Origine et histoire du Château de Viviers-lès-Montagnes
Le château de Viviers-lès-Montagnes, inscrit aux monuments historiques depuis le 2 mars 1981, domine la plaine depuis un promontoire offrant une vue sur la Montagne Noire. Le site, occupé depuis des millénaires et livré à des vestiges préhistoriques, a probablement été un oppidum avant toute occupation médiévale. Au IXe siècle, les bénédictins de Castres y fondent un prieuré qui est ensuite fortifié par les Templiers ; il subit le sac lors de la croisade des Albigeois dirigée par Simon IV de Montfort, puis de nouvelles attaques pendant la guerre de Cent Ans. En 1339, Philippe VI de Valois autorise la remise en partage des parcelles, la reconstruction des fortifications et l'implantation d'une bastide, affirmant l'importance stratégique du lieu qui était alors protégé par des remparts comportant huit tours. Plusieurs seigneurs locaux se succèdent et adaptent l'édifice aux évolutions militaires et stylistiques, en construisant notamment une tour d'artillerie ou en perçant des fenêtres de style Renaissance. Au XVIe siècle, des embellissements architecturaux et sculptés de style Renaissance sont réalisés mais sont détruits au cours d'un siège ; après quatre autres sièges pendant les guerres de Religion, le château est profondément remanié. Au XVIIe siècle, la terrasse crénelée s'effondre à la suite d'un incendie et est remplacée par une toiture à l'italienne ; des fenêtres sont alors ouvertes sur la cour intérieure. Au XVIIIe siècle, des aménagements intérieurs sont entrepris et, sur les restes d'une tourelle de l'aile est, une porte Renaissance, auparavant démolie au XVIe siècle, est retrouvée et remontée. Le terrain en forte dénivellation a permis l'aménagement de trois niveaux de caves voûtées, dont une salle dite de justice au troisième niveau, tandis que le château, en partie conservé, adopte un plan en fer à cheval au-dessus de ces caves. Au XIXe siècle, le mur de clôture de la cour d'entrée est supprimé pour créer des jardins, l'aile est est abaissée et l'aile ouest tronquée ; la partie nord de la façade est conserve un crénelage et des gargouilles, tandis que la partie sud reçoit un habillage du XIXe siècle avec l'alternance de fenêtres et de niches. Quelques fragments de sculptures Renaissance, détruits par les Protestants, ont été dégagés lors de fouilles au XIXe siècle et déposés dans le parc. Au début du XIXe siècle, l'architecte toulousain Jean-Pierre Laffon agrandit les ouvertures et donne au château un aspect néo-classique sans modifier sa structure initiale. Aujourd'hui, la partie centrale du château est conservée avec ses larges baies néo-classiques, l'aile orientale ayant été abaissée.