIe siècle et avec le développement des arts décoratifs, de meubles spécifiques destinés aux chiens et aux chats.

Le parc et les jardins, labellisés « Jardin remarquable », ont été reconstitués et détaillés sous l’impulsion du comte de Vendeuvre, qui s’est inspiré des jardins de la Renaissance italienne et des jeux d’eau destinés à charmer les visiteurs. Un jardin à la française, restitué d’après les plans originels, accompagne l’axe de la demeure : topiaires à l’avant, miroir d’eau suspendu bordé de charmilles de tilleul, terrasse surplombant des parterres de buis, fontaines et jets d’eau offrent des perspectives sur les prairies de la vallée de la Dives et les collines du pays d’Auge.

L’allée de tilleuls du XVIIIe siècle distribue les constructions du jardin d’utilité : un colombier reconstruit en 1811 comporte 1 400 boulins et un toit en impluvium destiné à recueillir l’eau dans un bassin central, un vivier alimenté par des canalisations souterraines permettait d’élever et d’engraisser des poissons pour les jours de jeûne et de festin, et une glacière pyramidale conservait la glace recueillie en hiver dans un puits intérieur protégé par une double porte orientée au nord ; un chemin conduit enfin au jardin de plaisir, encadré de deux colimaçons de buis et menant au pavillon de thé japonais.

Les jeux d’eau « surprise » du parc s’inscrivent dans une tradition familiale remontant à la marquise de Rambouillet et se rapprochent, par esprit et mécanismes, des modèles du Peterhof et de Versailles; ils incarnent les joyeusetés hydrauliques qui animaient les jardins des XVIIe et XVIIIe siècles. De nombreuses fabriques et folies ponctuent les allées, inspirées de récits mythologiques et légendaires : le pont chinois, la fontaine des Muses, le temple de la Sérénité, la cascade des Tortues et la chambre de Cléance figurent autant d’ambiances narratives, tandis que la grotte de coquillages, revêtue d’environ 200 000 coquillages, crée une « nymphée » fraîche et mystérieuse. Enfin, deux labyrinthes offrent des promenades contrastées : un labyrinthe régulier d’ifs et de roses blanches en boulingrin et un labyrinthe des champs d’environ un hectare, jalonné d’arbres rares et de fabriques successives jusqu’au pavillon de thé japonais.

Devenir actuel

Il est ouvert au public depuis 1983 et abrite le musée du mobilier miniature.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site du château ci-dessus.