Période
XIe siècle, XVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Château (à l'exception des parties classées) (cad. Q 771) : inscription par arrêté du 5 septembre 1963 ; Façades et toitures ; grand escalier 18s avec décor de stuc ; éléments de décor suivants : au rez-de-chaussée : chambre n° 3 (lambris, cheminée, alcôve de bois du 18s) , salon n° 8 (lambris, cheminée 18s et parquet Versailles) , petite bibliothèque n° 7 (cheminée 18s et éléments de bibliothèque 19s) ; au 1er étage : cheminées et lambris des chambres n° 103, 109, 111, 114, 115, 116, 117 ; au deuxième étage : cheminée située au-dessus de la chambre n° 111 (cad. AD 546) : classement par arrêté du 10 avril 1981 ; Colombier et orangerie (cad. AE 22) : inscription par arrêté du 10 avril 1981
Origine et histoire du Château de Vendeuvre-sur-Barse
Le château de Vendeuvre-sur-Barse, situé dans la commune éponyme de l'Aube, présente des éléments datés des XIe, XVe, XVIIe et XVIIIe siècles ; son décor intérieur est du XVIIIe siècle et son colombier et son orangerie datent des XVIIe et XIXe siècles.
Un aveu de 1603 décrit l'édifice comme flanqué de tours et entouré d'un parc fermé de murailles, coûteux à entretenir. Un aveu de 1656, rendu par Jean IX de Mesgrigny, précise l'existence d'une forteresse pourvue d'un double pont-levis, d'une haute cour avec un grand corps de logis et un grand escalier qu'il fit bâtir, d'un donjon et d'une grosse tour ancienne, d'une chapelle, de tours et d'écuries, ainsi que d'une basse cour fermée de fossés et dotée d'un autre pont-levis et d'un logement qu'il fit également édifier.
Très remanié au XIXe siècle, le château se compose essentiellement d'un grand logis d'allure massive, élevé au XVIIe siècle mais réutilisant largement des maçonneries antérieures. La façade d'arrivée, au nord, adopte l'ordonnance caractéristique de l'époque Louis XIII, avec ses fenêtres groupées au centre, sa corniche à modillons, ses lucarnes et un fronton orné de boules. À l'opposé, la façade sud n'ouvre que peu, en raison de l'épaisseur de ses murs hérités de la forteresse médiévale, comme le montre le pignon ouest.
Le logis est flanqué d'une part d'une tour quadrangulaire imposante et d'autre part d'une échauguette ajoutée au XIXe siècle ; il s'ouvre sur des terrasses dominant une vaste esplanade gazonnée traversée par la Barse, qui prend sa source sous le château. En double profondeur, le corps de logis abrite un grand escalier de pierre aux volées droites soutenues par des arcades rampantes, orné de bas-reliefs néoclassiques de Simart.
La famille de Vendeuvre possédait déjà le château fort dès 1107. Il passa ensuite à Miles X de Noyers, maréchal et bouteiller de France, puis, au XVe siècle, à la famille de Mello. La baronnie fut acquise au milieu du XVe siècle par Charles Iᵉʳ d'Amboise, gouverneur de Champagne et de Bourgogne, qui l'acheta à Charles de Mello ; son fils aîné, François d'Amboise, en hérita à la fin du XVe siècle et résida au château pendant quelques années, puis son frère cadet Charles II d'Amboise en prit la charge. Après le décès de Charles II en 1511, la baronnie revint à sa sœur Catherine d'Amboise, qui la donna à sa nièce Antoinette d'Amboise ; Antoinette, mariée en secondes noces à Antoine de La Rochefoucaud puis en troisièmes noces à Louis de Luxembourg, conserva la baronnie et le château jusqu'à sa mort en 1552.
Au XVIIe siècle la seigneurie appartint à Henri de Luxembourg, duc de Piney et prince de Tingry, puis à ses deux filles, qui la vendirent en 1638 à Jean VIII de Mesgrigny ; celui-ci obtint en 1644 l'érection de la baronnie en marquisat, et son fils Jean IX fit reconstruire le corps de logis. Claude-Léon Bouthillier de Chavigny, héritier des Mesgrigny, céda le domaine en 1752 à Gabriel Pavée de Provenchères, ancêtre de Guillaume Pavée de Vendeuvre, qui présida le conseil général de l'Aube sous Louis-Philippe. Le château fut ensuite cédé par la famille de Marthe Bourlon de Sarty, grand-mère de Gabriel Attal, au Conseil général de l'Aube pour le franc symbolique.
L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1963 et en 1981, et classé en 1981.
