Origine et histoire du Château de Victot
Le château de Victot se situe à 200 mètres au nord-est de l'église de Victot, sur la commune de Victot-Pontfol, dans le Calvados, en Normandie. Dès le Moyen Âge, la famille de Victot possédait en ce lieu une forteresse ; le nom d'Hugues de Victot apparaît dans des donations au prieuré de Saint-Hymer en 1160. Au début du XVe siècle, les terres passent à la famille Boutin. Le château actuel est bâti en 1574 par Philippe Boutin et son épouse Geneviève de Croismare, avec l'aide de la fortune de Robert de Croismare, conseiller au Parlement de Rouen. Au début du XVIIIe siècle, la propriété revient aux Sainte-Marie d'Aigneaux puis aux Le Normand du Val ; elle appartient au XVIIIe siècle à François Claude Le Normand, seigneur de Victot et conseiller-secrétaire du Roi, qui y meurt le 4 août 1773. En 1798, Pierre Aumont achète Victot ; issu d'une famille d'éleveurs de chevaux depuis le XVIIe siècle, il sera, sous le Premier Empire, fournisseur général de chevaux des armées napoléoniennes. Si Pierre-Alexandre Aumont est considéré comme le véritable fondateur de l'écurie de course de Victot, il n'est pas le constructeur des haras en pan de bois : ces bâtiments figurent déjà sur le cadastre napoléonien de 1812, si bien que leur construction est logiquement attribuée à son père, Pierre. Ce dernier avait consacré sa vie à l'élevage dans les domaines de Beuvron, Corbon, Thiéville et Victot. À la mort de Pierre en 1836, Pierre-Alexandre, son fils préféré, hérite de Victot tandis que les autres sites sont partagés entre les autres enfants. Le haras forme un ensemble qui remonte au tout début du XIXe siècle, avec quelques modifications des soubassements et des extensions latérales des écuries qui n'altèrent pas la perception d'ensemble depuis la grande cour. Ces constructions, élevées sur un seul niveau, montrent une structure du pan de bois différente entre l'aile est et l'aile ouest, cette dernière paraissant issue d'une reprise ultérieure, bien que les cartes postales du début du siècle les présentent identiques à l'état actuel. L'extension à l'est a été réalisée par le percement d'un passage donnant accès aux nouveaux bâtiments, et un unique bâtiment ajouté à l'angle sud-ouest vient s'appuyer au pignon de l'aile ouest ; pour le reste, les bâtiments n'ont guère été modifiés. Vers 1900, Alexandre Aumont dirige le haras. Le château est considéré comme un bon exemple de la seconde Renaissance. Au titre des monuments historiques, le château, à l'exclusion des parties classées, est inscrit par arrêté du 9 février 1927 ; les façades et les toitures du château, les douves qui l'entourent avec le miroir d'eau qui les alimente et le sol de la cour intérieure sont classés par arrêté du 27 juillet 1953 ; les bâtiments du haras en totalité, la chapelle en totalité et le système hydraulique des douves sont inscrits par arrêté du 28 novembre 2003. Les abords du château constituent un site classé depuis le 19 mars 1943. Parmi les références bibliographiques figurent notamment Arcisse de Caumont et Philippe Déterville.