Origine et histoire du Château de Villette
Le château de Villette est situé à Glaire, à l'ouest de la commune, au début de la presqu'île d'Iges, en bordure de la Meuse, dans un environnement mêlant lotissements et campagne. De style Renaissance, il conserve en sous-sol des caves de la maison forte originelle, détruite au XVIe siècle. L'habitation principale remonte au XVIe siècle et a connu des aménagements aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. La façade principale, orientée à l'ouest, comporte cinq travées avec un seul étage surmonté de combles ; elle est flanquée de deux tours rondes aux extrémités et présente une porte décentrée à encadrement mouluré et fronton brisé. Un pavillon nord, en saillie, a été ajouté et réalisé en pierre jaune ; il s'ouvre à l'étage sur un balcon en fer forgé et porte des sculptures de style Régence, notamment des consoles et des clés de fenêtre. À l'arrière, une troisième tour flanque le bâtiment et s'accompagne d'une galerie, d'un passage en encorbellement et d'un jardin d'hiver. Des communs en L ferment partiellement la cour d'honneur ; une petite église et son cimetière se trouvent derrière ces dépendances, et un bassin a été aménagé à l'emplacement d'une aile manquante pour fermer le U formé par les bâtiments.
Une maison forte appartenant à la famille de Warigny-d'Aguisy existait sur le site et fut probablement détruite lors des événements de 1552, quand les troupes de Martin van Rossum mirent à sac le bourg de la Villette. L'édifice reconstruit dans les décennies suivantes correspond aux trois travées de gauche de la façade actuelle, déjà flanquée de trois tours ; un vestibule central séparait alors deux grandes salles. Mazarin se serait brièvement réfugié au château pendant la Fronde des Princes. Les bâtiments furent remaniés au XVIIe siècle, puis acquis au XVIIIe siècle par Jean-François Maucomble, qui transforma l'ensemble en lui donnant l'essentiel de son aspect actuel : il fit construire le pavillon nord en saillie, homogénéisa et agrandit la façade principale, modifia les ouvertures et aménagea le jardin. Pendant la Révolution, la famille Maucomble abrita discrètement l'évêque constitutionnel de Sedan, Nicolas Philbert, qui y mourut en juin 1797 et fut inhumé dans le cimetière de la petite église, selon sa volonté. Une inscription gravée sur une plaque de marbre, signalée par des historiens locaux, fut longtemps connue puis la tombe disparut ; lors de travaux d'évacuation des eaux de pluie en 1982, la plaque et la sépulture furent retrouvées sous vingt centimètres de terre et une nouvelle inhumation eut lieu avec une bénédiction du curé de Glaire.
Au XIXe siècle, des négociants en laine de Sedan, les Kistemann, firent de nouveaux remaniements, notamment sur la façade arrière. Après la Seconde Guerre mondiale, le château connut une période de quasi-abandon avant d'être restauré. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1996 ; bien que privé, il propose la location de salles pour des événements privés et dispose d'un gîte d'hôtes.