Origine et histoire du Château de Voltaire
Le château de Voltaire, demeure du XVIIIe siècle située à Ferney‑Voltaire dans le Pays de Gex (Ain) près de la frontière genevoise, fut la résidence de François‑Marie Arouet dit Voltaire pendant vingt ans. Installé dès 1755 près du Léman, il acquit d’abord Les Délices puis racheta le domaine de Ferney en 1758 au nom de sa nièce et entreprit d’importantes transformations. Il fit raser la bâtisse antérieure, fit édifier le corps principal avec l’architecte genevois Jean‑Michel Billon pour s’y installer en 1761, puis fit ajouter des ailes par Léonard Racle en 1766, supprimant tours et enceinte et donnant au château son aspect extérieur général. Le rez‑de‑chaussée réunit les pièces de réception, au sud l’antichambre, le salon, la chambre de Voltaire et une bibliothèque d’environ 7 000 ouvrages, au nord le cabinet des tableaux et les appartements de Mme Denis ; les cuisines et réserves occupent le rez‑de‑jardin, les étages accueillent chambres d’invités, logements de domestiques et combles. Après la mort de Voltaire, Mme Denis vendit le domaine au marquis de Villette qui en fit un mémorial ; le mobilier fut dispersé et la bibliothèque rachetée par Catherine II pour Saint‑Pétersbourg. Au XIXe siècle, la famille Lambert adapta les intérieurs, réunissant notamment salle à manger et bibliothèque en un vaste salon avec véranda offrant une vue sur les Alpes, et transforma une partie des cuisines en laboratoire. L’État a racheté le château en 1998, son patrimoine a rejoint le ministère de la Culture, et le Centre des monuments nationaux, gestionnaire depuis 2007, a conduit des restaurations (orangerie 2012, chapelle 2013) puis une campagne exceptionnelle de 2015 à 2018 avant la réouverture du site. Voltaire fit également reconstruire la chapelle en 1761 et y apposa la plaque « Deo erexit Voltaire » ; il y fit édifier un tombeau pyramidal qui n’accueillit toutefois pas son corps. Aujourd’hui ouvert au public tout au long de l’année, le domaine propose visites historiques, expositions et manifestations culturelles, accueille des jardins en permaculture gérés par une association d’insertion et s’est engagé dans une démarche de conservation de la biodiversité (label refuge LPO).
