Château de Villeneuve-la-Comtesse en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Villeneuve-la-Comtesse

  • D150
  • 17330 Villeneuve-la-Comtesse
Château de Villeneuve-la-Comtesse
Château de Villeneuve-la-Comtesse
Château de Villeneuve-la-Comtesse
Château de Villeneuve-la-Comtesse
Crédit photo : rosier - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle

Patrimoine classé

Château, à l'exception du bâtiment récent : inscription par arrêté du 14 septembre 1949

Origine et histoire du Château de Villeneuve-la-Comtesse

Le château de Villeneuve-la-Comtesse, en Charente-Maritime, se dresse au sud du village sur une plateforme rectangulaire entourée de douves. L'enceinte, également rectangulaire et probablement d'origine XIVe siècle, est formée par le donjon et les courtines bordées de tours aux angles sud-est et sud-ouest. Le donjon, qui assurait la fonction de porte d'entrée, est construit en saillie au centre de la façade nord ; il présente une masse carrée flanquée, à chaque angle nord, d'une petite tour circulaire. Le châtelet d'entrée, un édifice carré de 10 mètres de côté, se trouve au centre de cette façade nord et culmine encore à 18 mètres malgré la suppression de ses créneaux et mâchicoulis en 1848. L'accès se faisait par un pont-levis et une poterne, le pont-levis et les murs d'enceinte ayant été restitués en 1936. Des embrasures voûtées munies de meurtrières, une ouverture en hauteur pour bretèche et, au deuxième étage, un trou permettant de viser les assiégeants ayant franchi le pont témoignent des dispositifs défensifs. À ce même étage, l'escalier communiquait, par un pont-levis encastré dans le mur et logé dans une petite tour carrée en saillie, avec le chemin de ronde au-dessus du mur nord qui conserve des traces de mâchicoulis. Le rempart nord présente des arrachements attestant la démolition ou l'effondrement d'une portion, et un mur construit en retrait date du XVIIIe ou du XIXe siècle. Le château s'appuie sur un terre-plein de 48 mètres sur 58, entouré de fossés larges de 15 mètres aujourd'hui partiellement comblés. Aux angles sud, deux tours de 4 mètres de diamètre et 10 mètres de hauteur complètent des courtines qui culminent à 10 mètres. L'ensemble du château, à l'exception d'un "bâtiment moderne", est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 14 septembre 1949. Le pigeonnier carré, marque de haute juridiction seigneuriale, pourrait remonter au XVIIe siècle.

Les premières mentions documentaires remontent à 1235, avec la présence d'un seigneur connu, Raoul Ier d'Exoudun, et l'histoire du lieu est liée à Alix, comtesse d'Eu, dont le nom a donné Villeneuve-la-Comtesse. Le fief passa ensuite aux Brienne pendant près d'un siècle ; lors de la guerre de Cent Ans la châtellenie devint anglaise en 1360 avant de revenir à la couronne vers 1420. Charles VII donna la châtellenie à Christin Chamber's, qui fit reconstruire le château dans l'état que l'on observe aujourd'hui ; la famille francisa ensuite son nom en « de la Chambre ». À la fin du XVe siècle, Marie de la Chambre épousa Christophe de La Laurencie, qui conserva Villeneuve jusqu'en 1843 et fit ajouter un logis Renaissance détruit par un incendie à la fin du XVIIIe siècle. Aux XVIe et XVIIe siècles, le château servit de garnison et subit plusieurs attaques, notamment de la part des huguenots ; en 1621 il résista à un siège alors que les habitants jurèrent de ne pas se rendre. Pendant la Révolution, en 1792, le domaine fut vendu comme bien national puis racheté par la famille de La Laurencie, qui le conserva pendant trois siècles et dont un membre, Charles-Eutrope de la Laurencie, fut évêque de Nantes. En 1843, les ascendants de l'actuel propriétaire entreprirent une restauration et transformèrent la propriété en exploitation viticole, activité arrêtée par l'apparition du phylloxéra en 1875. D'autres restaurations eurent lieu au XXe siècle : en 1936 pour le pont-levis et les murailles, puis à partir de 1968 par le fils du propriétaire. En 2022, le château a été retenu parmi douze sites de Nouvelle-Aquitaine pour recevoir une aide de 300 000 euros de la Mission Patrimoine destinée à la consolidation des remparts.

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