Château de Vilgénis à Massy dans l'Essonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Empire et Directoire

Château de Vilgénis

  • 98-118 Avenue Jean Jaurès
  • 91300 Massy
Château de Vilgénis
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Château de Vilgénis
Château de Vilgénis
Crédit photo : Cyrilb1881 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

2e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château et de ses communs (cad. 1977 A 28) : inscription par arrêté du 23 septembre 1977

Origine et histoire du Château de Vilgénis

Le château de Vilgénis est situé à Massy, en Hurepoix, dans le département de l'Essonne en Île-de-France, à quinze kilomètres au sud-ouest de Paris, près des communes de Verrières-le-Buisson et d'Igny, sur la rive droite de la Bièvre, aux confins de la forêt de Verrières. L'emplacement a été occupé dès l'époque gallo-romaine par une villa rustica, dite Villa Johannis, qui donna son nom au site après un partage des terres du seigneur Jean de Massy au début du XIIe siècle. En 1216 s'y implantait une ferme fortifiée ; vers 1502 un château comprenant une basse-cour, des bâtiments agricoles, un donjon et une enceinte flanquée de quatre tours fut édifié et appartenait alors à la famille Fourquaud. Le domaine passa ensuite aux de Vigny en 1575, qui l'agrandirent en annexant les terres d'Igny et de Gommonvilliers, puis connut plusieurs propriétaires au XVIIe siècle, dont Bertrand de Solly, Charles Levoyer, Barthélémy de Lafont et Étienne de Vigny, avant d'être cédé en 1651 à Pierre d'Albertas. Au XVIIIe siècle Henry-Reynaud d'Albertas, héritier de la famille, devint l'un des titulaires, puis en 1719 Claude Glucq acquit le domaine et y décora la demeure de nombreuses œuvres, commandant notamment en 1725 des toiles à Alexandre-François Desportes et entourant le domaine d'eaux vives avec une chapelle. Ruiné, Claude Glucq vendit en 1741 à Claude-Pierre, marquis de Sabrevois ; en 1744 Élisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé acheta les fiefs et fit modifier la demeure selon les plans de l'architecte Nicolas Dulin pour en faire l'une des plus belles résidences des environs de Paris. Louis V Joseph de Bourbon-Condé, qui hérita du domaine en 1765, fit replanter le parc, redessiner l'entrée, reconstruire les communs en 1774 et aménager une glacière ; en 1787 la propriété s'étendait sur 455 hectares et fut léguée à Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé. Pillé en 1789, le domaine fut vendu comme bien national en 1795 à M. Detmar-Basse, qui y installa une filature textile, puis vendu en 1806 à François Duprey-Blampain. En 1823 Charles Arnoult Delorme fit démolir le château pour vendre les matériaux et fit édifier à la place une maison bourgeoise décorée par Jean-Auguste-Dominique Ingres. Le prince Jérôme Bonaparte acheta le domaine en 1852, fit agrandir la demeure dans le style Empire, reconstruire les communs et les écuries, étendre le parc jusqu'à la Bièvre et faire creuser deux lacs, dont l'un prit la forme d'un bicorne. Le domaine passa ensuite au fils du prince, puis fut acquis en 1865 par le peintre André Giroux, puis transmis à Louis Eugène Bazin-Giroux. En 1906 William Ellis Corey offrit le château en cadeau de mariage à Mabelle Gilman ; après leur divorce, elle conserva la propriété et y reçut le prince d'Espagne Louis-Ferdinand d'Orléans. Après la Première Guerre mondiale, le château servit de maison de convalescence pour des officiers américains. Du 14 juin 1940 au 28 juin 1941 l'état-major des unités de cavalerie s'installa au château ; il y revint en juillet 1944 avant la reddition en août 1944 obtenue par le commandant La Perrière de la 2e Division Blindée. Dès 1945, l'Armée de l'air réquisitionna le site ; en 1946 des négociations eurent lieu avec Air France, puis l'État acquit le domaine et prononça l'expropriation le 24 août 1950. À partir de 1951 le centre gagna en autonomie administrative et financière et, dès 1952, le château accueillit le centre de formation du personnel navigant technique d'Air France ; la compagnie régla les indemnités d'expropriation en 1953 et remit en état la demeure partiellement écroulée. En 1961 une partie des terrains fut laissée à l'État pour y implanter le futur lycée polyvalent du Parc de Vilgénis et, le 30 avril 1963, l'État céda définitivement à Air France soixante-huit hectares comprenant le château et ses dépendances. Le château fut restauré entre 1969 et 1970, mais le perron, la véranda et le balcon de la façade nord furent supprimés ; en 1974 Air France renonça à l'abattage des communs, et le 23 septembre 1977 les communs datant de 1755 furent à nouveau classés, en même temps que le château du XIXe siècle. Architectoniquement, l'édifice est construit en briques et meulières enduites pour imiter la pierre de taille ; il présente un plan en U élevé sur trois niveaux dont le dernier est mansardé, des façades symétriques ornées de lucarnes et d'œils-de-bœuf, un fronton central décoré d'une aigle impériale et une toiture d'ardoise percée de sept cheminées. Les communs forment un ensemble rectangulaire à deux niveaux organisé autour d'une cour, avec un porche surmonté d'un beffroi ; une chapelle a été détruite et un pavillon de gardien possédait un toit de chaume. Le parc de soixante-cinq hectares, planté de bosquets et traversé par la Bièvre, comprend deux lacs creusés au XIXe siècle, dont l'un a la forme du bicorne avec une île faisant office de cocarde ; on y trouvait aussi une grille appelée « Grille des Princes », une glacière, une roseraie avec allée couverte et une fontaine. Réaménagé en 2010, le parc accueille des chalets de formation, des hangars, un amphithéâtre, un gymnase, des restaurants, un centre de loisirs, des bâtiments administratifs, six parcs de stationnement, quatorze courts de tennis, deux terrains de football, une piscine et une piste d'athlétisme. Air France quitta le site en 2010 et, le 20 octobre 2011, l'ensemble fut divisé : huit hectares à l'ouest furent conservés par Air France pour son centre de formation, le château et treize hectares centraux furent vendus à Safran pour un centre de formation et de conférences, dix-huit hectares au nord-est furent acquis par la ville de Massy pour y aménager un espace naturel en partie ouvert au public depuis le 1er juillet 2018, et au sud-est une ZAC accueillit la construction d'environ mille logements à partir de 2018.

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