Origine et histoire du Château de Vic-sur-Aisne
Le château de Vic-sur-Aisne, situé sur la commune de Vic-sur-Aisne (Aisne, Hauts-de-France), domine la rive droite de l'Aisne et contrôlait la route entre Amiens et Soissons. Castrum Vici super Axonum, construit sur une éminence, il a été siège d'une châtellenie et d'un prieuré relevant de l'abbaye Saint-Médard de Soissons. Il aurait été donné à l'abbaye par la princesse Berthe, sœur de l'empereur Louis le Pieux. Le comte Eudes confirme en 893 les possessions de l'abbaye et, selon la chronique de Saint-Médard, fit fortifier l'abbaye et réparer le château. Lors du concile de Senlis (22 mai 1048), l'archevêque de Reims Gui de Châtillon et l'évêque de Laon Gébuin restituent le château à l'abbaye Saint-Médard. Aux Xe et XIe siècles, le site est l'enjeu de luttes entre les seigneurs de Coucy, les moines de Saint-Médard et les rois de France, et passe plusieurs fois de main en main. Les moines finissent par placer le domaine sous la protection des seigneurs de Pierrefonds, qui y maintiennent une garnison permanente jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Le bourg devient alors siège d'une châtellenie dépendante de Pierrefonds, puis d'une vicomté vassale des comtes de Soissons. Le château se compose d'un donjon du XIIIe siècle remanié aux XVe, XVIIe et XVIIIe siècles, d'une enceinte médiévale arasée, de douves sèches et d'un corps de logis reconstruit à la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle par les abbés commendataires de Saint-Médard. S'y ajoutent des communs de la même époque et un parc qui comprend des parterres à la française, une statuaire en terre cuite du XVIIe siècle aujourd'hui très dégradée, une fabrique du XIXe siècle et un parc à l'anglaise. Le donjon mesure 25 mètres de haut. L'ensemble a été très endommagé au cours de la Première Guerre mondiale. Au titre des monuments historiques, le donjon est classé par arrêté du 18 novembre 1919, les façades sur le parc sont inscrites par arrêté du 28 juin 1927, et l'enceinte médiévale avec ses douves, le mur de clôture, les pavillons d'entrée, les façades et toitures des communs, celles du corps de logis des XVIIe–XVIIIe siècles, ainsi que le parc avec sa statuaire et ses fabriques, sont inscrits par arrêté du 10 avril 1992.
