Origine et histoire du Château des Arcis
Le château des Arcis se situe sur la commune de Meslay‑du‑Maine, dans le département de la Mayenne. Le monument est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 28 février 2006. Mentionné dès le XIVe siècle, il a appartenu à la famille de Cervon jusqu’au XVIIIe siècle, puis a successivement changé de mains avant d’entrer, à la fin du XIXe siècle, dans la famille Raguenet de Saint‑Albin, propriétaire jusqu’en 2003 ; il a depuis de nouveaux propriétaires. La demeure s’organise autour d’une vaste cour bordée de l’édifice principal au fond et des bâtiments annexes à gauche, et elle est entourée de larges et profondes douves alimentées par deux affluents du Paul‑Martin, les ruisseaux de Laurière et des Arsis. Côté jardins, la façade est imposante ; l’entrée de la cour est commandée par un pavillon isolé, daté du XVe ou du XVIe siècle, dont le rez‑de‑chaussée comporte une salle voûtée à nervures convertie au XIXe siècle en chapelle domestique. La chapelle conserve d’admirables boiseries du XVIe siècle, dites provenant de l’église de Préaux, et le pavillon est flanqué d’une tour coiffée d’une toiture en contrecourbe. Dans les premières années du XVIIe siècle, Charles de Cervon fit aménager plusieurs allées plantées et fit édifier, au bout de l’une d’elles vers Meslay, une chapelle dédiée à saint Sébastien. Au XIXe siècle, M. Raguenet de Saint‑Albin fit réaliser des transformations sous la direction de Louis Garnier, notamment la construction d’un pavillon à l’angle des deux corps de logis. Les travaux menés à la fin du XIXe siècle ont mis au jour les fondations d’anciennes tours extérieures visibles au fond des douves et les vestiges d’une tourelle à pans coupés noyés dans des constructions entre la cuisine et la salle à manger ; le pavillon ou donjon et le grand bâtiment abritant remises et écuries, attribués à l’époque de Charles de Cervon, constituent des éléments presque intacts de l’ancien château. Un premier bénéfice fut fondé le 1er mars 1412 par Jean Nepveu dans l’église de Meslay, avec charge de trois messes par semaine et affectation d’une rente de 10 livres sur les Pins de Saint‑Pierre‑sur‑Erve et sur la Réhorie en Saulges ; le décret épiscopal d’Adam Châtelain est daté du 26 juillet 1413. La chapellenie fut augmentée de deux messes hebdomadaires le 28 octobre 1557 par Simon de Cervon et Françoise de Bouillé. Charles de Cervon fit bâtir, au nord du château, une chapelle ornée de trois autels (saint Sébastien, Notre‑Dame, Sainte‑Croix) et enrichie de reliques de saint Sébastien, sainte Émérance, saint Laurent et saint Aignan, procurées par dom Jean Girard ; il y transféra les offices qui se célébraient à l’autel Saint‑Sébastien de l’église paroissiale. Une bulle de Paul V du 2 juin 1612 accordait une indulgence plénière à ceux qui visitaient la chapelle le jour de la Saint‑Sébastien ; la chapelle fut consacrée solennellement par Charles de Beaumanoir le 25 septembre 1615 et le caveau de la famille se trouvait à l’entrée du sanctuaire. Parmi les chapelains se succédèrent notamment Hamelin Lebouvier (1413), Pierre de la Barre (†1508), Michel Journeil (1508), René Aveline (1514–1524), René des Écotais (1524, †1555), Robert Boude (1529–1533), Thomas de Cervon (1565), Pierre Lemaçon (1575), Jacques Apremont (résigna en 1630), Léonard de Cervon (†1659), Philippe‑Emmanuel de Cervon (†1687), Jean Bodin (†1698), René Gaultier (†1703), Germain Bouttier (†1737), Jacques Le Gendre (1738) et Joseph Dupin (vicaire de Deux‑Évailles). Le domaine passa d’abord, au XIVe siècle, par partage de Robert Le Vexel (1363) à Perronnelle Le Vexel, épouse de Macé Courtin ; de cette lignée, Marguerite Courtin épousa Jean Nepveu, et leur héritière Marie Nepveu apporta la seigneurie aux Cervon, qui la conservèrent jusqu’à l’extinction de la branche. La famille de Cervon compte plusieurs membres cités dans les archives : Hector de Cervon (mentionné en 1459 et vivant encore en 1505), Guyon de Cervon (marié à Françoise des Écotais en 1501), Simon de Cervon (époux de Françoise de Bouillé) et Charles de Cervon, marié à Christophette de la Chapelle‑Rainsouin en 1574, qui fut le représentant le plus connu de la maison et mourut le 18 juillet 1622. René de Cervon érigea les Arcis en baronnie par acte du 16 juillet 1629, y ajouta des terres et mourut le 3 janvier 1635 ; son fils Urbain introduisit son épouse aux Arcis le 21 février 1637 et sa conjointe fut inhumée dans la chapelle le 29 janvier 1701. Par alliances la seigneurie passa ensuite aux Montesson : Jean‑Baptiste de Montesson, seigneur des Arcis, mourut à Paris dans la nuit du 30 au 31 juillet 1769 et son corps fut déposé dans la chapelle de Saint‑Sébastien le 8 août après un service dans l’église Saint‑Pierre de Meslay‑du‑Maine ; il était marié à Charlotte Jeanne Béraud de La Haye de Riou. Les Arcis furent vendus pour la première fois à Joseph Duchemin, banquier de Laval, et Marcel Avril de Pignerolle devint seigneur par son mariage avec Jacquine‑Anne Duchemin ; en mars 1793 Madame Duchemin de la Jarossaie déclara que le domaine lui appartenait par partage du 16 mai 1773 pour empêcher sa saisie, et la propriété resta dans la famille Avril de Pignerolle à la fin du XIXe siècle. Parmi les membres de cette famille figurent Arsène Avril de Pignerolles (1745, mort au château des Arcis en 1815 [réf. nécessaire]), Arsène II Marie Avril de Pignerolles (1786–1834) et Charles Marcel Avril de Pignerolles (1813–1887). Les renseignements proviennent notamment du Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne d’Alphonse‑Victor Angot et Ferdinand Gaugain et des archives citées par l’abbé Angot.
