Origine et histoire du Château de Vissec
Vissec est mentionné dès 1084. Situé peut-être sur l'emplacement de l'évêché mérovingien disparu d'Arisitum, Arisidium ou Arisdium qui est présenté comme l'esprit d'une source !
La Maison de Vissec est l'une des plus anciennes et des plus considérables du Languedoc. On doit son origine aux terres et château du même nom à l'extrémité des diocèses de Lodève et d'Alais.
Les anciens seigneurs de Vissec ajoutaient aux titres de leur terre, la qualité de puissants seigneurs. Ce titre fut porté par trois évêques au XIVéme siècle et fut surtout illustré par la famille Vissec de Latude.
Le 27 avril 1497, Jean de Montfaucon, seigneur de Vissec, depuis son mariage le 3 août 1458 avec Antoinette Milhasse, dame de Vissec, se présente devant noble et puissant Jean Pierre, seigneur de Pierrefort (Peyrefort), Ganges et Hierle et promet de s'obliger envers lui comme le firent ses prédécesseurs aux seigneurs d'Hierle.
Le 2 novembre 1570, Jacques de Montfaucon, seigneur de Vissec, présidant à la cour des aides de Montpellier, devient Premier Consul et assiste aux Etats Généraux de la province à Beaucaire.
Vissec dépend de la baronnie d'Hierle.
Le 27 août 1628, dans le cadre de la guerre entre protestants et catholiques, le duc de Rohan, Henri II de Rohan, donne l'ordre à Fulcran II d'Assas de raser totalement le château, les maisons du village de Vissec et le moulin de la Foux.
En septembre, apprenant que la mise aux enchères du rasement n'a rien donné, il ordonne à la viguerie du Vigan d'envoyer un dénommé Carrière avec 60 soldats et 120 pionniers et maçons.
Le 22 décembre 1628, Carrière réclame le paiement de tous les frais de sa troupe qui est restée à Vissec jusqu'à entière démolition.
Si les remparts et les points défensifs ont été mis à bas, Christophe de Montfaucon, baron de Vissec, baron d'Hierle (Hyerle) peut encore vivre dans ce qui reste des bâtiments.
Pierre de Montfaucon fait réparer la forteresse (le Castellas) vers 1646.
Le 22 juillet 1654, Pierre de Montfaucon et sa bande sont condamnés à mort par le Tribunal de Castres, mais ce document de 1658 tend à démontrer la manipulation des témoignages pour arriver à cette condamnation, à la suite de toutes leurs exactions (assassinats, viols, pillages, ...). S'ajoute à cette condamnation, le 15 septembre 1655, le rasement des fortifications de Vissec et le comblement des fossés.
Le démantèlement a lieu du 26 au 28 Juin 1656, mais Pierre de Montfaucon court toujours. Il est arrêté en 1660 et incarcéré à la citadelle de Sedan.Le 5 janvier 1666, Phélize (Phellice) de Thézan du Poujol, première épouse de Pierre, arrente le bénéfice et le prieuré de Vissec, l'acte est signé au château de Vissec. En 1668, Il est libéré grâce à l'intervention du prince de Conti, Louis Armand Ier de Bourbon-Conti.
Anne-Jacquette du Faur de Pibrac, deuxième épouse de Pierre gère Vissec, pour son époux, puis pour son fils Michel.
Michel de Montfaucon, marquis de Vissec, baron d'Hierle, brigadier du roi au régiment d'Asfeld, réside au Vigan, mais séjourne aussi à Vissec, dans la partie du château féodal, réaménagée en manoir, confrontant au couchant la place qui devait être l'emplacement de la chapelle castrale, l'église paroissiale était hors les murs du fort dotée d'une sauveté, toutes deux détruites en 1628.
A la mort d'Anne de Crouzet, veuve de Michel Marc Antoine César de Montfaucon, en 1762, Jean Alexandre de la Tour du Pin de Gouvernet, parent éloigné de la défunte, hérite des biens et des titres de Vissec, par substitution.
En 1792, les biens appartenant à Alexandre-César de la Tour du Pin, marquis de Vissec deviennent des biens nationaux.
Le château (le Castel) est pillé, on enlève toutes traces de blasons, on défonce des portes, ainsi que les parquets du premier étage.
Des lots sont établis pour la mise aux enchères du domaine. Maître Jean-Jacques Capion, notaire au Vigan, les achète tous sauf un, qui est exclusivement composé de terres et qui est acheté par des habitants de Vissec.
