Château de Verneuil-sur-Indre en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Verneuil-sur-Indre

  • 2 Rue de l'Église
  • 37600 Verneuil-sur-Indre
Château de Verneuil-sur-Indre
Château de Verneuil-sur-Indre
Château de Verneuil-sur-Indre
Château de Verneuil-sur-Indre
Crédit photo : Esves-37240 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures ; le vestibule d'entrée ; le grand escalier ; l'allée d'accès (cad. C 226, 238) : inscription par arrêté du 25 avril 1975

Origine et histoire du Château de Verneuil-sur-Indre

Le château de Verneuil-sur-Indre comprend les vestiges d’un château du XVe siècle et un château de style classique du XVIIIe siècle, situés dans la commune de Verneuil-sur-Indre en Indre‑et‑Loire, région Centre‑Val de Loire. La terre fut érigée en marquisat pour la famille Chaspoux en avril 1746, date probable de la construction du château‑neuf. Dès la fin du IXe siècle ou la première moitié du Xe siècle, Verneuil relève des sires de Buzançais, notamment Sulpice Mille Boucliers, puis passe par héritage aux Amboise. La maison d’Amboise conserva Verneuil jusqu’à Ingelger Ier le Grand, qui gratifia ensuite Guillaume Ier de Craon et son neveu Guillaume II de Craon des domaines de La Ferté‑Bernard et de Verneuil‑sur‑Indre, transférant ainsi la seigneurie aux Craon‑Châteaudun. Guillaume II de Craon épousa en 1372 Jeanne Savary de Montbazon, héritière d’un important ensemble de seigneuries. Verneuil passa encore, par engagements et alliances, à divers titulaires dont les ducs d’Alençon Jean Ier et Jean II, ainsi qu’à des gendres de Guillaume II de Craon, parmi lesquels Guy VIII de La Rochefoucauld, le chevalier Maurice Mauvinet et Louis Ier Chabot.

Le château vieux, important exemple des constructions monumentales du XVe siècle dans la région, se compose de deux ailes perpendiculaires et d’une tour cylindrique; dans l’angle rentrant, une tour polygonale abrite une vis de pierre. Les façades sont couronnées de mâchicoulis et de crénelages, et le donjon carré a été reconstruit vers 1850. La terre de Verneuil fut vendue le 29 novembre 1438 par Louis II de Chabot à Jean Ier d’Oiron; elle passa ensuite par héritage aux descendants d’Oiron, dont Jean II d’Oiron, et à ses filles Anne et Louise d’Oiron, l’un d’eux ayant fait construire le château vieux.

Au XVIIe siècle, le domaine est acheté par Jacques Ier Chaspoux, qui fit hommage au roi le 14 novembre 1644, la châtellenie relevant directement du roi en raison du comté de Loches. La terre passa ensuite dans la famille Chaspoux par Jacques II puis par Eusèbe‑Jacques, au profit duquel la terre fut érigée en marquisat en avril 1746; Eusèbe‑Jacques mourut le 2 janvier 1747 et l’enregistrement fut posthume en faveur de son fils. Eusèbe‑Félix, second marquis de Verneuil, succéda à son père, devint le 29e et dernier Grand‑échanson de France et mourut à Paris le 20 février 1791, entraînant l’extinction du nom et du titre. Le domaine fut transmis par héritage dans la descendance féminine, notamment à Adélaïde‑Louise‑Félicité, puis par alliances successives aux familles Tiercelin d’Appelvoisin, de Borne‑Saint‑Etienne et de Raimond‑Modène; Achille‑Gabriel de Borne‑Saint‑Etienne, officier de dragons, resta célibataire et mourut à Verneuil, dernier mâle de sa maison, et la propriété fut finalement vendue le 2 septembre 1880 à Henriette‑Adèle Dalle, veuve Morillon.

Le château neuf, daté des années 1750, illustre un retour au style Louis XIV sous l’influence de Blondel et fit intervenir Jean Mansart de Jouy entre 1739 et 1756; les archives départementales d’Indre‑et‑Loire établissent clairement l’engagement des marquis de Verneuil dans le chantier. Les attributions antérieures à Jules Hardouin‑Mansart ou à Jacques‑Denis Antoine sont considérées inexactes. Le projet de Joseph Fournier daté de 1775, conservé aux Archives départementales, n’a visiblement pas été réalisé. La partie du XVIIIe siècle présente les trois travées centrales des deux façades dominées par un dôme à quatre versants amorti par un lanternon; certaines pièces conservent des boiseries, dont celles du grand salon, restaurées au XIXe siècle par Eric Pinson et inscrites à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques. L’aile basse sud fut modifiée au XIXe siècle lors de la destruction du corridor de liaison qui, selon le cadastre napoléonien, réunissait les châteaux vieux et neuf; ce corridor fut démoli au début du XIXe siècle. Les restaurations menées par Madame Morillon entre 1880 et 1904 ont notablement affecté la grosse tour et le vieux logis, supprimant des habillages de façade de style XVIIIe et une salle de bal aménagée entre les deux ailes. Une étude du parc et du château a été réalisée en 2018 par l’agence CARDO Architecture et Paysage.

Les façades et toitures, le vestibule d’entrée, le grand escalier et l’allée d’accès (cadastrés C 226 et C 238) sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 25 avril 1975.

Liens externes