Période
2e moitié XVe siècle, XVIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Les parties suivantes du château de Vigny et de ses dépendances, situées rue Beaudoin et telles que figurées sur le plan annexé à l'arrêté sur la section AD du cadastre : le château en totalité, avec sa terrasse et ses ponts, sur le parcelles 22 et 23 ; les trois serres en totalité, situées sur les parcelles 8, 11, 12 ; le bassin potager, situé sur la parcelle 142 ; le cellier en totalité, situé sur la parcelle 25 ; les façades et toitures du manoir dit "de la Comté", situé sur la parcelle 24 ; les façades et toitures des deux maisons de gardien dites "maison de la Comté" et "maison du calvaire", respectivement situées sur les parcelles 33 et 1 ; les façades et toitures des deux pavillons d'entrée, les façades et toitures des deux pavillons d'entrée, situés sur les parcelles 16 et 17 ; les façades et toitures des deux écuries, situées sur les parcelles 18 et 19 ; les façades et toitures de l'orangerie, située sur la parcelle 24 ; les façades et toitures des trois maisons du hameau normand, situées sur la parcelle 7 ; les murs et grilles de clôture situés sur les parcelles 1, 2, 141, 5, 7, 142, 14, 23, 25, 33, 3 : inscription par arrêté du 18 novembre 2024
Origine et histoire du Château de Vigny
Le château de Vigny, situé dans la commune de Vigny (Val-d'Oise) dans le Vexin français, se dresse rue Beaudoin/place Rohan en face de la mairie. La seigneurie appartint à la famille de Marbury jusqu'en 1501, puis fut vendue à Louis de Hédouville et Françoise de Rouvroy. Veuve, Françoise revendit Vigny en 1504 au cardinal Georges d'Amboise, qui fit édifier un nouveau château sur l'emplacement de l'ancien manoir ; son neveu Georges II d'Amboise poursuivit les travaux et y mourut en 1550. En 1555, Anne de Montmorency acquit la seigneurie ; son blason et la devise des Montmorency, Aplanos, sont encore visibles au-dessus du portail. La propriété passa ensuite par succession aux familles Montmorency, Lévis et Rohan, qui la conservèrent jusqu'en 1822. Après plusieurs changements de propriétaires au XIXe siècle, le château fut acquis en 1867 par l'entrepreneur Philippe Spiridion Vitali. Vitali fit restaurer et remanier le château à partir de 1888 par l'architecte Charles Henri Cazaux dans un style troubadour et néo-gothique, agrandissant l'aile sud et ajoutant un donjon carré et une chapelle. Le château tel qu'il résulte de cette campagne se compose principalement de deux corps de bâtiments en L, l'une des branches étant prolongée par une chapelle et l'autre par une grosse tour carrée, l'ensemble étant bâti sur un terre-plein entouré de douves en eau et implanté dans un parc paysager. La façade nord, remarquable par sa composition symétrique, présente un pavillon d'entrée flanqué de tours, des courtines percées de baies à meneaux et des mâchicoulis soutenant des toitures en tabatière et croupes, rappelant la première Renaissance française. La famille Vitali, ruinée après la Première Guerre mondiale, vendit le château en 1922 ; il connut ensuite plusieurs propriétaires, dont Robert Le Coat de Kerveguen, M. et Mme Dewavrin, une société japonaise qui y installa une école de cuisine, puis l'entrepreneur Fabrice Levesque qui l'acquit en 2016 pour en faire un hôtel de luxe et un centre de séminaire. Le château, d'une surface de 4 000 m² répartie en 176 pièces, est entouré d'un parc de 20 hectares. Inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 28 décembre 1984, il a vu cette protection étendue à l'ensemble des dépendances en 2024. L'inscription couvre le château lui‑même, les deux ponts sur les douves, les pavillons d'entrée face au village, le manoir dit La Comté, la ferme, les communs, les écuries, l'orangerie et deux serres, parmi d'autres éléments du domaine, dont une partie est visible depuis le domaine public. Certains communs, les écuries et des bâtiments proches de la rue Beaudoin menacent ruine, la restauration du manoir de la Comté est interrompue et le parc n'est entretenu qu'aux abords immédiats du château. Affecté par la mérule, le château fait l'objet d'un chantier « monuments historiques » engagé en 2018 et évalué à 6,7 millions d'euros pour traiter la mérule, restaurer le clos et le couvert, refaire la couverture, les maçonneries, les huisseries et les décors intérieurs, et vidanger et curer les douves. Ce projet a bénéficié de 162 000 euros issus du Loto du patrimoine et de 95 000 euros de dons anonymes via la Fondation du patrimoine ; il a été déclaré d'intérêt public et reçoit également des financements de l'État et du département. Le domaine a souvent servi de décor cinématographique : Les Barbouzes et plusieurs scènes des Tontons flingueurs y ont été tournées, ainsi que des scènes dans Le Capitaine Fracasse (1943), On a retrouvé la septième compagnie (1975), Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine (1977), L'Animal (1977), Les Visiteurs (1993), Les Saveurs du palais (2012) et la série Versailles (2015) ; le château apparaît aussi dans le clip Te Amo de Rihanna aux côtés de Laetitia Casta.