Origine et histoire du Château de Villemont
Le château de Villemont est situé à Vensat, dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne-Rhône-Alpes. À l'origine modeste domaine qualifié au début du XVIe siècle de « maison, motte, fossé, basse court de Villemont », il dépendait du comté de Montpensier puis passa entre diverses mains, la seigneurie de Neufville et Villemont échoissant en 1557 à Michel de Veyny ; la famille conserva le domaine jusqu'à sa vente en 1958. Les inventaires de 1571 et 1590 montrent que la famille s'était d'abord installée à Neufville en raison de la petite taille de la maison de Villemont, et Neufville prit ensuite le nom de Villemont au XVIIe siècle. En 1566, le château reçut le roi Charles IX, la reine Catherine de Médicis et le chancelier Michel de l'Hospital. Les Veyny prospérèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles, occupèrent la charge de bailli et virent la seigneurie érigée en marquisat en 1720. Gilbert de Veyny, mestre de cavalerie, fit édifier l'ensemble connu au XVIIIe siècle et y entretint un détachement de cavalerie, ce qui explique le lien particulier entre le château et ses communs et l'organisation militaire du site à cette époque. Selon la méthode préconisée par l'architecte Philibert Delorme, la façade sud fut agrandie et régularisée, la tour ouest déplacée ou démolie, une tour identique élevée à l'est, des ailes ajoutées à l'arrière et les communs ordonnancés en fer à cheval autour d'une grande cour d'honneur. Des avenues en étoile bordées de noyers et des canaux assainirent les marais environnants. Après la Révolution, le château connut un long déclin aggravé par un procès successoral qui ne s'acheva qu'en 1846 ; il fut restauré de manière importante dans la seconde moitié du XIXe siècle, période à laquelle datent les décors en stuc et la transformation des toitures des tours dans un goût médiéval. Vendu à la fin mai 1958, il fut presque entièrement détruit par un incendie dans la nuit du 3 au 4 juillet 1958 et devint une ruine. Repris en 1995, le site a fait l'objet d'un projet de sauvegarde conduit par une fondation d'entreprise autorisée par le préfet du Puy-de-Dôme le 29 octobre 2009 puis à nouveau le 27 juin 2017. L'édifice principal, issu d'une construction notable attribuée au XVIe siècle, présente un bâtiment en U flanqué de tours dont les toitures furent successivement dômes à lanterne puis poivrières. Le portail d'entrée avec clocheton, les murs sommés de balustres carrées et les longues écuries basses couvertes de toits à la Mansart autour de la cour d'honneur sont des traits caractéristiques de l'architecture auvergnate visible sur le site. À l'intérieur subsistent des vestiges de décors peints du XVIe siècle, des décors stuqués et des cheminées. La ferme abritant les écuries, construite lors des agrandissements du XVIIIe siècle et séparée du château depuis plus de cinquante ans, a été réunie au site en août 2024. Le château est partiellement inscrit au titre des monuments historiques. Parmi les personnages liés au lieu, Marguerite de Veyny d'Arbouze, née au château le 15 août 1580, est citée comme réformatrice de l'abbaye Notre-Dame du Val-de-Grâce.