Origine et histoire du Château de Villars-en-Azois
Le château de Villars-en-Azois est une résidence située dans la commune éponyme en Haute-Marne, datée des XVIe et XVIIIe siècles. Le territoire de Villars dépendait autrefois de Langres et suivit l'histoire de cette cité après la conquête romaine, alors intégré à la première région dite « Lyonnaise ». Pendant la période franque, à la mort de Clovis, il passa sous l'autorité de Théodoric II; en 501, sous Childebert II, il fut rattaché au royaume de Bourgogne, où il demeura jusqu'à la fin des Mérovingiens. Sous les Carolingiens, il fit partie de la Francia Orientalis. La première mention connue de Villars-en-Azois remonte à la fin du XIIe siècle, quand il relevait de la châtellenie de Laferté-sur-Aube et dépendait des comtes de Champagne, qui rendaient hommage à l'évêque de Langres. Un inventaire dressé en 1750 par Simon Bridot, archiviste et notaire au bailliage d'Arc-en-Barrois, recense vingt-neuf droits seigneuriaux, dont la haute, moyenne et basse justice avec des officiers nommés par le seigneur, le droit d'ériger un gibet à trois piliers, divers prélèvements sur les transactions de terres et de bétail, et l'obligation pour les habitants de cuire leurs pains et pâtes dans le grand four du château moyennant redevance. Le premier château est attribué à Jean de Chastenay; il comprenait un corps de logis entouré au XVIe siècle d'une muraille, de tours, de douves et d'un pont-levis. Jugé irréparable, ce « vieux château » fut partiellement démoli au XVIIIe siècle et sur ses fondations fut élevé le château actuel. La nouvelle demeure, construite entre 1771 et 1780 et attribuée à Jean-François Gabriel de Giey, baron de Villars-en-Azois, est une maison provinciale régulière de style Louis XVI. Le corps de logis présente au sud une façade simple dont la partie centrale est surmontée d'un fronton surbaissé; deux petites ailes coiffées d'un dôme à l'impériale ponctuent la toiture et l'ensemble est couvert par un toit à croupe en tuile plate. Seule subsiste du château antérieur une tour du XVIe siècle : construction cylindrique à deux étages, à murs épais et coiffée d'un toit en poivrière, pourvue de bouches à feu et de meurtrières. Au rez-de-chaussée de la tour se trouve une cheminée monumentale surmontée d'armoiries martelées lors de la Révolution et d'un plafond à la française; le premier étage comprend une chambre et un grenier sous une charpente remarquable. La vieille tour, restaurée en 1935 grâce à la générosité de Madame Thérèse Massin, baronne d’Estocquois, a conservé ces éléments. Le site est prolongé par un potager aménagé à l'emplacement des anciennes douves. Le château fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 26 août 1988. Les représentations et la documentation disponibles comprennent deux aquarelles de Georges Quilliard datées de mars 1878 et 1880, des vues des façades sud et ouest ainsi que des images de la ferme du château. La bibliographie citée évoque notamment des travaux de Michel Quilliard, Raymond Brocard et Didier Quilliard, ainsi que des notices dans l'annuaire de l'École pratique des hautes études et le Catalogue des Gentilshommes de Champagne. Des ressources en ligne sont accessibles, notamment la base Mérimée et plusieurs portails consacrés aux châteaux, à la généalogie, aux monuments historiques et à la Haute-Marne.
