Origine et histoire du Château de Xaintrailles
Le château de Xaintrailles, situé dans la commune éponyme du Lot-et-Garonne, est classé monument historique depuis 1840. Le site est occupé dès le début du XIIIe siècle : un castrum y est mentionné en 1259 et la basse-cour médiévale, le donjon et les talus des murs sud et ouest sont encore conservés, datables de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle selon J. Gardelles. Le château a été bâti et transformé à plusieurs reprises, notamment sous l'autorité de Pothon (Jean Poton) de Xaintrailles, mort en 1461, et de ses successeurs. Les petits corps de logis forment trois côtés d'un carré ; aux angles se placent des tourelles et les extrémités de deux côtés parallèles sont occupées par deux tours carrées. Le bâtiment principal est centré par un donjon carré qui conserve ses mâchicoulis, bien que ses créneaux aient été détruits ; des ouvertures y ont été percées au XVe siècle. Le corps de logis nord, élevé au XVe siècle, comporte un étage principal, des combles et un toit en croupe à longs pans, couvert de tuiles plates ; comme le donjon, il est doté d'un escalier hors-œuvre. Le bâtiment sud, réaménagé pour accueillir les cuisines, présente un niveau d'habitation avec combles et tourelles ; l'aile ouest est encadrée par deux tours. À l'élévation sud, des tourelles en encorbellement sur trompe en éventail ont été ajoutées au XVIe siècle. Des fossés et un pont-levis sont mentionnés en 1539, bien que les fossés aient été comblés à la fin du XVIIIe siècle lors des aménagements d'Armand de Lau, marquis de Lusignan. Celui-ci a également créé un nouvel accès à l'ouest avec une cour de dépendances, aménagé l'escalier en U et ouvert le vestibule. Les intérieurs ont été largement refaits au XVIIIe siècle ; en 1824, des pièces du nord-est se sont effondrées. Les projets de restauration du donjon établis en 1843 par l'architecte départemental Gustave Bourières ont été partiellement réalisés et la pièce orientale de l'aile sud-est a été rénovée au début du XXe siècle dans un style inspiré de la fin du Moyen Âge. Les jardins, initialement organisés en terrasses successives avec un bois en étoile et une ménagerie aux XVIIe-XVIIIe siècles, ont été partiellement réaménagés au XIXe siècle en jardins à l'anglaise, s'étendant autour du château jusqu'aux limites du bois. Par transmission et mariages, la seigneurie passa aux Montesquiou en 1570 puis à la famille de Lau de Lusignan en 1724. Viollet-le-Duc a présenté le château comme un modèle de manoir-château fort français.