Période
2e quart XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Façades et toitures du château, du bâtiment des communs, du pavillon du XVIIe siècle implanté à l'angle Sud-Ouest des douves, du pavillon du XVIIIe siècle se trouvant dans le parc ; cellier ; perron extérieur et terrasses correspondantes ; douves ; les quatre grilles du parc avec leurs piliers ; grand escalier avec mur d'échiffre et escalier avec rampe à balustres de bois ; cuisine avec ses cheminées au rez-de-chaussée ; pièces suivantes avec décor ou restes de décor : au rez-de-chaussée, les deux pièces contiguës à la cuisine, au premier étage, le grand salon du pavillon Nord-Est et les deux pièces au Sud du bâtiment, au deuxième étage, le salon et le petit salon du pavillon Nord-Est, les cinq pièces au Nord du grand escalier, le grand salon au Sud du grand escalier ainsi que les trois petits cabinets et le petit salon attenants (cad. E 74, 279, 282 à 284) : inscription par arrêté du 22 mai 1978
Origine et histoire du Château des Abbés de Citeaux
Le château de Gilly-lès-Cîteaux, ancien prieuré des abbés de Cîteaux, se situe à Gilly-lès-Cîteaux en Côte-d'Or, Bourgogne-Franche-Comté. De style cistercien, il présente des éléments datés des XIVe et XVIIe siècles et s'étend sur un parc de quinze hectares agrémenté d'un jardin à la française. Propriété inscrite aux monuments historiques depuis mai 1978, il accueille aujourd'hui un hôtel-restaurant de prestige. La commune se trouve près de Nuits-Saint-Georges, sur la route des Grands Crus, à dix kilomètres au nord-ouest de l'abbaye de Cîteaux et à deux kilomètres à l'est du Clos de Vougeot ; la voie romaine de la Germanie (Via Agrippa) traversait autrefois la région. Au VIe siècle, le territoire de Gilly appartenait au notable gallo-romain Eleuther ; son fils Germain de Paris (496-576), devenu abbé puis évêque, fit don de son héritage bourguignon et fit construire le prieuré bénédictin de Gilly dont il devint le patron. En 1299, le prieuré et son domaine furent vendus à l'abbaye de Cîteaux, dont les moines aménagèrent la Vouge pour l'irrigation et l'aquaculture ; la rivière traverse le parc du prieuré avant de se jeter dans la Saône. L'église abbatiale Saint-Germain fut édifiée au XIVe siècle dans le style cistercien et, pendant la Guerre de Cent Ans, le prieuré fut transformé en forteresse pour protéger les moines et leurs biens. Entre 1591 et 1595, il fut entièrement pillé et détruit lors des guerres de Religion sur ordre du duc Charles-Emmanuel de Savoie-Nemours. Aux XVIIe siècle, les abbés de Cîteaux Nicolas III Boucherat puis Pierre Nivelle reconstruisirent une résidence de prestige sur les vestiges et remirent en état les douves et le pont-levis. À la Révolution, les biens de l'Église et de la noblesse furent confisqués ; le domaine fut déclaré bien national le 14 mai 1790 puis vendu le 17 janvier 1791 au citoyen Focard, avant de passer entre plusieurs propriétaires, tandis que l'abbatiale devint église communale. En 1977, le conseil général de la Côte-d'Or transforma le site en château-théâtre et centre culturel puis fit procéder à son inscription aux monuments historiques ; en 1987, René et Simone Traversac l'acquirent et le restaurèrent pour en faire un hôtel-restaurant bourguignon de prestige. Depuis 1988, il a été exploité comme hôtel cinq étoiles par le groupe Les Grandes Étapes Françaises. En octobre 2022, Alice et Jérôme Tourbier, dirigeants de la collection Les Sources, ont acheté le château et lancé d'importants travaux de rénovation ; un établissement sous l'enseigne Les Sources de Vougeot doit ouvrir au printemps 2026. Le site conserve un ancien cellier voûté de plus de 80 m², avec piliers et croisées d'ogives, qui servait à stockage des tonneaux du clos-vougeot, ainsi que quarante-neuf chambres de charme décorées avec plafonds à la française, tomettes, boiseries et cheminées ; le domaine propose également des équipements de loisirs tels qu'un court de tennis et une piscine.
