Château de Wideville (également sur commune de Davron) à Crespières dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de plaisance

Château de Wideville (également sur commune de Davron)

  • Route de la Maladrerie
  • 78121 Crespières
Château de Wideville
Château de Wideville
Château de Wideville
Château de Wideville
Château de Wideville
Château de Wideville
Crédit photo : not reported - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château, chapelle et ermitage ; nymphée ; parc avec les sept statues qui le décorent (cad. Crespières C 19 à 42 ; Davron B 93 ; C 1, 2, 111, 112) : classement par arrêté du 7 février 1977

Origine et histoire du Château de Wideville

Le château de Wideville est situé sur la commune de Crespières, dans les Yvelines, en Île-de-France, à 17 km à l'ouest de Saint-Germain-en-Laye. Son nom, d'origine obscure, conserve la phonétique du w de la langue d'oïl septentrionale et se retrouve sous diverses graphies historiques. Le domaine apparaît lié à des familles locales à partir du XVIe siècle, notamment les Le Picart, puis Jean Bertrand et Pierre Picquet. Après la veuve de Picquet, le domaine est vendu à Benoît Milon, financier originaire de Blois, qui entreprend d'importants travaux entre 1580 et 1584. Sur l'emplacement d'un ancien manoir, Milon fait édifier le château actuel selon des modèles de maisons de campagne liés à Jacques Androuet du Cerceau ; des marchés de travaux datés et un premier contrat avec le maître maçon Denis Fleury précisent la démolition de l'ancien corps d'hôtel et la construction du nouveau. Le projet prévoit un bâtiment de trois étages et un sous-sol voûté, des proportions indiquées dans le marché, et la reconstruction puis la décoration de la chapelle par Toussaint Dubreuil. Après la mort de la veuve de Milon, le château passe à la famille de Longueil, puis, en 1630, à Claude de Bullion, qui revoit les jardins et fait réaliser des fabriques et aménagements extérieurs. Bullion fait notamment exécuter une grotte et des ornements par des artistes de renom : Thomas Francine conçoit la grotte, Simon Vouet fournit des peintures, et Jacques Sarrazin et Philippe de Buyster participent au décor sculpté. Des travaux complémentaires sont attestés par des contrats pour des carrelages émaillés et pour la grille de l'enclos réalisée par le serrurier François Marchant. Au fil des siècles, le domaine change de propriétaires, parmi lesquels figurent des personnages du XVIIIe et du XIXe siècle, et le comte de Galard fait procéder, en 1870, à des restaurations extérieures et intérieures sous la direction de l'architecte Clément Parent. Au XXe siècle, des éléments du mobilier sont dispersés et le château passe entre plusieurs mains avant d'être acquis en 1995 par le couturier Valentino Garavani. Le château, isolé sur une plate-forme ceinte de fossés et de petits bastions en brique, présente un corps de logis unique animé d'un haut pavillon central et de deux petits pavillons latéraux, formule héritée de Du Cerceau. Le plan, symétrique, organise les appartements de part et d'autre des vestibules et des salles du pavillon central, tandis que les façades, très sobres, associent un parement en briques et des chambranles en pierre blanche de Crespières. La façade arrière comportait deux travées de niches ornées de statues attribuées à Jacques Sarrazin, et les combles sont éclairés d'oculi à bossages alternant avec des lucarnes à fronton. L'entrée est traitée sous la forme d'un portique dont le dessin rappelle des réalisations de Philibert de l'Orme. À l'intérieur, le logis conserve quatre cheminées sculptées attribuées à Mathieu Jacquet, dont l'une intègre une peinture de Louise Moillon; les pièces du rez-de-chaussée sont ornées de poutrelles peintes par Simon Vouet et les escaliers présentent des balustrades en bois. Des éléments des jardins anciens ont disparu, mais subsistent la grotte et quelques statues sauvées du nymphée détruit en 1819 ; l'ermitage du XVIIIe siècle comporte des boiseries de style Louis XV. La grotte, édifiée par Thomas Francine, est décorée d'une mosaïque de pierres et de coquillages, de stucs de Sarrazin et de Buyster et d'un plafond peint par Simon Vouet ; ses grilles en fer forgé sont l'œuvre de François Marchant, et elle a été restaurée entre 1970 et 1976. Au XXe siècle le château est occupé pendant la guerre et, après restitution à la famille, il fait l'objet de ventes et de restaurations successives. Le site a également servi pour le tournage du téléfilm Hauteclaire ou Le Bonheur dans le crime, réalisé par Jean Prat en 1960.

Liens externes