Le 7 octobre 1862, Louis-Eugène Capion, propriétaire au Vigan, vend à mon trisaïeul Joseph Bourrier, propriétaire à Roquenouze, Commune de Vissec, un petit domaine situé à Vissec comprenant une maison avec écurie et dépendances, dénommée ainsi dans l'acte de vente, précédemment appelée le château, une petite écurie indépendante, les ruines de l'ancien château, une terre labourable au dessous du chemin vis à vis de la maison sus indiquée, une vigne attenante audit champ, un champ mûriers et poiriers au quartier de Peyssel, en un mot toutes les terres que le vendeur possède dans la Commune de Vissec mais indépendantes pourtant du domaine de Roquenouze.
Au décès de Joseph en 1885, la maison, est divisée en deux parties privatives et l'escalier principal qui reste commun. Depuis la partie nord (numéro cadastral 200) n'a jamais servi que de bâtiment agricole, cave et grange. L'autre partie (numéro cadastral 201) a toujours été habitée en permanence jusqu'en 1984, année du décès de mon grand-père, Eugène.
Au décès de mon cousin, un autre Joseph Bourrier en 2000, je peux enfin réunifier la maison, après 115 ans de division.
Le château de Vissec fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 février 20091. Petite précision : c'est le château et le Castellas qui sont l'un et l'autre et l'un conjointement de l'autre IMH.
Description
Remarque liminaire :
Je suis tombé dans le château de Vissec tout petit, c'était la
maison de mon grand-père Eugène. Sa maison était sale, noire,
obscure, pleine de toiles d'araignée et autres souris, sans
entretien depuis des siècles,... Mais elle avait un parfum, un
secret qui m'ont attiré dès mon plus jeune âge. Monter l'escalier
d'honneur à la lueur d'une bougie, pour aller se coucher dans une
chambre glacée mais dans un lit garni d'une bouillotte chaude, mais
pas brûlante... Jeune adulte, je me régalais par l'ambiance créée
par un feu dans la cheminée de la chambre de mon père, trop tôt
disparu. La lueur blafarde me racontait des histoires sur le
plafond à la française qui se mettait à vivre et à vibrer...
Description physique :
Le château est aménagé sur des restes du castellas, mais sur de
beaux restes ! visibles de partout sous les enduits du XVIIème
siècle.
Ce nouveau corps de logis est aménagé entre 1656 et 1666 par
Phélize de Thézan du Poujol, première épouse de Pierre de
Montfaucon sur des parties médiévales ruinées du premier château.
Deux voûtes médiévales sont encore debout, celle de l'ancienne
cuisine du XVème siècle et celle de l'écurie du XIIIème siècle.
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L'escalier à l'italienne avec un mur d'échiffre est bâti dans
l'espace libre entre ces deux voûtes.
Au-dessus de l'ancienne cuisine, une grande salle, (peut-être la
salle dite la plus haute dans les plus anciennes archives) était
possiblement décorée d'une cheminée monumentale de style gothique
flamboyant. Au-dessus de l'écurie, devenue la cuisine, il y avait
une grande pièce d'un seul tenant sous un plafond en bois et
pourvue d'une cheminée sur le mur Nord, probablement la salle des
gardes.
Les murs intérieurs du rez-de-chaussée font 1,10 m d'épaisseur.
Ceux du premier étage font 90 cm, comme ceux des courtines du
Castellas. Les parements de tous ces murs sont bien appareillés,
avec des lits de pierre réguliers.
Une maison rurale est intégrée au château, pour en faire la chambre
de la maison au premier étage.
La distribution des pièces du premier est totalement modernisée
avec la création d'une enfilade liant tout cet étage.
Au rez de chaussée, une symétrie dans le vestibule d'entrée a été
créée par l'ouverture de deux nouvelles portes, dont les ouvrants
sont de style et d'époque Louis XIII.
La découverte récente d'un sol très ancien dans l'antichambre
nécessitera une analyse chimique par le Laboratoire de Recherche
des Monuments Historiques, pour le dater.
La construction a conservé une grande partie du second oeuvre :
porte d'entrée en bois avec marteau daté de 1698, porte de
communication intérieure à panneaux carrés ou losangés, 5 cheminées
chauffent la bâtisse, plafonds à la française, traces de peintures
murales et d'inscription. Le portail rectangulaire est souligné par
des moulures simulant des chapiteaux doriques.
Conditions de visite
Ouvert toute l'annéeOuverture : du 1 juillet au 16 août 2019 inclus de 14h à 20h....
Fermeture : Fermé tous les mardis !!!
Tarif individuel : Entrée libre
Tarif de groupe : Entrée libre
Contact organisation : 07 69 07 96 88
Equipements et Détails
Accès handicapéBoutique souvenirParking à proximité
Anciennes Provinces
Languedoc
Informations supplémentaires
Inscrit aux Monuments historiques : 02 février 2009 Propriétaire actuel : Personne privée
Style Architectural
Style Louis XIII
Label(s)
Monument historique
Période de construction
17ème siècle