Château de Villandry

Crédit photo : Jean-Christophe BENOIST - Sous licence Creative Commons

Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge

Renaissance

Temps modernes

Révolution/Empire

XIXe siècle

Époque contemporaine

1400

1500

1600

1700

1800

1900

2000

XIVe siècle

Forteresse médiévale

2e quart XVIe siècle

Construction Renaissance

3e quart XVIIIe siècle

Modernisation du château

1er quart XXe siècle

Restauration et jardins

Aujourd'hui

Patrimoine classé

Château, sauf parties classées : inscription par arrêté du 12 avril 1927 - Façades, toitures, vestibule d'entrée, escalier intérieur et salle à manger du château ; façades et toitures du bâtiment du concierge, des communs, de la basse-cour et des deux pavillons du XVIIIe siècle qui encadrent l'entrée du château ; façades et toitures du pavillon de l'Audience situé au bout de l'allée des Tilleuls ; cours, jardins, terrasses, pièces d'eau formant un ensemble limité au nord par la route de Tours, au sud par le chemin rural de la Bergerie, à l'ouest par le mur de clôture longeant le labyrinthe, la tonnelle et la basse-cour, à l'est par une ligne parallèle au mur de soutènement de la terrasse tracée à l'est et à 100 mètres de distance de ce mur : classement par arrêté du 4 septembre 1934

Personnages clés


Jean Le Breton	Constructeur du château de Villandry au XVIe siècle.
Michel-Ange de Castellane	Modernisateur du château et du parc au XVIIIe siècle.
Joachim Carvallo	Restaurateur du château et des jardins au XXe siècle.
Ann Coleman	Épouse de Joachim Carvallo, impliquée dans la restauration du domaine.

Origine et histoire du Château de Villandry

Le château de Villandry, situé à 15 km à l'ouest de Tours en Indre‑et‑Loire, forme un ensemble où l'architecture de la Renaissance dialogue étroitement avec des jardins reconstitués. Le domaine, appelé autrefois Colombiers, fut au Moyen Âge le siège d'une châtellenie et une forteresse seigneuriale dont ne subsistent aujourd'hui que les fondations et le donjon. C'est dans cette forteresse que se tint la « Paix de Colombiers », moment politique important évoqué par la tradition. En 1532 Jean Le Breton fit raser la forteresse pour édifier la demeure actuelle, intégrant le donjon au nouvel appareil ; le château, dernier grand palais de la Loire bâti au XVIe siècle, illustre la transition entre la Première et la Seconde Renaissance française. L'édifice présente un plan régulier en quadrilatère, des pavillons d'angle carrés, des galeries d'arcades et des lucarnes aux tympans concaves, tandis que la cour d'honneur s'ouvre sur les perspectives de la vallée. À partir de 1754 Michel‑Ange de Castellane fit moderniser la maison : il fit construire les communs coiffés de combles à la Mansart, remaniera des élévations et des ouvertures, supprima l'escalier extérieur et adapta les intérieurs aux goûts du XVIIIe siècle ; il transforma aussi en partie le parc et créa des parterres à la française autour d'un miroir d'eau, tout en aménageant un jardin à l'anglaise. Au cours des XIXe et début XXe siècles le domaine changea de mains à plusieurs reprises et subit des remaniements et des morcellements qui altérèrent son état et ses jardins. Menacé de démolition, le château fut acheté en 1906 par Joachim Carvallo et son épouse Ann Coleman, qui consacrèrent leurs efforts et leurs moyens à sa restauration. Entre 1908 et 1916 Carvallo restaura les façades et reconstitua les jardins en s'appuyant sur le Monasticon Gallicanum et sur les planches d'Androuet du Cerceau, cherchant à restituer un jardin à la française du XVIe siècle. Les jardins actuels occupent plus de six hectares organisés sur quatre terrasses : au bas le potager décoratif, au niveau du château le jardin d'ornement composé de broderies de buis et d'ifs, la terrasse intermédiaire prolongeant les salons et la terrasse supérieure comportant le jardin d'eau avec bassins, cascades et charmilles. La terrasse sommitale a accueilli, selon un dessin de Joachim Carvallo, le jardin du Soleil inauguré le 20 juin 2008 et composé de trois « chambres » aux ambiances contrastées : nuages, soleil et enfants. Le site comprend encore un labyrinthe de charmilles, une « Forêt » en terrasses autour d'une serre et le pavillon de l'Audience, petite fabrique du XVIIIe siècle. Les fontaines et les tonnelles ont fait l'objet de campagnes de restauration à partir de 1994 et les jardins ont obtenu le label d'État « Jardin remarquable ». Le château et ses jardins ont été inscrits aux monuments historiques en 1927, classés en 1934 et font désormais partie du patrimoine mondial de l'UNESCO ; la propriété est restée dans la famille Carvallo, qui l'ouvre au public depuis 1920. Joachim Carvallo fut également le fondateur de l'association La Demeure historique, et ses héritiers poursuivent la conservation et l'entretien du lieu.