Origine et histoire du Château de Villerouge-Termenès
Le château de Villerouge-Termenès, implanté en plaine sur la commune éponyme (Aude, Occitanie), remonte à la fin du XIe siècle ; des campagnes de construction se sont poursuivies de 1080 au XVIe siècle et les défenses furent renforcées aux XIIIe et XIVe siècles. Classé au titre des monuments historiques alors qu'il était en ruines par arrêté du 6 octobre 1976, il constitue un exemple d'architecture militaire évoquant l'architecture francque de Syrie. De 1110 jusqu'à la Révolution, le château et le village appartinrent aux archevêques de Narbonne ; il était le siège d'une des onze baylies de l'archevêché, lieu de perception des dîmes et taxes et centre du domaine ecclésiastique. Les prélats durent défendre leurs biens contre leurs voisins, avant comme après la croisade des Albigeois, et cherchèrent à fortifier ce point qui s'impose par sa robustesse. Le château joua un rôle dans la croisade contre les Albigeois : le dernier « bon homme » cathare, Guilhem Bélibaste, y fut brûlé vif le 24 août 1321. Il servit aussi de prison d'État à l'époque où le Roussillon appartenait à l'Espagne. L'enceinte a une forme quadrangulaire irrégulière flanquée de quatre tours rondes, les deux tours du couchant étant moins importantes que les deux autres. Au nord s'ouvre une porte munie d'un mâchicoulis et précédée d'un portail ogival dont la clé porte le blason de Bernard de Farges, archevêque de Narbonne (1311-1341) ; une seconde entrée se situe sur le front sud, marqué par un angle saillant et par une petite poterne défendue par une bretèche. Le village s'étendait à l'est, protégé par une ceinture de remparts dont les fronts méridional et oriental subsistent en partie. Le donjon d'angle, au sud-est, comporte trois salles superposées aux murs très épais percés d'escaliers et couronne sur une terrasse crénelée ; dans la grande salle se voit une poutre peinte aux armes de Bernard de Farges. L'ensemble paraît avoir été en partie édifié à partir d'une église fortifiée du XIe siècle.