Château de Villattes à Léré dans le Cher

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Villattes

  • 155 La Villatte
  • 18240 Léré
Crédit photo : Chadelam18 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

limite XVe siècle XVIe siècle

Patrimoine classé

Façade principale : classement par arrêté du 28 septembre 1922 - Corps de bâtiment principal, à l'exclusion de la façade antérieure sur cour déjà classée ; aile en retour d'équerre, à l'exclusion de la petite construction polygonale adossée et du grand pavillon d'angle (cad. A 105) : inscription par arrêté du 5 septembre 2000

Origine et histoire du Château de Villattes

Le château de Villattes, situé au hameau de Villates sur la commune de Léré (Cher), s'élève près de la Judelle, affluent de la Loire. Les premiers possesseurs connus de la terre appartiennent à la famille de Louzeau ; en 1546 Guillaume Louzeau, écuyer, en est seigneur, et en 1580 Jean de Louzeau, époux d'Abigaïl Le Fort, lui succède — la pierre tombale de cette dernière se trouve dans l'église de Léré. Le logis, probablement édifié par la famille de Louzeau à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle, semble remplacer une construction plus ancienne. Implanté entre les fiefs protestants de Châtillon-sur-Loire et de Sancerre, dans un terroir frontalier de la Bourgogne, Villattes a subi plusieurs épisodes troublés, notamment pendant les guerres de Religion et a été démeublé et pillé à la Révolution. Les importants communs méridionaux furent bâtis ou reconstruits dans les dernières années de l'Ancien Régime ; une clef de porche porte la date 1790. Après 1812, l'ouvrage d'entrée et les dépendances au nord furent détruits ; il ne subsiste que les bases de la tourelle protégeant l'angle nord‑est de l'enceinte. Au‑delà du fossé, à l'est, le colombier, daté de la fin du XVIe siècle et comportant environ 1 100 boulins, ainsi qu'un puits couvert, ont été conservés et restaurés en 2018 avec le soutien des Vieilles Maisons Françaises. À la fin du XIXe siècle, un grand pavillon carré fut adossé à la façade latérale de l'aile du corps de logis. Le château est resté, par transmission en ligne directe et souvent par les femmes, dans les familles successives des Louzeau, Reugny, La Barre de Villattes, Maublanc de Chizeuil, Varenard de Billy et Heurtault de Lammerville, jusqu'à la famille actuelle. La protection au titre des Monuments historiques est partielle : seule la façade sur cour du corps de logis principal est classée depuis 1922, tandis que l'ensemble intérieur et extérieur, à l'exception du pavillon d'angle et d'une terrasse du XIXe siècle, a été inscrit en 2000 à l'inventaire supplémentaire. Le logis présente un plan rectangulaire massif, flanqué de deux tours rondes aux angles nord‑est et sud‑est, et une importante tour d'escalier hors‑œuvre de plan octogonal s'applique à la façade sur cour ; celle‑ci porte un cadran solaire inscrit « ut redit alma dies sic mutat hora vices ». La façade principale, largement percée de grandes croisées, affiche un décor flamboyant intégrant quelques motifs de la première Renaissance : elle illustre le style Louis XII, transition entre l'art gothique et la première Renaissance. Les autres façades, notamment celle de l'aile droite en retour d'équerre, ont été repercées au XVIIIe siècle et l'ensemble des toitures modifié à cette époque. La charpente à chevrons portant fermes du logis est d'origine. La tour d'escalier a conservé son décor architectural des années 1500, et l'oratoire aménagé dans la tour d'angle nord‑est conserve un rare décor peint de la fin du XVIIe siècle : dans une architecture de marbre feint, les seigneurs de Villattes invoquent le Saint‑Esprit, accompagnés de vues en perspective et d'un trompe‑l'œil. La façade sur cour a été restaurée par Alphonse de Billy dans les années 1950, qui fit notamment rétablir les meneaux des fenêtres.

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