Période
4e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Les façades et toitures des autres bâtiments (bâtiment d'entrée dit la Régie, logement du portier, tour et remises voisines, ancienne laiterie, serre, orangerie et ancien manège) (cad. AB 343) : inscription par arrêté du 19 décembre 2001 - Le logis en totalité, et les écuries en totalité (cad. AB 343) : classement par arrêté du 29 mars 2005 - Le parc du château et les ruines de l'ancien château (cad. AC 22, 8 à 10 ; AB 339, 340, 338, 341, 342, 442, 336, 444, 330, 332 à 334, 343 à 346) : inscription par arrêté du 29 mars 2005
Origine et histoire du Château de Villersexel
Le Château des Grammont a été édifié entre 1882 et 1887 par l'architecte Eugène Danjoy dans un style néo-Louis XIII. Il est considéré comme le dernier grand édifice de ce type construit en Franche-Comté. Il succède à une ancienne demeure incendiée pendant la guerre de 1870-1871, dont les ruines subsistent au nord-est de l'édifice actuel. La dissymétrie des ailes est et ouest a été voulue pour simuler l'ancienneté du château et marquer la différence de fonction des parties. Le gigantesque hall du rez-de-chaussée et le bow-window du pavillon ouest renvoient à des influences de l'architecture anglaise. Des structures métalliques sous-tendent le bâti à chaque niveau de planchers et dans l'escalier d'honneur. L'emploi de la brique et de la pierre en gros œuvre, rare pour les demeures de la noblesse comtoise, caractérise la construction. Le mobilier date également de la même époque que la construction. Après une inscription par arrêté du 23 février 1981, le château fait l'objet de trois arrêtés de protection distincts. Le logis et les écuries, en totalité, sont classés au titre des monuments historiques depuis le 29 mars 2005. Le parc et les ruines de l'ancien château sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 29 mars 2005. Les façades et les toitures d'autres bâtiments — la Régie, le logement du portier, la tour et ses remises voisines, l'ancienne laiterie, la serre, l'orangerie et l'ancien manège — sont inscrites depuis le 19 décembre 2001. Le château est aujourd'hui une résidence privée qui abrite aussi un musée et accueille des réceptions privées et des mariages. Le plafond du rez-de-chaussée atteint 5,5 mètres, sauf dans le grand salon où il monte à 6,5 mètres. La galerie mesure 72 mètres de long et s'ouvre par de larges baies vitrées typiques du XIXe siècle. La bibliothèque contient plus de 10 000 volumes, parmi lesquels figurent des incunables, des traités de droit commun sur la Bourgogne et la Franche-Comté, ainsi que des bibles et des missels des archevêques de Grammont. La salle à manger présente un décor néo-gothique du XIXe siècle avec colonnes au-dessus des portes, plafond peint, un lustre rococo en bronze pesant plusieurs centaines de kilos, vaisseliers en noyer, et une cheminée en marbre noir de Belgique surmontée d'une tapisserie d'Aubusson représentant Saint Georges terrassant le dragon ; les velours des parois datent de la construction. Le petit salon comporte, au-dessus de chaque porte, des peintures représentant les quatre éléments. Le grand salon, d'une surface de 150 m2, a été construit aux dimensions des tapisseries des Gobelins qu'il abrite ; ces tapisseries, plus anciennes que le château, illustrent la leçon d'équitation de Louis XIII. Son plafond à caissons est peint en bleu avec les quatre saisons et ceinturé par un bandeau portant les armes des familles apparentées. Les communs comprennent le logement du gardien, une ferme du XVIIIe siècle, l'ancien manège dit « la cuverie » et divers autres bâtiments. Le parc longe la rivière Ognon, contient les ruines de l'ancien château et se situe à proximité du village. Les dépendances regroupent une ferme d'environ 800 m2 attribuée à Nicolas Ledoux, un pavillon d'entrée dit la Régie de 100 m2 sur deux niveaux, la conciergerie de 100 m2, une tour avec garage et appartement de 200 m2, la laiterie de 120 m2, l'orangerie de 200 m2 et le manège du XVIIIe siècle d'environ 450 m2 ; la propriété comprend également la façade nord, une grande salle à manger et un « pont volant ».