Origine et histoire du Château de Villiers-le-Bâcle
Le château de Villiers-le-Bâcle est situé dans la commune du même nom, en Essonne, Île-de-France, à vingt-deux kilomètres au sud-ouest de Paris. Il se trouve au cœur d’un parc clos de 40 hectares, dont 36 hectares de forêt, en bordure du plateau de Saclay et sur les flancs de la vallée de la Mérantaise. Selon un dessin de la collection Tessin Harleman daté de 1687, il remonterait à la première moitié du XVIIe siècle (vers 1640), tandis que d’autres sources évoquent une datation au XVIIIe siècle ; le château a été partiellement inscrit aux monuments historiques en 1946 et le site classé en 1966. Le fief de Villiers, aussi appelé fief de Presles, a connu plusieurs propriétaires : Jean Le Bâcle (1310-1332), Jean de Presles (1403), la famille des Voisins du XIVe au XVIe siècle, puis au XVIIe siècle Françoise Lombard, Michel Lucas et Nicolas de Bartillat, et au XVIIIe siècle Claude Olivier Boucher et Ajorrant de Tracy. Au milieu du XVIIe siècle se trouvait à l’emplacement actuel un hôtel particulier, l’hôtel de Presles, appartenant à Françoise Lombard. Le château actuel a été construit vers 1650 par Michel Lucas sur les ruines de l’édifice précédent. Une importante restauration a été menée au début du XIXe siècle par la famille Biver. De 1995 à 2021, le bâtiment a appartenu à l’imitateur Yves Lecoq, qui en a assuré des travaux de restauration avant de le revendre à l’homme d’affaires Xavier Niel. Une importante série de photographies d’Eugène Biver, documentant la vie quotidienne et les activités agricoles à la Belle Époque à Villiers-le-Bâcle, a été retrouvée fortuitement en 2013. Le presbytère a été aménagé en logement et la parcelle où se trouvaient le tribunal et la prison a été cédée à la commune pour l’agrandissement du cimetière. Fermé habituellement au public, le château ouvre ses portes durant l’été et est régulièrement loué pour des événements privés ou des tournages ; parmi les films tournés sur place figurent Ridicule (1996), Les Âmes grises (2005) et Bécassine ! (2018), ainsi que des séries comme Nicolas Le Floch (2008-2015) et l’épisode 85 de Joséphine, ange gardien (« La femme aux gardénias », 2017). D’un point de vue architectural, le bâtiment présente un plan en H de style Louis XIII, avec un corps de logis flanqué de deux ailes. Il est construit en pierre meulière, avec une façade de briques et une couverture en ardoise ; des douves entouraient autrefois l’ensemble et ont été comblées au début du XIXe siècle, et une horloge a été ajoutée au fronton au XIXe siècle. Le domaine comprenait des installations permettant une certaine autarcie : une petite ferme exploitée au XVIIe siècle par Antoine Lecoq, un potager, une basse-cour, une orangerie et des serres. Des écuries ont été édifiées aux XVIIe et XIXe siècles, et le parc a abrité un tribunal et une prison. Le presbytère initial, situé près du château, a été transféré au début du XXe siècle dans le village à l’emplacement de l’actuel musée Foujita. À l’intérieur, le rez-de-chaussée comporte une cuisine de type XIXe siècle, équipée d’une grande hotte vestige d’une cheminée du XVIIe siècle, d’un grand fourneau et de quatre salons. Un grand escalier de pierre, copie de celui de l’hôtel de Beauvais, dessert le premier étage, qui comprend deux chambres d’apparat autrefois en enfilade et aujourd’hui desservies par une galerie. Sous les combles étaient aménagées dix chambres destinées aux domestiques.