Origine et histoire du Château de Villeneuve-Loubet
Le château de Villeneuve-Loubet est un château fort élevé au XIIIe siècle par Romée de Villeneuve sur la commune éponyme des Alpes-Maritimes. L'ensemble — château et parc — est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 30 décembre 1986. Le parc, les remparts et la cour intérieure se visitent avec l'Office de Tourisme de Villeneuve-Loubet. Le château domine la colline du village, à l'extrémité de la corniche Notre-Dame et à proximité de l'église Saint-Marc ; il est entouré d'un parc privé. Au début du XIIIe siècle, dans le contexte de rivalités entre la république de Gênes et le comté de Provence autour de Nice, Romée de Villeneuve prit le commandement des troupes comtales le long du Var. Après la reprise de Nice, Raimond Bérenger V lui donna des terres sur lesquelles, entre 1231 et 1234, il fit édifier le château du Gaudelet et fonda le village de Villeneuve. Le château a sans doute été construit sur l'emplacement d'un ancien castrum du XIe siècle. Romée de Villeneuve fut tuteur de Béatrice de Provence jusqu'à son mariage, et, contraint par des dettes, vendit le château en 1251, qui devint alors un fief comtal. La seigneurie passa ensuite entre plusieurs familles : les Villeneuve, puis, en 1422, Antoine de Villeneuve reçut le château de la part de Yolande d'Aragon, et en 1437 la propriété revint à Pierre Lascaris. Sous la tutelle d'Honoré Lascaris, le village fut repeuplé en 1460 et la seigneurie fut donnée à son fils Jean Antoine, dont la fille Anne Lascaris épousa René, grand bâtard de Savoie, en 1501. La nouvelle église paroissiale Notre-Dame du Gaudelet fut achevée avant 1500 par les seigneurs de Villeneuve. René de Savoie devint seigneur en 1509 et transforma en profondeur le château médiéval : du logis primitif ne subsiste que le donjon pentagonal, les autres bâtiments ayant été remaniés selon le style de la Renaissance, transformation achevée en 1533. Une seconde enceinte, édifiée entre 1516 et 1530, porte à plusieurs endroits les armes de René de Savoie. Le château accueillit des personnages illustres : Charles-Quint y séjourna une semaine en 1536 et François Ier y séjourna en 1538 pour la signature de la trêve de Nice. La seigneurie fit l'objet de litiges entre familles de l'aristocratie et finit par changer à nouveau de mains au fil des siècles ; en 1576 le château revint à Charles de Mayenne par son mariage avec Henriette de Savoie-Villars. Il fut acquis en 1644 par Léon Bouthillier, puis en 1678 par Auguste de Thomas, et, par succession en 1742, entra dans la famille Mark-Tripoli de Panisse-Passis, le fief devenant un marquisat. Confisqué pendant la Révolution et menacé de démolition, le château échappa à la destruction après sa transformation en hôpital pour les blessés de l'armée d'Italie ; il revint ensuite à Henri de Panisse-Passis en 1802 qui le remit en état. Son fils Pierre-Léandre de Panisse-Passis effectua des améliorations, le bâtiment fut fortement endommagé par un séisme en 1887 et Henri-Henri de Panisse-Passis entreprit une restauration générale. Le château porte encore des traces des bombardements de 1944. L'édifice se compose de quatre bâtiments disposés autour d'une cour trapézoïdale, son donjon pentagonal atteint 37 mètres de hauteur et présente une légère inclinaison, et l'enceinte extérieure comporte cinq tours rondes.