Château de Voisins à Saint-Hilarion dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-classique et palladien

Château de Voisins à Saint-Hilarion

  • Château de Voisins
  • 78125 Saint-Hilarion
Château de Voisins à Saint-Hilarion
Château de Voisins à Saint-Hilarion
Château de Voisins à Saint-Hilarion
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Château de Voisins à Saint-Hilarion
Château de Voisins à Saint-Hilarion
Crédit photo : Thor19 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, y compris la terrasse à balustres avec l'escalier côté jardin ; vestibule et escalier avec sa cage et sa rampe en fer forgé ; pièces suivantes avec leur décor : au rez-de-chaussée, la salle à manger, le grand salon, le salon vert, le petit salon de l'aile sud ; au premier étage, la chapelle ; le parc ordonnancé (cad. 1976 D 290) : classement par arrêté du 30 décembre 1983

Origine et histoire du Château de Voisins

Le château de Voisins, situé à Saint-Hilarion dans les Yvelines, domine un domaine dont l'étang est alimenté par la Guéville et qui se trouve à mi‑chemin entre Épernon et Rambouillet. Le site est mentionné dès 768 sous le nom de Visiniolo dans le précepte de Pépin le Bref, et une famille Voisins apparaît au XIIIe siècle ; un simple manoir y est attesté dès le XIVe siècle. Le domaine, remanié au fil des siècles, fut embelli à la fin du XVIIIe siècle par le marquis de Croismare, qui confia des travaux à l'architecte Ange‑Jacques Gabriel ; les plans signés de 1779 sont conservés aux archives du château. Après plusieurs ventes aux XIXe et tout début du XXe siècle (1800, 1831, 1859, 1872, 1892), la propriété atteignit une superficie de 1 100 hectares de fermes et de bois. En 1892, le comte Edmond de Fels, diplomate et écrivain, acquit le domaine ; il venait d’épouser Jeanne Lebaudy, héritière d’une importante dynastie sucrière. Le comte fit raser l'ancienne demeure et confia d'abord un projet à Ernest Sanson, mais des désaccords avec le paysagiste Henri Duchêne entraînèrent la démission de l'architecte. René Sergent, ancien collaborateur de Sanson, fut alors chargé de construire la nouvelle résidence, élevée de 1903 à 1906 et inspirée des œuvres d'Ange‑Jacques Gabriel, en particulier du château de Saint‑Hubert ; on a décrit ce parti pris comme un « XVIIIe idéal » ou « style Louis XVII ». Le château, conçu comme une résidence de campagne et de chasse, comprend de nombreuses pièces : on y compte notamment dix‑sept chambres d'amis, huit chambres secondaires et onze chambres de domestiques, réparties sur des niveaux comportant sous‑sol et entresol affectés au service. Il fut équipé des conforts modernes pour l'époque : chauffage électrique et central, air pulsé dans les salons, monte‑plats et monte‑charge, canalisations d'eau chaude et froide et évacuations des eaux usées. Les travaux de construction furent considérables : 460 000 m3 de terre déplacés, déviation d'une ligne de chemin de fer pour permettre le débarquement des pierres de Méru, taille des pierres sur place, et un montant de 4 millions de francs‑or pour le gros œuvre, financé selon les sources par les intérêts de la dot de la comtesse ; un buste de celle‑ci orne un salon et un portrait d'apparat par Frédéric Vallet‑Bisson figure dans la bibliothèque (1907). L'aménagement du parc, des jardins, des pièces d'eau et des dépendances fut réalisé entre 1903 et 1929 par les paysagistes Henri et Achille Duchêne, en plusieurs campagnes. Le parc comportait une importante série de sculptures de plein air : copies d'antiques, statues signées ou attribuées à Jean de Bologne, Caffieri, Girardon, Guérin, Clodion ou Popineau, moulages de vases de Gabriel et urnes par Jules Visseaux, ainsi que des œuvres modernes de Georges Gardet, Landowski et Lejeune. Ce vaste ensemble a été considéré comme l'une des réalisations les plus abouties de l'école d'architecture classique d'avant la Première Guerre mondiale et figure parmi les derniers grands châteaux construits en France au début du XXe siècle. Son parti architectural fut salué par des contemporains pour la qualité des matériaux et l'authenticité des traitements. Le château a été partiellement classé au titre des monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1983. En mai 1944, le maréchal Pétain fut transféré au château par décision allemande ; il y reçut diverses personnalités et effectua plusieurs déplacements régionaux avant de regagner Vichy le 26 mai 1944.

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