Origine et histoire du Château de Villiers
Situation — Le château de Villiers se situe à Draveil, sur la rive droite de la Seine, à proximité de la forêt de Sénart, dans l'ancienne province de Brie (département de l'Essonne, Île-de-France), à vingt kilomètres au sud-est de Paris. Il occupe l'intersection de l'avenue de Villiers et de l'allée des Tilleuls, cette dernière correspondant à l'ancienne allée d'honneur. L'ensemble est entouré d'un parc arboré de six hectares, en partie aménagé avec la résidence du Domaine de Villiers.
Histoire — Le fief de Villiers appartient à l'abbaye de Saint-Victor de Paris depuis le milieu du XIIe siècle, puis relève du fief de Marcenoux jusqu'en 1732, date de son rattachement au parc du château seigneurial de Draveil après son acquisition par le fermier général Marin de La Haye. En 1782 un château est élevé à l'emplacement d'un édifice antérieur détruit par un incendie ; cette reconstruction, conduite par le comte de Bombelles, donne une demeure de style Louis XVI. De la première résidence subsistent deux pavillons d'entrée d'époque Henri IV, remaniés au XVIIIe siècle lors de l'édification du corps principal, et des ailes latérales plus basses reliant ce corps aux pavillons sont ajoutées vers 1789. L'allée des Tilleuls est plantée sous le règne de Louis XIV. Le parc, qui compte six hectares au XVIIIe siècle, est réaménagé « à l'anglaise » au début du XIXe siècle par le botaniste André Thouin, qui crée une grande prairie bordée d'un front boisé, puis transformé en 1900 par Édouard André. Le site est classé le 18 mai 1942 et la façade, les toitures et les pavillons d'entrée sont inscrits aux monuments historiques le 18 juin 1949. Sous le Premier Empire le château appartient à Charles-Guillaume Gamot, préfet de l'Yonne, puis en 1837 le domaine est acquis par la famille Pecoul, originaire de Martinique. En 1954 la famille d'Origny cède le domaine à la Caisse des dépôts et consignations ; sa société centrale immobilière y établit par la suite un ensemble de 700 logements répartis entre pavillons et immeubles de deux et trois étages, et durant les années 1960 elle lotit trente-neuf hectares du parc pour construire 440 logements. La commune rachète le domaine en 1987, installe une bibliothèque municipale dans le château et transforme l'orangerie en lieu d'expositions ; le château est ensuite aménagé en médiathèque en 1991. En novembre 2012 le château a accueilli une exposition sur les météorites, présentant de nombreux spécimens, des documents sur l'astronomie ainsi qu'une exposition parallèle sur les minéraux et les fossiles ; parmi les pièces exposées figurait un échantillon de la météorite dite de Draveil, retrouvé en juillet 2011, et un autre fragment découvert quelques jours plus tard.
Architecture — Le château est composé de deux pavillons d'entrée qui encadrent une grille monumentale donnant sur une cour d'honneur. La façade Est, droite, présente un rez-de-chaussée et deux étages dont un étage mansardé ; elle est percée de neuf baies vitrées et de neuf fenêtres et la toiture est dotée de deux lucarnes, la partie centrale étant surmontée d'un fronton triangulaire orné d'une rosace. Deux avancées de plain-pied encadrent la cour ; la façade Ouest reprend la même ordonnance, mais son fronton porte une allégorie dédiée à Cérès. Derrière l'aile gauche se trouvent une cour entourée de communs, une orangerie et un pigeonnier.