Château de Vitré en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Vitré

  • Place du Château 
  • 35500 Vitré
Château de Vitré
Château de Vitré
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Château de Vitré
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Château de Vitré
Château de Vitré
Château de Vitré
Crédit photo : Thierry de Villepin - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété du département

Période

milieu XIe siècle, XIIe siècle, 1er quart XIIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Partie du château appartenant à la commune (cad. AB 2) : classement par arrêté du 1er juin 1872 ; Edicule absidial faisant partie de la prison (cad. AB 2) : classement par arrêté du 15 juillet 1898 ; Partie du château (cad. AB 2) : classement par arrêté du 14 octobre 1902

Origine et histoire du Château de Vitré

Le château de Vitré, situé à l'extrémité occidentale de la ville fortifiée, occupe un éperon de schiste dominant la vallée de la Vilaine au nord et un ancien ruisseau marécageux au sud, désormais remplacé par la route royale entre Paris et Rennes. Un premier château en bois fut édifié vers l'an mil par Riwallon de Vitré à l'emplacement de l'actuelle église Sainte-Croix; il fut incendié à plusieurs reprises. À la fin du XIe siècle, Robert Ier de Vitré bâtit un nouveau château de pierre sur le promontoire actuel, dont subsiste notamment un porche roman. La forteresse prit sa forme triangulaire au cours du XIIIe siècle, attribuée traditionnellement à André III, et se caractérise par un gros donjon circulaire suivant le sommet de l'éperon et des fossés secs.

Le domaine passa par alliance à la famille des comtes de Laval, qui entreprit d'importantes reconstructions de 1384 à 1430 sous Guy XII de Laval et ses successeurs. Aux XIVe et XVe siècles, le château fut agrandi et remanié : on y ajouta notamment le châtelet avec double pont-levis, la tour de la Madeleine et la tour Saint-Laurent, transformations qui firent évoluer l'édifice d'une forteresse vers une résidence plus confortable. Selon Bertrand d'Argentré, Guy XV de Laval ouvrit sans combat, le 1er septembre 1487, les portes du château aux troupes royales, décision qui surprit la population. À la fin du XVe et au XVIe siècle, les travaux d'agrément prévalurent avec la création de galeries et d'un oratoire de style Renaissance daté de 1530. Le Parlement de Bretagne se réfugia à trois reprises au château lors des épidémies de peste, en 1564, 1582 et 1583.

Entre 1547 et 1605, sous les familles des Rieux et Coligny, Vitré accueillit le culte protestant et devint un bastion huguenot; en 1589 la forteresse résista pendant cinq mois au siège du duc de Mercœur. En 1605 le château devint propriété de la famille de La Trémoille; il fut ensuite délaissé au XVIIe siècle et connut des dégradations, dont l'effondrement partiel de la tour Saint-Laurent. Un incendie accidentel détruisit le logis seigneurial en 1795 pendant la Révolution. Au début du XIXe siècle une prison départementale fut installée à l'emplacement du logis, occupant la partie nord et la tour de la Madeleine; la place fut brièvement garnison du 70e régiment d'infanterie de 1867 à 1877.

L'État acquit le château au XIXe siècle; il fut classé monument historique en 1872 et restauré à partir de 1875 sous la direction de l'architecte Denis Darcy. Un musée fut aménagé dès 1876 à l'initiative d'Arthur de La Borderie, qui fit toutefois démolir la collégiale de la Madeleine et permettre la construction d'une école à sa place. Le domaine public accueille aujourd'hui l'hôtel de ville, installé dans un bâtiment reconstruit en 1912 suivant les plans du logis médiéval. Une partie subsistante du château a été classée monument historique le 14 octobre 1902.

Le plan triangulaire du château remonte au XIIe siècle; la plupart des tours datent des XIVe et XVe siècles. L'entrée est précédée par la vaste esplanade appelée place du Château, qui remplace la basse-cour médiévale transformée au XVIIe siècle en cour d'écurie; des fouilles ont révélé une rue pavée antérieure au XVe siècle et les soubassements d'habitations attestant une urbanisation médiévale jusqu'au pied du château. Le châtelet d'entrée, daté des années 1400 et partiellement appuyé sur une tour du XIIIe siècle, comporte deux tours en poivrière, une galerie de mâchicoulis en grès, un double étage fortifié et des portes doublées desservies chacune par un pont-levis; une tourelle au sud abrite des latrines.

La tour Saint-Laurent, qui servait de logis au gouverneur, compte quatre étages et remplit la fonction d'un donjon; construite au XVe siècle sur la base d'une tour antérieure, elle s'est écroulée en 1835 puis a été reconstruite vers 1870 et abrite aujourd'hui une partie du musée. La tour de l'Oratoire, ou tour de la Chapelle, doit son nom à l'absidiole Renaissance en tuffeau réalisée pour Guy XVI; elle figure parmi les premières manifestations de la Renaissance en Bretagne et porte les armes du comte de Laval entrelacées avec celles de ses épouses. Cette tour a été protégée au titre des monuments historiques à la fin du XIXe siècle et a fait l'objet d'une restauration depuis les années 2010, l'absidiole étant achevée en 2012.

Autour de la cour intérieure se répartissent les bâtiments seigneuriaux devenus ceux de l'hôtel de ville, avec un grand escalier desservant la galerie du logis neuf daté de la seconde moitié du XVe siècle. L'élément le plus ancien est la façade de l'ancienne chapelle romane du XIIe siècle, en appareil polychrome avec une utilisation peu commune de l'ardoise pour voussoirs et colonnettes; deux arcatures aveugles encadrent un portail à trois voussures retombant sur des colonnettes engagées. Le musée du château présente des tableaux retraçant l'histoire de Vitré et une collection d'orfèvrerie religieuse du XVIIe au XXe siècle; la tour de l'Oratoire expose un retable en émail de Limoges composé de 32 plaques, et la tour Saint-Laurent conserve sculptures des XVe-XVIe siècles, une cheminée Renaissance de 1583, des tapisseries et le tombeau de Guy X de Laval.

Le site a servi de décor au film Le Miracle des loups d'André Hunebelle (1961) et a accueilli en octobre 2018 des séquences de l'émission Secrets d'Histoire consacrée à Anne de France. Parmi les vues et éléments visibles figurent la façade ouest, la tour Saint-Laurent, les fossés, le logis derrière le châtelet, la tour de l'Oratoire avec son absidiole, l'hôtel de ville et les vestiges de la chapelle romane; le musée de Bretagne conserve des collections photographiques du château.

Liens externes