Château de Vins à Vins-sur-Caramy dans le Var

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Vins

  • Les Prés du Château
  • 83170 Vins-sur-Caramy
Château de Vins
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Château de Vins
Château de Vins
Crédit photo : Fr.Latreille - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Château (vestiges) (cad. C 458 à 464) : inscription par arrêté du 31 mai 1965

Origine et histoire du Château de Vins

Le château de Vins, vestige d’un château fort français, se situe à Vins-sur-Caramy (Var, Provence‑Alpes‑Côte d'Azur), à un kilomètre au nord‑est du village, à 340 m d'altitude et à 8 km de Brignoles. Le "castrum de Vicinis" ou "de Vizins", dit château de Sainte Suzanne, est mentionné dans trois chartes des années 1060 ; un premier château bâti sur un éperon rocheux fut cependant abandonné en 1471. Au début du XVIe siècle, un nouveau château fut édifié plus bas ; il appartint successivement aux comtes de Provence puis, par alliances, aux familles de Brici et de Garde. Hubert de Garde, né en 1539 et futur chef de la Ligue en Provence, est issu de cette famille ; son fils François obtint l'érection de Vins en marquisat par lettres de mars 1641, enregistrées à Aix le mois d'avril suivant, et le marquis Jean, mort sans postérité en 1731, laissa le domaine au comte du Luc. Témoin d'une transition entre forteresse médiévale et résidence de la Renaissance, le château présente un caractère particulier.

Le quartier dit "Les Prés du Château" est classé en zone Ub du plan local d'urbanisme et bénéficie en outre d'un classement en zone N, secteur Np, qui délimite des espaces de grande valeur paysagère et protège le cône de vue du village et du château en surplomb de la vallée du Caramy. Laissé à l'abandon entre 1930 et 1940, le monument se dégrada fortement ; en 1959 les charpentes et la couverture avaient disparu. À partir de 1960, un propriétaire privé entreprit le tri, la conservation des éléments réemployables et l'évacuation des déblais, puis engagea des travaux réguliers ; l'état sanitaire et le programme pluriannuel de travaux ont été établis avec l'architecte maître d’œuvre René‑Richard Michoud. L'ensemble des vestiges a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 31 mai 1965.

Parmi les interventions réalisées figurent l'aménagement des appartements côté est en 1982, la restauration des arcades du rez‑de‑chaussée en 1984 puis la réalisation d'une balustrade en 1985 par le sculpteur Chevênement, la seconde tranche d'arcades effectuée en 1988 par les sculpteurs Campbell et l'Asis, le raccordement de la façade de l'aile ouest en 1989, la mise hors d'eau par l'entreprise Les Charpentiers du Haut‑Var en 2003‑2004 et la réhabilitation de la façade sud en 2012.

Le logis haut, quadrangulaire, occupe un massif maçonné légèrement taluté à la base pour compenser la pente ; il date de la fin du XVe siècle et a été remanié à la Renaissance puis au XVIIIe siècle. Le bâtiment s'organise autour d'une cour d'honneur d'environ 200 m² dotée d'une galerie à double arcade surmontée d'une loggia à l'italienne, qui desservait deux grandes pièces de la partie sud. Les murs, montés en petit appareil irrégulier, ont été enduits à la chaux ; une fontaine sous un arc en anse de panier est ornée d'un mascaron. La salle de chasse, ancienne partie commune, sert aujourd'hui de salon et la chapelle située dans l'une des tours d'angle a été restaurée.

La conservation‑restauration et la réutilisation du château ont été menées par la famille Bonnet — Jean Bonnet, son épouse, leur fils Jean‑Luc — avec la participation de René Michoud ; cette démarche de réemploi a été encouragée par le rapport de synthèse relatif à la "1re Loi de programme sur le patrimoine architectural" et distinguée par le Prix Architecture et Musique décerné par La Demeure Historique. Les propriétaires ont cherché à concilier respect de l'histoire et qualité d'usage, en adaptant les espaces aux exigences de confort, d'accessibilité et de programmation culturelle, tout en préservant des zones d'intimité. Des débats persistent sur le degré d'intervention adapté aux monuments, mais la réutilisation est présentée ici comme un moyen de maintenir la vie du lieu, selon les principes soulignés par des spécialistes du patrimoine.

Une association pour la sauvegarde des vestiges fut créée le 27 juillet 1982, puis remplacée par l'Association de Sauvegarde et d'Animation culturelle du château de Vins ; depuis 1983 le site propose visites guidées, expositions, spectacles lyriques, une académie d'été de musique, concerts de répertoires variés, stages et classes « chantier ». La cour d'honneur et les terrasses ont accueilli des artistes et manifestations de renom, les Nocturnes ayant reçu en 2004 le Prix Architecture et Musique ; le château a aussi été lieu de célébrations industrielles et de commémorations liées à la bauxite et l'aluminium. Pour l'accueil du public, le domaine offre la cour d'honneur, le salon issu de la salle de chasse, la salle des gardes, une grande salle voûtée d'environ 150 places, une petite chapelle, des terrasses et jardins ; l'ensemble peut recevoir entre 50 et 150 personnes et comprend cinq chambres d'hôtes ainsi qu'un appartement avec deux chambres supplémentaires.

Liens externes