Origine et histoire du Château de Wangenbourg
Perché sur un promontoire rocheux dans la forêt au sud‑est du village de Wangenbourg, le château domine la commune de Wangenbourg‑Engenthal et se trouve à une centaine de mètres du village, accessible par la rue du Château puis un petit sentier. L'enceinte actuelle est attribuée par différents auteurs soit à la seconde moitié du XIIIe siècle, soit au début du XIVe siècle. Les premiers seigneurs cités sont les Dicka; en 1357 deux branches de la famille Wangen se partagèrent le domaine, et après l'extinction des Dicka en 1386 le fief revint à la famille Wangen, mentionnée également comme bénéficiaire d'une inféodation en 1387. Deux tours appartiennent vraisemblablement au XIVe siècle; le donjon principal, qui est adossé à l'enceinte et non lié à celle‑ci, a été surélevé, sans doute au XVe siècle. Après des dégradations, des réparations sont entreprises au début du XVIe siècle — des travaux sont signalés à partir de 1522‑1523, lancés notamment par l'évêque Etienne de Wangen et cofinancés par l'évêché et la famille Wangen, ce qui provoqua des litiges financiers; l'évêque Jean de Manderscheid tenta ensuite, après 1578, d'annexer le château au temporel de l'évêché. À la période de la Renaissance, deux logis remplacent les habitats médiévaux; les armoiries des Wangen‑Huffel datées de 1537 témoignent de cette phase. Le château aurait été ruiné par des troupes françaises, soit vers 1633, soit au début du XVIIIe siècle; par ailleurs, sous Louis XIV une garnison française occupa le site et, à son départ vers 1680, la tour nord dite « de la Chapelle » et la courtine attenante furent faites sauter pour rendre l'ensemble vulnérable. Classées au titre des monuments historiques depuis décembre 1898, les ruines ont fait l'objet de travaux de restauration entrepris vers 1900 puis repris à partir de 1930. Une passerelle construite en 1961 a remplacé l'ancien pont‑levis et la plate‑forme sommitale du donjon a été rétablie. Les interventions se poursuivent et des fouilles archéologiques sont menées dans la cour depuis 1987; celles‑ci ont notamment permis de mettre au jour une table à feu dans un logis rebâti au début du XVIe siècle. Aujourd'hui subsistent une vaste enceinte polygonale et les bases des murs des bâtiments internes, logis et communs, offrant une lecture claire des phases médiévale et Renaissance du site.